National : la Duchère en histoires

Duchere

NATIONAL. La Duchère débute vendredi sa saison. Après sa première place en CFA la saison passée, le club du plateau redécouvre le National 20 ans après l’avoir quitté. L’occasion de présenter le second club lyonnais en cinq anecdotes à ressortir en soirée pour avoir l’air d’un connaisseur.

 

1. Non, le stade de Balmont ne s’appelle pas ainsi en hommage à Florent Balmont

Vous le savez sans doute (ou pas), mais la FFF diffuse parfois des matchs amateurs sur son site web. Le 19 septembre dernier, avant le choc de CFA contre Grenoble, le commentateur et le consultant de FFF TV nous ont offert un grand moment de comique involontaire (à partir de 6’14) en guise de présentation du match :

« Le stade Balmont en hommage bien entendu à un joueur qui a débuté ici, qui est originaire de la Duchère !

– Et qui a joué à un moment dans ma région, la région Nord ! Florent Balmont, très bon joueur, c’est bien que le club lui ait fait un bel hommage. C’est vrai qu’il n’y a pas encore énormément de stades en France qui portent le nom de joueurs formés au club ! »

Seuls petits soucis : Florent Balmont n’est pas originaire de la Duchère, n’y a jamais joué et le stade tire son nom de l’ancien fort de Balmont (détruit pour construire le complexe sportif dans les années 60. Florent Balmont commence certes à se faire vieux, mais pas à ce point).

 

Balmont

Le stade de Balmont en construction, à une époque où Florent Balmont n’existait pas (Photo Georges Vermard)

 

2. Un ancien de la Duchère a soulevé la Ligue des Champions en 2011

Les plus incollables auront reconnu Éric Abidal, à qui les capitaines habituels du Barça Carles Puyol et Xavi avaient demandé de soulever la Ligue des Champions en premier à Wembley après la victoire contre Manchester United, quelques mois après l’opération du Français suite à une tumeur au foie.

Passé par la Duchère dans sa jeunesse, Éric Abidal est sans doute le joueur le plus connu à avoir porté les couleurs du club du plateau. On citera aussi les internationaux Sabri Lamouchi (France), Khaled Lemmouchia (Algérie) ou Slavoljub Nikolić (Yougoslavie). Ainsi que quelques joueurs formés à l’OL : le spécialiste des défaites en finale de Ligue des Champions féminine Farid Benstiti, le champion du monde U17 Kévin Jacmot (et sa mystérieuse disparition avant un match de Coupe de France contre le PSG), le latéral aujourd’hui en Norvège Loïc Abenzoar, les attaquants Yohan Di Tommaso et Nicolas Belvito ou encore les deux milieux de terrain qui ont quitté le club cet été Yacine Hima (parti au FC Lyon) et Saïd Mehamha.

 

Lamouchi

Sabri Lamouchi, meilleur joueur du tournoi Minimes de la Duchère en 1984 (Photo Lyon-Duchère AS)

 

3. Paolo Maldini a joué à la Duchère

Non, le capitaine emblématique de l’AC Milan n’a pas fait d’infidélité à son club de cœur. L’anecdote ne dépasse pas le statut d’histoire rigolote à raconter en soirée, mais on y va quand même : Paolo Maldini a participé au tournoi international Minimes de la Duchère en 1981. La classe.

Maldini

Ce gamin aux beaux yeux bleus (en bas, quatrième en partant de la gauche) se doutait-il qu’il allait remporter 5 Ligue des Champions et 7 scudetti ? (Photo Lyon-Duchère AS)

 

4. La Duch’ sait briller en Coupe de France

On se souvient tous du 32e de finale disputé « à domicile » par la Duch’ à Gerland contre l’OL, une véritable fête du football lyonnais qui avait vu les débuts en pro de Samuel Umtiti et qui s’était conclue par un triplé de Lisandro.

La Duch’ s’est d’ailleurs fait une spécialité des coups en Coupe. Le club a notamment atteint les huitièmes de finale (son meilleur parcours) en 2005-06, alors qu’il était en CFA. Un joli parcours ponctué par les éliminations de deux clubs de Ligue 1 : le Toulouse de Bryan Bergougnoux et Henri Bedimo puis le Strasbourg de Nicolas Puydebois et Jean-Christophe Devaux. Le club s’inclinera finalement 0-3 contre le PSG à Gerland.

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10€ c’est déjà cher payé pour voir Stéphane Pichot, Fabrice Pancrate et Carlos Bueno ! (Collection La Mémoire du PSG)

Mais l’exploit duchérois le plus retentissant a eu lieu quelques années plus tôt, lors de la saison 1999-2000. Au septième tour de la Coupe de France, la Duchère affronte l’OGC Nice, certes pensionnaire de D2 à l’époque. Mais la Duch’ est alors… en Division d’Honneur ! Et arrive malgré tout à tenir le 0-0 à la fin du temps réglementaire, avant de coller un 4-0 expéditif aux Aiglons en prolongations. Un match qui changera le destin d’Éric Abidal, auteur de l’ouverture du score et repéré par l’AS Monaco ce jour-là.

 

5. La Duch’ est déjà montée en seconde division… sans y jouer

Été 1993. La Duchère a gagné sur le terrain le droit d’évoluer en Division 2, mais est administrativement interdit de monter. Jean Rouch, président du club à l’époque, racontait ainsi dans So Foot : « On a été convoqué à la FFF, puis par les diverses instances du foot, et on sentait qu’on refusait sans l’avouer à un club de quartier ou dans l’ombre d’un club comme l’OL, malgré le gain sportif, d’accéder à ce niveau. On nous a d’abord parlé de problèmes d’infrastructures, soldés en quelques jours par la pose de grillages, puis on nous a trouvé des pseudo-problèmes extrasportifs malgré toutes les garanties bancaires apportées. » La rumeur voudrait d’ailleurs que l’OL ait poussé pour ne pas avoir un rival trop sérieux à proximité : « Pour moi, et je peux le comprendre, ce n’était pas commercialement et sportivement intéressant pour les instances d’avoir un second club à Lyon dans le monde pro. Mieux vaut Gueugnon (repêché à la place de la Duch’) par exemple, ça draine un autre bassin de population, une autre émulation, une meilleure couverture géographique. C’est du business en quelque sorte. » Un refus de monter qui sera quasi fatal au club : en 1996, il est mis en liquidation judiciaire et relégué administrativement en Division d’Honneur. Un purgatoire dont il se relève peu à peu.

Vendredi soir (La Duchère-Épinal, 20h00), la Duch’ retrouvera le troisième échelon du football français pour la première fois depuis 21 ans. Charge à Farid Talhaoui (« authentique phénomène » qui a poussé Guingamp à ne pas recruter Franck Ribéry), Nicolas Seguin ou Jean N’Djalkonog (gardien formé à l’OL et passé par Villefranche et Sedan) de permettre à la Duchère de rêver de nouveau à la Ligue 2.

Hugo Hélin

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