Christophe Jallet, chauve qui part

Jallet

MERCATO. Christophe Jallet a été libéré par l’OL et a rejoint l’OGC Nice après trois saisons passées à Lyon, où un dernier exercice difficile (à 33 ans, tout de même) a parfois fait oublier les états de service irréprochables d’un bon petit soldat. 

 

 

C’est le genre de gars qu’on qualifie en général de « joueur de devoir ». Un type à l’air normal, qui sait qu’il n’est pas une superstar et qui fait sa part du job sans sourciller. La seule récompense individuelle qu’il peut viser, c’est le Ballon d’eau fraîche (à condition de ne pas jouer à l’OL visiblement). Au moment des adieux, on n’a pas vraiment envie d’en dire du mal.

 

Indispensable au losange

Du Divin Chauve, on préférera donc se souvenir de sa première saison après son arrivée en provenance du PSG à l’été 2014. Christophe Jallet est alors un pion essentiel du 4-4-2 losange d’Hubert Fournier. Pas le plus brillant (il termine 7e de la saison au rank’n’OL, pour ce que ça vaut), mais une pièce nécessaire au puzzle. Le losange nécessite en effet des latéraux performants dans les deux moitiés du terrain et capables de répéter les efforts. Moins puissant qu’Henri Bedimo de l’autre côté, Jallet aura malgré tout su se rendre indispensable grâce à sa caisse. Le système n’aura d’ailleurs pas survécu longtemps à la baisse de forme conjointe des deux hommes, un Jérémy Morel (par exemple) n’ayant pas la même capacité à tenir seul son couloir.

Rattrapé par l’âge et devenu peu à peu remplaçant de Rafael, le finaliste de l’Euro 2016 (sans jouer une minute, mais quand même) passera ensuite une saison et demie plus anonyme, entre boulot bien fait et matchs ratés. On retiendra d’ailleurs surtout de sa fin de carrière lyonnaise une action hors du terrain (non, on ne parle pas de son pet dans le couloir de Gerland) que paradoxalement personne n’a vu, en tout cas parmi les supporters : son discours à la mi-temps de OL-Roma. Lyon est alors mené 1-2 et les mots de Jallet, ainsi que son entrée en jeu très réussie, permettent à l’OL de renverser la vapeur et de s’imposer 4-2. Jubilé réussi.

 

Trop court pour l’histoire

Pour marquer vraiment l’histoire d’un club, les bons petits soldats doivent le servir longtemps. Ce ne sera pas le cas de Christophe Jallet, trois saisons à l’OL dont globalement une et demie (en arrondissant large) à très bon niveau. La fin de son séjour a de surcroît parfois gommé les bons souvenirs. Pas toujours entièrement de la faute du latéral d’ailleurs. Souvent critiqué trop durement, pour embellir par ricochet les performances de Rafael ou parce qu’il incarnait certaines errances de la direction (la gestion du cas Jordy Gaspar ou sa prolongation de contrat quelques mois avant d’être libéré), « Jaja » quitte pourtant Lyon pour un Gym ayant terminé largement devant l’OL au classement l’an dernier. On avoue qu’on a du mal à voir un latéral gentiment cramé s’imposer dans la durée dans l’exigeant système de Lucien Favre. Ce n’est peut-être pas ce qu’attend Nice, qui espère probablement juste une doublure expérimentée à Arnaud Souquet. Dans tous les cas, Christophe Jallet fera le taf de son mieux. En vrai professionnel. Comme toujours.

Hugo Hélin

(Photo Damien LG)

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