Lotta Schelin : « Je veux toujours être au top »

Olympique Lyonnais

ENTRETIEN. Elle est la meilleure buteuse de l’histoire de la section féminine et compte parmi les attaquants les plus élégants de l’histoire de l’OL tout court. Avant la Coupe du monde au Canada, et à un an de la fin de son contrat, Lotta Schelin s’est longuement confiée au Libéro.

Rendez-vous avait été pris juste avant la fin du championnat, rue de la Ré’, dans l’arrière-salle du Midi Minuit. Là, Lotta Schelin s’est prêtée pendant deux bonnes heures au jeu des questions-réponses et à celui de la séance photo. L’avant-centre de 31 ans est revenue sur sa découverte du football, ses débuts et ses sept années lyonnaises. À l’aube de la huitième, qui pourrait être la dernière, rencontre avec l’une des personnalités les plus emblématiques et les plus titrées de l’histoire de l’Olympique Lyonnais. Déjà un monument. Mais toujours en mouvement.

 

« L’égalité, c’est une lutte au quotidien »

Comment es-tu venue au foot ?

En fait, c’est ma sœur qui a commencé à jouer. Elle a deux ans de plus que moi et quand elle a eu 6 ans, elle a pu commencer le foot avec d’autres filles. Moi, j’avais trop envie mais il fallait que j’attende encore. Mais on jouait beaucoup à la maison, en plus notre père était prof de sport : il y avait beaucoup de ballons ! On kiffait. Et dès que j’ai eu 6 ans, j’ai pu jouer, mais toujours qu’avec des filles, il n’y a pas de mixité en Suède. Après, comme j’étais douée, j’ai tout de suite joué avec des filles plus âgées.

S’il n’y a pas d’équipe mixte, c’est aussi que le foot est aussi accessible aux filles qu’aux garçons en Suède…

C’est clair ! C’est le sport national pour les femmes et les hommes. Après, comme en France, on veut l’égalité entre les hommes et les femmes, avoir plus d’espace médiatique, plus de moyens financiers. C’est une lutte au quotidien. En tous cas, dès le début, tout le monde peut jouer au foot. Excepté peut-être à la campagne où il y a moins de monde. Mais je vivais à côté de Göteborg, donc ça n’a jamais été un souci.

Tu as pu donc monter les échelons tranquillement ?

Au début, les autres filles avaient deux à trois ans de plus que moi. Puis j’ai dû faire un choix : jouer avec les juniors ou avec l’équipe 1. Il n’y avait pas d’équipe juniors dans mon club, Kållereds SK. En plus, j’avais 13 ans, j’étais très petite, très mince. C’était impossible pour moi de jouer avec l’équipe première. J’ai donc choisi de changer de club, et j’ai pu jouer avec les juniors pendant deux saisons, au Mölnlycke IF. J’ai fait un peu l’ascenseur pendant ces deux ans entre les juniors et l’équipe 1. Puis à 16 ans, j’ai rejoint Göteborg pour jouer en deuxième division suédoise. L’année suivante, on est montées ! C’était important pour moi de faire les choses correctement, step by step.

« Le plus important pour moi, c’était d’être bien, entourée de mes amis et de m’entraîner. L’école était contente quand je partais en équipe nationale. C’était parfait ! »

Tu soutenais une équipe à l’époque ?

Je ne suis pas trop comme ça. J’avais un bonnet de Göteborg mais ça n’a jamais été fort fort. Mais j’ai évidemment adoré l’équipe de 1994 qui a fini troisième de la Coupe du Monde aux États-Unis.

Tu avais une joueuse préférée ?

Tina Nordlund. Mais bon, dès ma première saison en première division, j’ai joué contre elle ! Je n’ai pas eu de joueur préféré non plus, même si, plus tard, j’aimais bien regarder Thierry Henry. J’avais un DVD de ses 100 buts à Arsenal.

Quand as-tu pensé devenir pro ?

Dès mes 6 ans ! J’ai toujours dit cela. La première année en tant que pro, je gagnais 1.000 euros. C’est un choix et je voulais savoir jusqu’où je pouvais aller.

Tu suivais des études en parallèle ?

J’ai passé l’équivalent du bac, puis pris des cours à l’université.

Tu n’as pas fait de sport-études ?

