Zénith – OL (3-1) : Mapou, la boulette russe

OL

LES NOTES. Plombé dès le début de match par une série d’erreurs défensives, l’OL n’a presque jamais été en mesure d’inquiéter le Zénith Saint-Pétersbourg malgré une possession de balle importante et semble désormais condamné à viser le repêchage en Ligue Europa. Avec ce niveau de jeu, ce serait déjà un exploit.

 

Mardi 20 octobre, 3ème journée de Ligue des Champions

Zénith Saint-Pétersbourg – Olympique Lyonnais 3-1

Buts : Dzyuba (2e), Hulk (56e) et Danny (82e) pour le Zénith, Lacazette (49e) pour l’OL

Avertissements : Hulk (5e) et Garcia (52e) pour le Zénith, Gonalons (39e), Rafael (46), Umtiti (51e) et Yanga-Mbiwa (90e+2) pour l’OL

Zénith : Kerzhakov – Anyukov, Garay, Lombaerts, Criscito – Garcia (Neto, 84e), Witsel – Hulk, Danny (Ryazantsev, 89e), Shatov – Dzyuba (Yusupov, 75e). Entr. : André Villas-Boas.

OL : Lopes – Jallet, Yanga-Mbiwa, Umtiti, Morel- Gonalons, Ferri (Ghezzal, 71e), Tolisso – Rafael (Cornet, 83e), Lacazette (Beauvue, 80e), Valbuena. Entr. : Hubert Fournier.

 

OL

 

Mapou-poo

Puisque l’OL n’est jamais aussi bon cette saison que quand il est mené au score, l’option de se prendre un but à la seconde minute s’inscrivait dans le cadre d’une logique implacable (ou de versements de pots de vin sur des paris un peu louches à Singapour).

La soirée a donc été frustrante pour Anthony Lopes, laissé aux abois par sa défense sur les trois buts sur lesquels il ne peut pas grand chose. Son crochet grand-père sur Dzyuba en seconde mi-temps est à montrer dans absolument aucune école de foot. Son jeu au pied court continue de s’améliorer. Manuel Neuer a d’ailleurs senti le vent tourner en se trouant dans des dimensions monumentales lors de la même soirée.

Se bonifiant lui aussi avec l’âge, Christophe Jallet fit preuve d’une maladresse inhabituelle sur le premier but, où il rippa totalement son dégagement consécutif à l’absence de cerve… d’attention de Captain Max. Passé ce moment difficile, le moyennement-Divin Chauve sut se (re)concentrer et fit preuve d’une activité considérable sur son côté droit, ce qui consiste malheureusement cette saison à envoyer plusieurs bananes dans la boîte pour un des deux centraux adverses. Le seul moment où il ne cogita pas balle au pied s’est transformé en passe décisive.

Son pendant à gauche Jérémy Morel, dont le naufrage face à Hulk était annoncé sur les réseaux sociaux sitôt la composition connue, s’est d’abord distingué en n’étant pas impliqué sur l’ouverture du score russe avant de réussir à décemment tenir son côté, même si ses carences balle au pied expliquent pourquoi Bielsa l’a mis dans l’axe à l’OM. Incapable de créer quelque danger en phase offensive malgré ses montées fréquentes, il fut toujours mal servi, comme le symbolise son missile Buk terminé dans la stratosphère saint-péterbourgeoise. Morel devra faire preuve de plus de richesses s’il compte garder son poste.

Certainement déstabilisée par le putsch en cours du Général, la charnière centrale s’est montrée d’une faiblesse indigne d’un repêchage en Ligue Europa. Mal positionnée sur le premier but, sur le reculoir sur le deuxième, et abandonnée sur le troisième, l’image laissée par la défense contraste avec les qualités individuelles évidentes de Samuel Umtiti et celles imaginées de Mapou Yanga-Mbiwa. Ce dernier, encore fébrile, a su rattraper des coups grâce à sa vitesse et sa puissance physique, mais n’est pas Adibal qui veut. Ses reins n’ont pas trop souffert sur le missile sol-air de Hulk, où Mapou se contenta de regarder le brésilien venir détruire le mur de notre Givordin préféré. #refugeesfromarseillewelcome

En fin de compte, le plus beau geste défensif de la soirée fut l’engueulade de Morel sur Yanga-Mbiwa après le deuxième but.

