L’OL et ses cadres fuyants

RANK’N’OL #S02E09. Dans un temps pas si lointain, l’OL s’affichait comme ce club où tout était cadré. Cette fois, entre un nouveau show présidentiel au radar en access prime time et les nouveaux patrons des lieux (Gonalons et Grenier) aux abonnés absents, on a compris que les cadres en arrivaient à faire défaut jusque dans les frappes. Un nul plus tard face à Rennes (0-0), le Rank renifle cet OL qui a bossé, mais encore cabossé.

Olympique Lyonnais

Mais qui est ce joueur pas assez chic pour être Bahlouli et pas assez glandeur pour être Benzia ? (Photo Panoramic – Frédéric Chambert)

 

Le compte rendu du match : L’OL s’inflige la taxe sur le diesel

 

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Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

1. Nabil Fekir. Début juillet, le soleil tape tellement sur Lyon qu’on a oublié jusqu’au visage de certains revenants. Surtout quand on les voit pour la première fois ou presque. Du coup, depuis les terrains d’entraînement, on n’en finit plus de se demander qui est ce joueur pas assez chic pour être Bahlouli et pas assez glandeur pour être Benzia. La question raconte alors tout de la situation de Fekir : le garçon n’est jamais qu’un de ces néo-pros pour qui tout reste à faire s’il veut sortir de l’anonymat. On pourra toujours dire que l’OL s’en est chargé à sa place, traînant un blues assez épais pour lui permettre de gagner bien plus que le simple quart d’heure de gloire promis. Jusqu’à s’imposer en MVP dans ce sommet de la formation à la française. Un titre que le nouvel animateur du couloir gauche pourrait bien avoir tourné en dérision le temps d’une prestation où ses centres ont aussi rappelé la déformation de son parcours – ramené de la CFA de Saint-Priest après avoir été sorti par ses formateurs. Après tout, si les matchs qui puent l’ennui ne servent qu’à une chose, c’est bien de s’accorder le droit de trouver Fékir royal.

2. Anthony Lopes. Dans les semaines qui viennent, la question se posera : Anthony Lopes est-il le titulaire dans les cages de l’Olympique Lyonnais ? Rémy Vercoutre en a bientôt fini de ses allers-retours Gerland-Tête d’or en VTT sur les quais du Rhône et Rémi Garde manque suffisamment de cadres pour se contenter du quatrième gardien de la sélection portugaise, pas vraiment la meilleure pourvoyeuse de gardiens de but de la planète. La vie est injuste, et ce n’est pas à un gamin de Givors qu’on va l’apprendre. En attendant, Anthony Lop’che poursuit sa mission : sauver la mise de ses camarades. Ou leurs miches, en VO. Sur un tir contré et à bout portant de Kadir au bout de deux minutes de jeu, par exemple. Ou encore devant Nelson Oliveira dans les arrêts de jeu de la première mi-temps. Une parfaite gestion des moments stratégiques qui pourrait jouer en sa faveur quand Rémi Garde devra trancher entre le petit surdoué et le grand gueulard ou quand Paulo Bento griffonnera le nom des types capables d’envoyer sa Selecção au Brésil. Le premier devrait lui rendre justice. Le second, peut-être pas. Alors Cristiano pourra se féliciter que Jimmy Briand ne soit pas portugais.

3. Henri Bédimo. Un peu plus tôt dans la journée, on a jeté un œil à la nouvelle sortie monégasque. Et comme d’habitude, on a regardé d’un peu plus près celle d’un ancien de la maison lyonnaise, Éric Abidal. Son physique renvoie davantage à ceux en vigueur dans un peloton cycliste, musculation asséchée et visage taillé à la serpe, qu’aux canons de la défense centrale. Deux courses suffisent à rappeler qu’un dernier reste de vitesse et quelques tonnes de science font bien plus que l’affaire. Tout l’inverse de Bédimo, physique de déménageur qu’on situerait plutôt dans l’axe et déboulés un peu gauches. Tout le paradoxe du Camerounais dont on se dit qu’il n’a rien d’un latéral, avant de se demander au fil du match qui on a pu trouver plus à sa place que lui depuis la fin des années de domination. Façon de dire que l’OL peut bien avoir perdu de son lustre avec la crise qui menace sur chaque offensive rennaise, son côté gauche a peut-être trouvé un héritier digne de ce nom. Du moins assez pour occuper la place de chaînon manquant entre le monstre à deux têtes Maloudabidal et les montées cro-magnesques de Delmotte.

4. Gueïda Fofana. On a beau avoir le charisme d’un grand sage depuis sa première licence en poussins, ça n’empêche pas d’avoir l’esprit de contradiction. On connaissait le Gueïda qui se transformait en récupérateur de National trois jours après avoir été un relayeur de Ligue des champions juste parce qu’on lui ôtait sa liberté de percer. On a découvert le Fofana capable de tenir son équipe à bout de bras, un Gonalons et un Grenier dans chaque main, pendant son heure de traversée de désert pour finalement se faire plus discret quand les autres finissent par se réveiller. Mais on ne lui en tiendra pas rigueur. Parce que s’il n’avait pas été là avant, on n’aurait plus été là après.

5. Milan Bisevac. Bien sûr, il y a cette action de la 45e minute, sur laquelle Nelson Oliveira l’enrhume une première fois sur son appel avant de lui casser trois fois les reins en un-contre-un. Mais il s’agissait là seulement de montrer que Bisevac le guerrier était parfois capable de douceur, au moins pour les transitions. Car après avoir disputé – de bout en bout –  la palme du plus mauvais joueur du mois d’août à Miguel Lopes, le défenseur serbe a fini par se laisser convaincre de passer du bon côté de la force. Pas tant pour contrer les rares velléités offensives des Rennais que par sa volonté de secouer ses partenaires par des montées rageuses, quand bien même leur intérêt versait plus dans le symbolique que dans l’efficace. Et contre toute attente, on s’est surpris à être inquiet quand Bisevac dut sortir à vingt-cinq minutes de la fin. Comme quoi, il n’y a pas que les meilleurs qu’on regrette de voir partir en premier.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon

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