OL : la drôle de semaine des filles

DERBY. Jamais en trois ans les invincibles de Patrice Lair n’avaient autant galéré que la semaine dernière pour battre une équipe hors « Big Four » de D1. Cette – relative – contre-performance face à Arras (3-2) interpelle, à un mois d’un premier gros rendez-vous européen contre Potsdam et avant leur match ce dimanche (15 heures) à Saint-Étienne. Un déplacement qu’elles boucleront sous escorte policière !

Olympique Lyonnais

Corine Franco, gardienne de fortune contre Arras, reconnaît que même chez les filles « on ressent un peu l’animosité entre les deux institutions » OL et ASSE. (Photo Damien LG)

Arras, la thèse du « jour sans » ?

Dans l’ère… Lair, l’OL n’a laissé en D1 que six misérables points en route durant plus de trois saisons. Trois nuls concédés face aux rivaux historiques de Montpellier, Juvisy et Paris, à chaque fois lors de la saison 2011-12. Les spectateurs de la Plaine des jeux ont donc failli assister à un sacré événement dimanche dernier, lorsque les Lyonnaises étaient accrochées (1-1) à dix minutes de la fin, et en infériorité numérique, face à un relégable, Arras. Des Nordistes à qui l’OL avait passé un impitoyable 13-1 un an plus tôt… « Il y a parfois des jours sans, et là c’était vraiment un jour sans », évoque simplement la latérale Corine Franco, transformée en gardienne durant la dernière demi-heure d’un match finalement remporté 3-2. Patrice Lair, qui avait comme souvent procédé très tôt à ses trois changements, assure « ne pas avoir eu peur » après l’expulsion de sa gardienne Pauline Peyraud-Magnin. « C’était la chance de leur vie de faire tomber l’OL et je savais qu’un jour, il y aurait un scénario comme celui-là, évoque le coach lyonnais. J’ai toujours pensé que si on devait perdre un match, autant qu’on fasse plaisir à une équipe de bas de tableau et surtout pas à Juvisy, Montpellier ou Paris. » « On n’a pas rigolé sur le coup, se souvient Élodie Thomis. Heureusement que Corine a eu le courage de mettre les gants car c’est clair que je n’y serais pas allée ! » L’attaquante internationale dépasse d’ailleurs sans se faire prier la thèse du « jour sans » : « On ne s’est pas reconnues car on n’était vraiment pas à 100 %. On n’a respecté personne, ni nous, ni le public, ni l’adversaire. C’est pour ça qu’on avait à cœur de se relancer pour notre entrée en Ligue des champions. »

Un rebond à Twente

On pourrait simplement se dire suite à cet épisode que les Lyonnaises ne savent plus quoi inventer pour tenter de relancer le suspense dans un championnat qu’elles ont déjà assommé face à Juvisy (3-0) et surtout à Paris (0-3). Mais six semaines après un éreintant stage à Tignes destiné à vite mettre le groupe en forme pour ces deux chocs, « il y a de la fatigue et on est un peu dans le dur », reconnaît Patrice Lair. Le facile succès obtenu mercredi à Twente (0-4) pour l’entrée en lice en Ligue des champions n’a pas évacué toutes les interrogations quant au jeu actuellement moins léché du septuple champion de France. « Il faut s’accrocher pour l’emporter en ce moment. Mais quand on peut faire le dos rond en gagnant, c’est quand même bien », sourit l’entraîneur lyonnais.

Camille Abily leur manque

L’infirmerie de l’équipe féminine est évidemment incomparable à celle de ses homologues masculins puisque Lotta Schelin (béquille) et Élise Bussaglia (touchée au pied), ménagées au retour des Pays-Bas, seront aptes pour le Derby de dimanche (15 heures) à Geoffroy-Guichard. Mais la seule absence est de taille puisqu’il s’agit de Camille Abily, l’une des plaques tournantes du milieu à l’influence considérable dans toutes les conquêtes lyonnaises. « Camille, ça reste Camille, évoque Élodie Thomis. Elle manque sur et en dehors du terrain car c’est celle qui parle le plus. Il faut la calmer en ce moment car elle serait capable de jouer avec un plâtre ! » Les deux tacles dévastateurs de l’ancienne Lyonnaise Laura Georges ont d’importantes conséquences sur l’internationale puisque sa grosse entorse de la cheville droite pourrait ne pas être rétablie pour l’échéance clé de 2013: le double affrontement face à Potsdam dès les 8es de finale de Ligue des champions, les 9-10 et 13-14 novembre. « On a beau avoir un collectif important, on a hâte qu’elle revienne car son absence se ressent quand même un peu », confirme Corine Franco.

Pour la première fois, un bus féminin sera escorté

Avant de tranquillement valider sa qualification européenne à Gerland mercredi (19 heures) devant Twente, l’OL va disputer son premier Derby de la saison à Saint-Étienne dimanche. L’ASSE avait proposé une belle résistance en juin en finale de Coupe de France (1-3) et s’est depuis renforcée avec Julie Morel (ex-Guingamp) et Laura Bouillot (ex-Yzeure). « C’est un club qui progresse, reconnaît Patrice Lair. Jouer à Léon-Nautin aurait été l’un des principaux traquenards de la saison. Là, à Geoffroy-Guichard, je me fais un peu moins de souci. Mais attention, c’est un Derby. » Cette notion s’applique-t-elle justement au football féminin ? « Honnêtement, on ne ressent pas trop le Derby, même si certains spectateurs des Verts sont surtout là pour insulter Lyon », juge Élodie Thomis. « Il y a une telle animosité depuis toujours entre les deux institutions qu’on le ressent quand même un peu », assure Corine Franco. D’ailleurs, l’OL a été prévenu que son bus serait pour la première fois escorté par la police aux abords du stade. « Car en juin, ça a chauffé entre des supporters pour la finale de la Coupe de France », rappelle l’entraîneur lyonnais, qui n’est pas du genre à cacher qu’entre les staffs, « c’est tendu ».

Jérémy Laugier

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