Gonalongtemps qu’il a pas fait un bon match

Le milieu à 3 retrouvé de l’OL, où Juninho a cédé sa place à Jordan Ferri, a permis à l’OL de mieux quadriller le milieu de terrain et de mieux porter la balle, et surtout de trouver des décalages intéressants sur les joueurs excentrés, ce qui était nécessaire pour essayer de déplacer le compact bloc russe.

Malheureusement, la trouade originelle de Maxime Gonalons ne fut que le début d’un match pénible pour notre capitaine national (et de moins en moins international). Ballons perdus, retards dans les duels, impossibilité de se mettre dans le sens du jeu : Captain Max a tout fait à l’envers, hier. Une prestation à oublier, et peut-être le début d’une discussion sur l’opportunité de relancer Coco Tolisso au poste de 6, le temps que Gonalons se pose quelques questions sur son niveau de jeu.

Ses compères au milieu, Corentin Tolisso et Jordan Ferri, firent preuve de plus de succès dans leurs prises de risques et orientations de jeu, souvent intéressantes. On regrettera que les deux n’aient pas plus tenté de frappes de loin, tant ils furent souvent dans des positions de frappes avantageuses, qui auraient au moins forcé les Russes à sortir plus haut et créer des espaces dans leur dos. On se lamentera aussi du fait que Coco, le plus apte à porter la balle, n’ait pas pris plus de risques balle au pied et participé aux jeux en une touche de balle que proposa souvent Lacazette. En fin de compte, la Ferrisso retrouva un abattage et un équilibre intéressants, mais insuffisamment décisif à ce niveau. On ne sait pas vraiment si cela arrange les affaires de Darder ou pas.

 

Frustrant comme un téléfilm M6

L’attaque new look de l’OL, conçue pour pallier temporairement les multiples absences de joueurs et de talent, ne fut pas si déplaisante que ça à regarder évoluer, un peu comme les films érotiques du dimanche soir sur M6 : c’est sympa à l’oeil mais ça ne fait pas le job là où ça devrait. Quelques belles combinaisons, un frisson une fois de temps en temps, et de la frustration à la fin.

Mathieu Valbuena symbolisa ces sentiments de manière trop évidente. Le meneur de jeu censé faire passer l’OL à un niveau supérieur ne fut jamais capable de faire de réelles différences malgré le fait de se retrouver à l’origine de la plupart des attaques de l’OL, tant il sembla faire toujours de mauvais choix dans ses transmissions, souvent sans risques, alors que son décalage osé vers Cricri d’amour amena l’égalisation lyonnaise. Il flotta beaucoup entre un flanc gauche qu’il aime visiblement peu et un axe qu’il occupa de manière presque plus efficace que quand il est meneur de jeu dans le losange. De quoi donner du crédit à l’idée de l’associer à Lacazette quand Grenier sera revenu ? (et avant que ce dernier ne se reblesse)

Alexandre Lacazette fit tout pour confirmer qu’il n’aime pas le 4-3-3. Pas renard des surfaces – il suffit de voir le nombre de fois où il ne fut pas dans la surface sur des centres – et aimant être au coeur du jeu, l’attaquant star a souffert du manque de présence près de lui pour s’adonner à ce qu’il aime : redoubler de passes et des petites combinaisons face à une défense serrée. Son égalisation contribuera – on l’espère – à lui donner ce boost de confiance dont il a désespérément besoin.

Finalement, l’hommage de Fournier aux plus belles heures de François Clerc milieu offensif droit sous Houllier ne fut pas si raté que ça. Rafael se montra incisif balle au pied et n’eut que trop peu de travail défensif à fournir, ce qui est toujours rassurant pour un défenseur de métier. Il eût le mérite de prendre des risques et de secouer un peu le cocotier sous lequel Claudio Beauvue est vraisemblablement toujours coincé. Malheureusement, le résultat ne fut pas plus convaincant que la titularisation de Belhadj au Nou Camp, et il est fort à parier que Fournier ne reconduira pas le Brésilien à ce poste, surtout au vu de l’entrée convaincante de Ghezzal. (Non, on déconne) Maxwel Cornet rentra juste le temps des blagues habituelles sur son âge. C’est déjà pas mal.

 

Martin Michelot

(Photo Itar Tass / Panoramic)

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