Julian Nagelsmann, la déprime à la jeunesse

Par Zénon Zadkine
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Publié le: 22 octobre 2018

INCULTURE FOOT. Après un dernier exercice terminé sur le podium de Bundesliga, Hoffenheim est à la peine. 4 défaites en 8 matchs de championnat, 1 petit point pris en Ligue des Champions : la hype Julian Nagelsmann est lentement en train de s’éteindre. Ce qui pose une question pas si incongrue : n’est-ce pas un défaut pour un entraîneur d’être trop jeune ?

Même avec le meilleur entraîneur du monde, une équipe de jeunes pépites talentueuses aura forcément des résultats en dents de scie. Regardez Lucien Favre au Boruss… Ah mince, ils sont leaders de Bundesliga mais je suis sûr que vous pouvez trouver un exemple près de chez vous. L’inverse est tout aussi vrai. Comment donner des ordres à des joueurs professionnels pourris gâtés quand on est plus jeune que Jérémy Morel, Marcelo ou Maxw… Ah mince, le service juridique du Libéro Lyon me demande d’éviter cette dernière remarque. Et aussi d’arrêter les blagues « Points de suspension + Ah mince », tant qu’à faire.

Bref. Qui peut décemment affirmer qu’il avait à 31 ans la maturité nécessaire pour choisir entre un 4-3-3 et un 4-2-3-1 ? Qui peut croire qu’un petit jeune de cet âge-là peut prendre des choix footballistiques éclairés alors qu’il n’a jamais vu jouer l’équipe de France de Michel Hidalgo, le Milan d’Arrigo Sachi ou le Sedan de José Pasqualetti ? Qui n’exploserait pas de rire en voyant un mec avec une gueule de chroniqueur chez Yann Barthès expliquer à un Sénégalais d’1m95 comment défendre sur coups de pied arrêtés ?

« Oui Hugo, Martin et Vincent, je me suis rendu à un meeting du Rassemblement National, le nouveau nom du Front National, afin d’interroger quelques militants au sujet des migrants. Je vous laisse regarder le reportage, mais certains propos font tout simplement froid dans le dos… »

Pas grand monde. C’est d’ailleurs ce qui semble transparaître de quelques propos tenus en off par des joueurs d’Hoffenheim. « On ne se cherche pas d’excuses, mais c’est vrai qu’on a une certaine irrégularité qui peut s’expliquer essentiellement par la jeunesse de notre entraîneur. » On a souvent tendance à l’oublier après une défaite, mais ce ne sont pas les joueurs qui ratent la mise en place tactique, la compo et le coaching. Eux sont juste sur le terrain.

Zénon Zadkine

(Photos TSG Hoffenheim)