Koné, le plus grand cas barré du monde

RANK’N’OL #S02E24. Au Parc des Princes, il y avait des choses convenues d’avance, comme la défaite de l’OL (4-0), et d’autres plus surprenantes. La perf’ de Koné était de celles-là. Et si le PSG est en train de quitter le monde du sport pour celui du spectacle, il ne fera jamais que rejoindre Bako, qui l’y précède depuis longtemps.

Olympique Lyonnais vs PSG

Il y a les étoiles. Et encore au-dessus, il y a Bako. (Photo Panoramic – JB Autissier)

Le compte rendu du match : Prendre pour ce que ça vaut

Olympique Lyonnais

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

Olympique Lyonnais1. Bakary Koné

Puisque Gomis n’est pas en mesure de fixer la défense parisienne, c’est donc à Koné qu’il revient de faire le même boulot, mais avec sa propre défense. Autant dire, le match d’une vie pour le Général. Le score fleuve de la partie pourrait laisser entendre qu’il s’est raté. Un détail. Parce qu’à l’heure qu’il est, on connaît quelques illuminés prêts à compiler les exploits de la soirée sur YouTube pour porter encore plus haut la voix de l’anarchisme bakokoniste. Une leçon de taekwondo exécutée sur la tête d’Ibra, un savatage dans les pattes de Pastore et un tacle cisaille sur Cavani qui coupe le souffle à l’arbitre : Bako est au-dessus de sa légende. Il aurait pu s’arrêter là. Il lui reste encore une heure pour prouver au monde qu’il n’est pas seulement ce mauvais compère qui fait déjouer celui qui joue à ses côtés. Parce que Koné a la possibilité de sacrifier toute une paire centrale, titulaire de préférence. À considérer les parties d’Umtiti et de Bisevac, on sait déjà qu’il faut crier au génie. De quoi croire un peu plus en l’existence d’un monde séparant Bako du commun des joueurs professionnels. Et qu’il faudrait nommer la marge pour l’égalité.

Olympique Lyonnais2. Maxime Gonalons

Une fois de plus, Washing Maxime a fait son match en capitaine courage. Ce qui lui valait, il y a un an, de tenir tous les espoirs de la maison lyonnaise – et d’une partie du milieu français – sur ses épaules correspond aujourd’hui à une performance autrement plus anecdotique. Car le modèle sur lequel Gonalons semblait parti pour construire sa carrière, un genre de Busquets pour Ligue 1, est devenu depuis complètement dépassé. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir la performance du milieu d’en face. Pas assez technique pour enlever les ballons du tas et les envoyer à la façon de Verratti. Même pas assez pute pour faire du Thiago Motta, sans faute, sans ballon perdu et 100 % de réussite à la passe. Pas assez de caisse pour gêner la suractivité de Matuidi. En un an, le capitaine lyonnais n’a certes rien perdu de son talent. Cette soirée au Parc n’en confirme pas moins que, face à la concurrence, il a perdu sur tous les tableaux.

Olympique Lyonnais3. Alexandre Lacazette

Dans la collection des « Trente journées qui ont fait la France », Jean Giono s’est chargé de chroniquer la défaite de François Ier à Pavie (24 février 1525). Au-delà des prouesses de style, on y trouve cette opposition entre le roi de France et Charles Quint considérée comme le point de basculement d’un monde à l’autre. Du côté français, un monde qui disparaît, celui d’une chevalerie qui ne veut pas à en finir avec ses valeurs. Côté Charles Quint, un genre de bourgeoisie triomphante qui met la bataille à distance pour mieux en savourer la victoire. Il faudra peut-être un jour compter le désastre de Paris de ce 1er décembre 2013 parmi les trente journées qui ont fait l’OL. Où Aulas et tous ses gars du crew n’ont plus que leurs valeurs d’avant-hier à opposer à des Parisiens déjà en plein dans le foot de demain : de la formation, ce qu’il reste d’honneur et un soupçon de pragmatisme (tactique). Autant dire que l’illusion ne pouvait tenir au-delà d’un raid insensé de Lacazette au milieu de la défense parisienne, qui se termine par un tir sur la barre. C’est beau et ça respire presque le panache du grand François au plus fort de la débâcle. D’accord, mais ça n’en pue pas moins l’échec. Ici, c’est Pavie.

Olympique Lyonnais4. Henri Bedimo

Jean-Alain Boumsong nous l’avait assuré, le joueur l’a confirmé dans l’Équipe : oui, Henri Bedimo peut faire plus. À tel point qu’on se l’imaginait déjà prendre le côté gauche de l’attaque au retour des vestiaires dans l’optique d’une réorganisation tactique, quand les supporters se forçaient à croire en l’impossible, au moins pour justifier leur abonnement à Canal ou, pire, leur place au Parc. Au moment d’en tirer les conclusions qui s’imposent, il y a de quoi s’inquiéter : non seulement il n’y a personne pour concurrencer le Camerounais à son poste, mais on en est désormais à envisager qu’il fasse mieux que les autres aux leurs. L’époque à laquelle on croyait que Bedimo ne méritait pas l’OL semble bien loin. Plus loin, en tout cas, que celle où on pensera l’inverse.

Olympique Lyonnais5. Gueïda Fofana

Contraint ou non, Rémi Garde avait décidé d’aligner ses deux meneurs de jeu. Si Gourcuff a fait illusion un quart d’heure, c’est finalement un troisième larron qui se sera occupé des (rares) problèmes de construction. Entre autres. Cela fait deux mois que Fofana tient le milieu de terrain, cette institution maison, à bout de bras. On ne parle pas ici d’un Pogba ou d’une quelconque créature mutante du genre. Juste un milieu qui sait tout faire, le fait plutôt pas mal et souvent. Mais surtout dans l’ombre. Histoire de ne pas se faire remarquer, quand bien même il est le seul du voisinage à mériter mieux. En attendant, l’OL a le temps d’en profiter. Et le Rank avec.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon

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