Kiryat Shmona-OL : Lisandro, le sens de l’Ironi

RANK’N’OL #9. Tout près de vivre la plus sale remontée de son histoire, l’OL a préféré attendre la 90ème pour donner à sa sortie en Terre Sainte l’allure d’une descente sans histoire. Où l’on joue l’Ironi facile, afin de tromper l’ennui qui pourrait menacer l’histoire agitée du Rank’n’OL.

 

Jeudi 4 octobre 2012, 2ème journée de Ligue Europa

Kiryat Shmona – Olympique Lyonnais 3-4

 

Pour Lyon : Fofana (17ème et 90ème), Monzon (22ème), Réveillère (31ème)

Pour Kiryat Shmona : Abuhatzera (7ème et 66ème), Levi (51ème)

 

 

Rank'n'OL #9-le tableau

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

1. Lisandro : l’altruisme, c’est quoi ? C’est participer à trois buts de ses camarades, que ce soit en amenant le premier (passe pour Briand contrée qui revient dans les pieds de Fofana), en provoquant la faute qui aboutit au deuxième (coup-franc de Monzon) ou en s’effaçant de manière géniale sur le troisième (Réveillère dans la profondeur). Mais l’altruisme ultime, c’est se voir offrir (enfin) une place à la pointe de l’attaque pour continuer à décrocher éternellement. Pourquoi ? Pour ne pas évincer son pote Bafé bien sûr ! Parce que Bastos va revenir et que la place de Gomis est menacée. Et Licha ne va pas se contenter de regarder un vrai dur au mal, comme lui, aller s’asseoir sur le banc pour faire place à une diva intermittente, brésilienne par dessus le marché. Alors la dernière star du club va tranquillement attendre ses 32 ans pour jouer pour sa gueule et faire parler les stats. Car, oui, en 2015 Lisandro Lopez sera meilleur buteur du championnat. Où qu’il soit. Avec une préférence pour ici.

2. Anthony Réveillère : Gonalons peut bien envoyer sa petite leçon de savoir-vivre à la lyonnaise, il y a longtemps que Réveillère se contente de l’appliquer à chaque apparition sur le terrain. Un modèle de discrétion comme celle qui fait la (sale) réputation des villes bourgeoises et qui ferait sans problème d’Antho le capitaine incontesté du onze type des grands taiseux passés entre Saône et Rhône. C’est cette discrétion cultivée jusqu’à l’effacement qui lui permet de marquer sur cette passe de Grenier qui a besoin de l’intervention divine de Licha pour devenir décisive. Paris peut bien se dire qu’il tient la menace Chantôme. Il a surtout manqué avec Réveillère une vraie menace fantôme.

3. Gueïda Fofana : on en viendrait presque à regretter ce doublé. Parce qu’en vrai, il suffit que Fofana soit aligné pour qu’on lui trouve un genre de classe que le staff lyonnais se refuse à lui reconnaître. La preuve, au coup de sifflet final, Rémi Garde y est allé de sa mine contrariée pour évoquer sa déception d’un match qui a fini par manquer de maîtrise. L’évidence voudrait que les trois buts soient à mettre sur le compte d’un Koné catastrophe. Pourtant, on sait déjà que c’est Gueïda qui ramassera en retrouvant le banc aussi vite qu’il l’a quitté. Pour quelques longues semaines, soit ce qu’il faut pour se rappeler ses passes suffisamment inspirées à la limite de la décisive si Briand ne vient pas tout gâter, ou cette allure qui sent l’assurance du daron quand il faut remettre Monzon sur le chemin de la défense. Après quoi, il ne restera plus qu’à se remettre en quête de cette place qui fuira le grand échalas pas assez relayeur et pas tout à fait récupérateur tant que le milieu lyonnais sera au Max.

4. Clément Grenier : d’abord un paradoxe. Impliqué dans les trois quarts des buts lyonnais depuis le début de la saison, le meneur de jeu n’était jusqu’alors crédité que de trois pauvres passes décisives. Il est reparti d’Israël avec une de plus, pour Réveillère, alors que son ballon était destiné… à Lisandro. Un juste retour des choses, à l’image de cette place dans le Rank’n’OL, qu’il a davantage gagnée pour le vide laissé par sa sortie que pour sa petite heure sur le pré. Mais le bonhomme, indispensable après avoir failli être refourgué à la sauvette à Nice un beau matin du mois d’août, n’est plus un paradoxe près.

5. Fabian Monzon : Rémi Garde n’en fait un défenseur qu’à contre-coeur et il attendra encore un peu avant d’être convaincu, la faute à son mauvais placement sur le premier but. Pourtant, dès qu’il a assimilé les grands revers de la main de son coach, ou même de Fofana, l’incitant à reculer de dix mètres, l’« autre Argentin » est devenu un poil plus sécurisant. Jusqu’à se fendre d’un grand tacle en fin de match sur un contre de Kiryat Shmona ! On se rappellera surtout qu’on nous a vendu Monzon pour sa grosse mine du gauche à son arrivée entre Saône et Rhône. Autant dire qu’après des années Källström décevantes dans ce registre, on appréciera à sa juste valeur ce premier pétard.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

(Article publié le 4 octobre 2012 sur Rue 89 Lyon)

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