Ça existe en Suède et c’est ce qu’ont fait la plupart des filles de l’équipe nationale. Mais j’avais vu ma sœur, qui était ma grande idole, jouer en sélection sans en passer par là. Je me suis dit que je ferais pareil. Et puis je voulais rester avec mes amis. En plus je m’entraînais déjà beaucoup et, à l’école, j’avais déjà un emploi du temps aménagé. Ça me suffisait. Le plus important pour moi, c’était d’être bien, entourée de mes amis et de m’entraîner. L’école était contente quand je partais en équipe nationale. C’était parfait ! Je n’ai aucun regret, même si au début j’étais un peu stressée car j’étais le seule dans cette situation.

Olympique Lyonnais

« J’ai été beaucoup critiquée en Suède car personne ne connaissait le championnat de France. »

 

« Je ne savais rien du championnat,
mais je voulais tenter l’expérience ! »

Et en 2008, tu changes de vie…

Et de couleur de cheveux ! Pour la petite histoire, on a un gala chaque année en Suède. Et cette année-là, le coiffeur me dit qu’il voulait faire un truc… Et c’est eux qui décident ! Je me suis retrouvée brune. Je n’ai plus voulu rechanger après. Je me suis dit que c’était plus moi.

Qu’est ce qui t’a décidé à partir de Göteborg pour Lyon ?

J’y suis restée huit ans. Chaque année je recevais des propositions d’Umeå, Linköping et d’autres clubs suédois. Mais je voulais partir aux États-Unis. En 2008, personne ne partait dans les autres championnats européens. À l’époque, on pensait que la Suède avait le meilleur championnat. Donc pour moi, c’était soit les États-Unis, soit rester en Suède. Et puis Farid Benstiti m’a appelée. Je ne savais rien de la France ! Heureusement que Lyon avait joué contre Umeå quelques mois avant en Ligue des champions. Et encore, je n’avais même pas vu le match… Mais j’avais entendu parler de cette équipe si forte.

Comment s’est passé ton transfert à Lyon ?

Farid m’appelle car il m’avait vu en équipe nationale. Et puis je venais d’être meilleure buteuse deux ans de suite. Je lui demande de voir avec mon agent. En plus, c’était pendant les JO, sachant que j’avais été un peu blessée avant et j’étais concentrée sur la compétition. Je ne savais pas si sa proposition était vraiment sérieuse. Mon agent m’appelle, il s’excuse de me déranger et me demande de vraiment réfléchir sérieusement à la proposition de l’OL. C’était la dernière semaine des Jeux, il me restait peu de temps car la date limite de leur proposition était imminente. En plus il y avait des conditions à revoir dans le contrat. Je n’étais pas encore trop rassurée. Ça s’est fait vite. En réfléchissant, c’était mieux que les États-Unis car là-bas le championnat ne dure que six mois et il faut revenir après, c’est loin. Alors que là, c’est à côté de la Suède, en plus tu joues la Ligue des champions ! J’ai été beaucoup critiquée en Suède car personne ne connaissait le championnat de France. À l’époque, les deux championnats se valaient. Mais c’était une belle opportunité et je me suis lancée, sans trop savoir où j’allais. Je me sentais prête. Je ne savais rien du championnat, mais je voulais tenter l’expérience !

Tu savais avec qui tu allais jouer ? Tu as regardé des vidéos ?

Ah non, moi je suis nulle pour ça ! Je ne regarde pas, je ne calcule pas, je me lance ! Je suis peut-être un peu trop spontanée… Quand j’arrive, je ne reconnais qu’un seul visage, celui d’Hoda Lattaf, car j’avais vécu ma première sélection contre la France. Et donc au premier entraînement, j’arrive, je la vois et je lui fais « Hi, bonjour » et tout. Et je la vois partir… pour aller jouer avec la réserve. Je me dis que soit les joueuses sont super super fortes pour qu’elle aille jouer avec la réserve, soit qu’il y a quelque chose qui ne va pas. (Il y a vait effectivement une incompatibilité d’humeur entre Lattaf et Benstiti…) 

« En Suède, je ne faisais que courir, courir. La défense me balançait plein de ballons, mais c’est ce que je demandais. À Lyon, ça allait beaucoup plus vite, l’action était plus construite et toujours vers l’avant. Mais j’avais trop de ballons dans les pieds ! »

