Strasbourg de retour à Lyon, 4 ans après avoir joué la Duchère

Strasbourg

DÉPLACEMENT. Strasbourg retrouve la Ligue 1 après l’avoir quittée à la fin de saison 2007/08. Pour ce premier match dans l’élite depuis ce qui semble être une éternité, les supporters alsaciens ont prévu de venir en nombre au Parc OL (plusieurs milliers de visiteurs sont attendus). Un signe visible du chemin parcouru depuis le dernier déplacement du RCS à Lyon : le 27 avril 2013, Strasbourg venait en effet jouer contre la Duchère en CFA. Récit par Roulian, supporter inconditionnel et expert en tacle glissé sur Racingstub, principale communauté de supporters strasbourgeois.

 

Replongeons-nous dans l’ambiance de l’époque. On aborde le sprint final de cette saison de CFA. Le suspense est total alors qu’il ne reste que cinq matchs à jouer. En CFA, seule la première place permet la promotion en National. Elle est occupée à ce moment-là par Raon-l’Étape, avec cinq points d’avance (la victoire en vaut quatre) sur un trio constitué de Strasbourg, Mulhouse et la Duchère. Grenoble est un point derrière, puis Moulins à une unité. Bref, ça bataille sec en tête de classement. Le match qui nous intéresse représente donc un « choc » de cette fin de championnat. La dynamique de Strasbourg est assez paradoxale. Après une défaite à domicile 4-0 contre Moulins, tout le monde pense que c’est mort. Sauf les joueurs visiblement, qui viennent d’enchaîner 2 victoires de suite (à Yzeure et contre Sarre-Union dans le derby bas-rhinois) pour finalement recoller aux prétendants.

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Il est important de noter aussi que les relations entre supporters strasbourgeois et supporters de l’OL sont loin d’être au beau fixe depuis quelques années. Un précédent déplacement à la Duchère en coupe de France (avec élimination à la clé, évidemment) avait été l’occasion de voir d’assez près des supporters rouge et bleu rôder autour du parcage visiteurs.

 

Un bus, quelques voitures et des expats

La mobilisation pour ce match à la Duchère est standard pour l’époque : un bus de supporters ultras, des personnes en voitures personnelles et quelques expatriés en terre lyonnaise. En tout, une petite centaine de Strasbourgeois sont là. Le contingent alsacien arrive assez tôt au stade, pour une rencontre programmée à 18h00. Grande inconnue du jour : le match aura-t-il lieu ? En effet, il pleut sur la région depuis le matin. Les températures inhabituellement basses pour cette fin avril (entre zéro et deux degrés) transforment la pluie en neige par moments. Le temps se calme un peu et les arbitres valident après inspection la tenue de la rencontre. Dans la tribune principale, la seule ouverte au public, on trouve (bien au sec) la centaine de Strasbourgeois dans un coin et environ 200 supporters du club local. Dont pas mal de jeunes qui cherchent dès le début l’affrontement verbal. Une façon comme une autre de se réchauffer. Le tenancier de la buvette semble très confiant en son équipe et nous promet la misère tout en essayant de nous refourguer la spécialité locale, à savoir des hot-dogs halal.

 

Rupture de stock de hot-dogs

Le match démarre fort et dès la dixième minute le score est déjà d’un but partout. La Duchère ouvre le score très rapidement, sur un but un peu casquette qui glace le parcage et donne des ailes aux jeunes supporters lyonnais. Pas le temps de profiter pour eux : dans la minute qui suit Strasbourg égalise sur un très beau coup franc direct [Ndlr : on ne devait pas voir la petite déviation du tibia du défenseur depuis le parcage…]. On a l’impression que ce premier but a complètement réveillé les Strasbourgeois qui s’enfoncent comme dans du beurre dans la défense lyonnaise. Le jeu n’est pas très construit, on balance même assez souvent devant mais la défense duchéroise semble dépassée par ce jeu minimaliste. Dix minutes après l’égalisation, Strasbourg prend fort logiquement l’avantage. La domination totale continue et dix minutes se passent encore avant que le score ne s’alourdisse à 1-3 pour les visiteurs. La mi-temps est sifflée. Les supporters strasbourgeois sont euphoriques. On n’a pas vu un match comme cela à l’extérieur depuis bien longtemps. Même si son stock a été intégralement vendu, le vendeur de hot-dog fait la gueule.

La seconde mi-temps redémarre sur les chapeaux de roue avec un quatrième but strasbourgeois à la 47ème minute. L’occasion est trop belle et trop rare pour ne pas chanter le célèbre « Quatre buts au fond des caisses c’est vraiment un festival, et la cigogne du RCS s’envole dans les étoiles, daaaaaans leeeeeees étoileuuuuhhhh ». Réglé comme du papier à musique, dix minutes plus tard encore un but pour le RCS, le cinquième de l’après-midi sous le regard incrédule des suiveurs. Nous ne sommes clairement pas habitués à faire de tels matchs en dehors de notre Meinau. La pression strasbourgeoise sur le match se relâche un peu par la suite. Les locaux essayent en vain de réduire le score en se lançant à l’abordage. La très belle prestation de notre gardien fera que le score ne bougera plus, et on se permet même de vendanger quelques beaux contres. Cela aurait peut-être été de trop pour un parcage visiteurs qui n’en demandait pas tant. Les joueurs et les dirigeants sont fêtés au bord du terrain, ce qui ne plait pas trop à la sécurité locale. Pas mal de tension, mais finalement tout se passera bien. Mécontents du résultat, certains supporters locaux ont soudain une légère envie de venir en découdre avec les Strasbourgeois. Leurs vélléités sont là aussi vite calmées.

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On repart sans tarder vers notre terre promise en constatant que la journée nous a été très profitable, puisque Mulhouse et surtout Raon-l’Étape ont fait match nul. Nous consolidons notre deuxième place au classement et nous sommes lancés pour le sprint final, avec un match d’anthologie en apothéose contre Raon-l’Étape à Épinal lors de la dernière journée (victoire 2-3 du RCS, qui chipe la première place à son « hôte »). Ces souvenirs vieux d’à peine 4 ans contrastent fortement avec le match de samedi. L’adversaire n’est plus la Duchère, mais l’OL. Le stade n’est plus le vétuste Balmont et son unique tribune ouverte, mais une enceinte de 60.000 places ultra-moderne. Nous étions une centaine, nous serons 3000. Après être tombé en CFA, le RCS est de retour en Ligue 1.

Roulian

(Photos mediasoc / Racingstub)

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