Il y avait de la concurrence, notamment en attaque…

Il y avait Katia, Élodie et Bret’ (Élodie Thomis et Sandrine Brétigny). Farid m’a titularisée tout de suite car j’étais performante dès le début. Dans les premiers temps, ça allait, j’étais moi-même surprise, un peu comme Ada (Hegerberg) cette année. C’était l’euphorie. Par contre, après Noël, entre la barrière de la langue et l’éloignement, j’ai trouvé cela super dur. En plus, on a été sorties en demi-finale de la Ligue des champions (par Duisbourg), et il restait deux mois de championnat. C’était trop long, je voulais juste rentrer chez moi en Suède. Mes performances étaient en dents de scie, entre quelques matchs très très bons et les autres où je ne pouvais même pas contrôler le ballon.

Niveau foot, justement, qu’est-ce qui avait changé ?

En Suède, je ne faisais que courir, courir. La défense me balançait plein de ballons, mais c’est ce que je demandais. À Lyon, ça allait beaucoup plus vite, l’action était plus construite et toujours vers l’avant. Mais j’avais trop de ballons dans les pieds ! C’était difficile au début, je devais m’adapter. Ça m’a aidé à progresser, puis j’ai marqué beaucoup plus de buts grâce aux beaux centres. Alors qu’à Göteborg, je devais beaucoup plus dribbler pour marquer. À Lyon, je faisais des exercices que je ne maîtrisais pas à 100% alors qu’en Suède je pouvais montrer mes qualités sur les un contre un ou les jeux plus directs. Ici, on me demandait de centrer alors que je n’avais jamais fait cela ! Regarde Sofia Jakobsson, elle est train de faire sa meilleure saison car elle est meilleure techniquement depuis qu’elle est à Montpellier.

Mais cette année c’est encore toi la meilleure buteuse de D1…

Personnellement, je m’en fous de qui va gagner le titre de meilleure buteuse. Cette année, on a toutes joué les unes pour les autres. Ce n’est pas anodin si Ada, Eugénie et moi même marquons autant. (Pour rappel, le podium du classement des buteuses de D1 2014-15 : 1. Schelin, 34 buts ; 2. Le Sommer, 29 ; 3. Hegerberg, 26…) Moi je suis toute contente si j’ai fait de belles passes et que les autres marquent. En plus, Eugénie a beaucoup beaucoup progressé cette année car cela faisait deux ans qu’elle ne marquait pas beaucoup. On s’entend super bien et j’aime trop cette joie quand on marque ensemble. Et ça se voit.

Olympique Lyonnais

« J’ai été élevée dans un pays très collectif. Je n’ai jamais été ‘buteuse buteuse’, même si en France j’ai appris à avoir cet ego. Je pense avoir trouvé l’équilibre. »

 

« Cette année, on a été trop fortes, c’est cool aussi »

Vous ne vous lassez pas de gagner si facilement le championnat et la coupe ?

Ce n’est plus comme le premier titre, mais chaque année on a d’autres objectifs, d’autres ambitions, d’autres plaisirs. L’année dernière, c’était dur, on gagnait tout juste. Au final, on se demandait comment on avait fait. C’est toujours différent. Cette année, on a été trop fortes en championnat, c’est cool aussi.

En 2010, comment as-tu vécu la demie face à Umeå et la première finale de Ligue des champions perdue contre Potsdam alors que tu étais blessée à la cheville ?

Horrible, c’était vraiment horrible. C’était fort : on jouait contre Umeå, l’arbitre siffle la fin du match et d’un coup je pleure car je sais que je ne pourrais pas jouer la finale, et en même temps je suis heureuse pour le groupe. Je me souviens que j’étais en béquilles et je jure que j’ai sauté sur une jambe quand les filles ont mis le troisième but. On ne peut pas s’imaginer cette euphorie. À l’inverse, je n’ose pas imaginer l’état d’esprit des filles qui loupent leur penalty en finale.

Qu’est-ce qui change l’année suivante pour la première campagne victorieuse ?

Sonia (Bompastor) et Camille (Abily) nous ont rejointes et Patrice Lair est devenu notre coach. L’arrivée de Patrice, c’était exactement ce dont on avait besoin. Les deux premières années, j’avais remarqué que tous le monde ne faisait pas les mêmes efforts. Certaines n’étaient pas 100% sur le terrain non plus. Je ne veux pas critiquer, mais je trouvais cela injuste. Je venais de Suède, pour moi tous le monde doit prendre ses responsabilités car on veut toujours faire le mieux possible, donner le meilleure de soi-même pour l’équipe. Pour moi, c’était choquant. Avec Patrice, tout le monde montrait son meilleur niveau. C’était parfait.

La finale contre Potsdam (2-0) à Londres, ça reste ton meilleur souvenir ?

2011, c’était tellement merveilleux ! On était comme une machine, tout marchait bien. On s’entendait bien sur le terrain et en dehors. On voulait trop gagner. Et quand on l’a fait… C’est le plus beau souvenir de ma carrière. Même à 1-0 on se sentait sereines, on savait qu’on allait gagner. Quand on marque le deuxième but, on a compris qu’on l’avait fait ! Le stade était trop beau, tout était beau. Mais toute la saison en général vu qu’on avait gagné le championnat.

As-tu ressenti une différence entre le groupe masculin et vous ?

Plutôt une fierté du club envers nous. Les garçons marchaient moins bien et nous on jouait la Ligue des champions. On a un bon président, qui est là même quand on ne gagne pas. Après, on a un peu senti la crise économique du club.

« Gérard est vraiment quelqu’un de compétent, j’apprends énormément avec lui, même s’il n’a pas peur de nous engueuler et de dire les choses. Il est très démocrate et veut savoir ce que l’on pense »

Comment as-tu géré la baisse de salaire demandée par l’OL à cette période ? Tu n’as pas eu envie de partir ?

On est dans une entreprise, on peut consentir à cela même si c’est dur. Et non, je ne voulais pas partir. J’ai la mentalité suédoise : on est très collectifs. Si cela aide l’entreprise alors je peux le faire. Il ne faux pas exagérer et trouver le bon équilibre. Et je l’ai trouvé à Lyon.

Tu as fait sept ans à Lyon et connu trois entraîneurs…

Les trois sont très très différents. Par rapport aux Suédois, ils sont très durs, avec beaucoup d’autorité, même si Farid est assez gentil dans sa façon d’être. Patrice, on connait sa demande d’excellence, et ça fait gagner aussi. Cependant, la dernière année a été compliquée. Et Gérard (Prêcheur) est vraiment quelqu’un de compétent, j’apprends énormément avec lui, même s’il n’a pas peur de nous engueuler et de dire les choses. Il est très démocrate et veut savoir ce que l’on pense. Quand on regarde les vidéos, Gérard fait plus de remarques individuelles alors que Patrice faisait plutôt des remarques collectives.

Tu as revu Patrice Lair depuis son départ ?

Oui, sur Eurosport et vite fait à la mairie de Lyon.

Ça s’est quand même mal passé à la fin, en général et avec toi en particulier.

Je n’ai pas envie de rentrer là-dedans. Je reste calme et c’est mieux comme cela. Je prends sur moi et ne dis rien, et il a exploité cela. C’est quelqu’un qui dit les choses toute de suite. Et c’est ton coach ! Après, ce n’est pas normal ce qu’il m’a dit et fait mais que peux-tu faire à part ne rien dire et rester zen ?

S’il était resté, tu serais partie ?

Oui et c’est normal quand ça ne marche pas. Mais je ne peux pas dire cela maintenant : j’aurais aimé partir même si j’étais encore sous contrat et ça m’aurait embêtée par rapport au club, et puis je voulais rester ici. Mais continuer comme ça encore un an, ça aurait été impossible.

On le sentait sur le terrain, au niveau de ton comportement, de ton jeu.

Je n’étais même pas souriante. Mais je sais pourquoi j’étais moins bien et pourquoi ça ne marchait pas. Et il le sait aussi.

Les autres joueuses ne te disaient pas d’aller lui parler ?

C’est difficile à expliquer tout cela. Dès que Patrice a commencé à nous entraîner, il a mis un certain niveau, une certaine excellence. La première année, on l’acceptait car c’était le mieux pour nous. Après, à force d’entendre les choses, tu ne peux pas répondre de la même manière. Et avec le temps, tu te fermes. Tu ne souris pas, tu ne pleures pas, tu fais rien. Pour moi, ce n’était pas bien car je ne pouvais pas m’exprimer de la même façon. Il le sait, c’est à lui d’assumer.

Pourtant, Gérard Prêcheur gueule autant que Patrice.

Sincèrement, ce n’est pas une question de gueuler, c’est ce que tu ressens sur le moment et après. Il faut un minimum de respect pour la personne, l’être plus humain. Après, ce n’est que la première année de Gérard, mais il est tolérant et, humainement, il est pareil avec tout le monde.

 

« Je ne suis pas une avant-centre typique »

Comment tu vis ce statut de cadre ?

Je vis avec cela depuis un certain moment, à Lyon et en équipe nationale. Au niveau des médias, soit je suis au top, soit je suis nulle. Mais je m’en fous, je ne regarde pas les médias. Je reste moi-même comme au premier jour avec le même regard : je veux toujours être au top. Je sais quand je ne le suis pas et je me remets en question tout le temps. Je ne suis pas une star.

Mais après Potsdam ou Paris, tu ne t’en veux pas de ne pas avoir fait la différence, de ne pas avoir été la sauveuse ?

Non, même si j’aurais voulu faire cette différence et j’espère la faire dans l’avenir. Je ne peux pas tout faire, on est une équipe. Et je ne peux pas rester sur un ou deux matchs en particulier.

Tu as aussi de plus en plus de pression en interne : Eugénie ou Ada doivent crever d’envie de jouer dans l’axe…

Ah oui, sûrement, mais faut qu’elles attendent un peu quand même ! (Rires) Après, je fais tout pour rester sur le terrain, même si je dois jouer sur le côté. Je m’en fous, je veux faire du mieux possible pour que le coach me choisisse. Je trouve que cela marche très bien avec la façon dont on joue en ce moment. Je ne suis pas une avant-centre typique, j’utilise beaucoup les espaces, comme cela les ailières ont plus de possibilités de se recentrer. J’essaye de pousser les lignes, d’écarter. Il faut toujours penser collectif car le danger peut venir de toutes les joueuses. Même si je ne marque pas, je passe, je cours pour attirer les défenseurs. Au final, je veux gagner.

« Lors de ma première année au plus haut niveau, mon coach me disait qu’il n’y avait pas de mauvais ballon, juste des mauvaises attaquantes »

Vous êtes toutes encore obsédées par cette idée…

Mais c’est évident. Le collectif prime. J’ai été élevée dans un pays très collectif, très solidaire. C’est en moi. Je n’ai jamais été « buteuse buteuse », même si en France j’ai appris à avoir cet ego de buteuse. Je sais que ça agaçait Farid car je faisais des passes alors que j’avais l’opportunité de marquer. Je pense avoir trouvé l’équilibre. Mais quand je vois une autre mieux placée pour marquer, je fais la passe.

Ce qui frappe quand on te regarde, c’est la qualité de tes déplacements. Tu travailles ça ou c’est naturel ?

Ce n’est pas travaillé dans le sens où jamais un coach ne m’a dit de faire cela. C’est venu quand il a fallu s’adapter à la façon dont on jouait en Suède. Par exemple, lors de ma première année au plus haut niveau, mon coach me disait qu’il n’y avait pas de mauvais ballon, juste des mauvaises attaquantes. Là-bas, il fallait toujours courir. Je devrais peut-être le remercier un jour ! Pour moi, c’est évident mais pas pour tout le monde. Regarde Élodie Thomis : c’est une super joueuse, elle va tellement vite qu’elle n’en a pas besoin.

Olympique Lyonnais

« J’ai envie de finir ma carrière à Göteborg. »

 

Penses-tu rester encore longtemps à Lyon ?

Il me reste un an de contrat. Ensuite, je ne sais pas, ça va dépendre. J’ai 31 ans et je ne vais pas rester toute ma vie ici. J’ai envie de finir ma carrière à Göteborg. Après, est-ce ce sera dans un an, deux ans ou trois ans ?…

Quand tu vois Lara Dickenmann et Élise Bussaglia partir pour un nouveau challenge à Wolfsburg, tu ne trouves pas ça stimulant ?

Ça n’a rien à voir. Oui, j’y pense, mais j’ai toujours été bien ici depuis huit ans. Mais franchement, pour le moment, je n’en ai aucune idée. On verra dans un an !

On pourrait presque en conclure que tu retournes à Göteborg en 2016…

Ah non , je veux rester au plus haut niveau encore quelques années. Il faut juste décider où.

Propos recueillis par Agathe Aher
(avec DLG & PP)

(Photos Damien LG)

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