Sochaux-OL : Malbranque, un homme donneur

RANK’N’OL #16. À l’image de Malbranque, son héros très discret auteur de sa quatrième passe décisive, l’OL n’a pas cherché strasses et paillettes en prenant la première place du championnat. Les Lyonnais se sont contentés de faire le job après des performances plus solaires. Pour un Rank’n’OL pas si dark que ça.

 

Dimanche 11 novembre, 12ème journée de Ligue 1

FC Sochaux-Montbéliard – Olympique Lyonnais  1-1

Pour Lyon : Gonalons (23ème)

Pour Sochaux : Privat (71ème)

 

Rank'n'OL #16 Sochaux-OL

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

1. Steed Malbranque : que ne nous avait-il pas encore montré ? Ah, oui : les coups de pied arrêtés. C’est désormais chose faite avec un coup franc « en profondeur » pour la tête de Gonalons qui a ravivé les souvenirs de la spéciale Juninho-Carew. Et ce pour le premier essai de la saison de celui qui n’est pour l’instant que le quatrième spécialiste de l’exercice derrière Gourcuff, Grenier et Bastos. À part ça, (encore) un bon match dans une (énième) position différente, malgré cette tendance à jouer trop collectif aux abords de la surface. Preuve que Steed reste plus heureux en retrait. On l’aura compris, Malbranque ne sort pas tous ses atouts d’un coup. Donc pour la grosse frappe en lulu, merci d’attendre la semaine prochaine.

2. Maxime Gonalons : comme chaque 11 novembre, la France fleurit ses monuments aux morts à coup de gerbes et Gonalons veut y aller de son hommage en se lançant à corps perdu dans le jeu de tranchée. Quitte à y laisser par moments sa belle technique et faire parler la violence des échanges dans un milieu qu’on connaissait plus tempéré. Comme ça qu’après son ouverture du score, on a fini par se tourner vers sa grosse caisse et ses relances au clairon pour tenir, vaille que vaille, sur les temps faibles qui se sont succédés. Encore fallait-il être que sa défense soit animée du même sens du sacrifice que lui pour que les lignes ne cèdent pas. Ce qui, visiblement, n’était pas le cas de Bisevac. Preuve que n’est pas Max qui veut. Gonalons, enfant de la partie.

3. Samuel Umtiti : alors que le milieu lyonnais fait tourner tranquille le moteur de l’équipe, y compris quand, par mesure d’économie, il cède à la facilité du diesel, la défense elle s’apparente de plus en plus à un quatre fois sans maître. Où Umtiti figurait jusque-là comme le dernier relayeur. Après une seule titularisation, le benjamin n’en apparaît pas moins comme le plus serein de la bande. Du self control à revendre, de la finesse technique et des anticipations bien senties : les prestations de Sam rappellent toujours quelque chose de la défense tendance ligne claire, celle qu’incarna en d’autres temps Patrick Müller. Avec en prime, quelques têtes au passage qui renvoient la menace sochalienne au loin sur coups de pied arrêtés. Pas sûr que cela suffise à faire exploser la charnière des Balkans qui reprendra du service après la trêve. Ce qu’on croit deviner, c’est qu’Umtiti vient de prendre la place de troisième homme. Et au vu des équilibres toujours aussi fragiles dans le secteur, rien ne dit que c’est la plus mauvaise place.

4. Rémy Vercoutre : lui non plus n’aime pas trop la lumière. Tous les projecteurs sont braqués sur lui depuis quelques jours, mais celui du Stade Bonal était peut-être de trop. C’est l’explication la plus rationnelle (ou la plus bienveillante) que l’on ait trouvé après sa sortie complètement ratée sur un coup-franc de Boudebouz à la demi-heure. Mais sa désormais « classique » manchette sur la droite pour dégager une tête de Privat (60ème) justifie à elle seule sa place dans le classement. Un Rank’n’OL qu’il aurait même pu toiser s’il avait répété l’exploit sur le but sochalien. Mais Vercoutre comme l’OL avaient bien compris qu’ils avaient davantage à gagner à tamiser l’ambiance.

5. Gueïda Fofana : sera-t-il l’homme qui aura la peau du 4-3-3 ? Ce serait un peu présomptueux de sa part, puisque ni les entraîneurs (Perrin, Puel), ni les vedettes (Lisandro, Gourcuff) n’ont eu raison d’un système devenu, en une décennie, un paradigme. Mais le relayeur lyonnais a réalisé une énorme première mi-temps. Présent à la récupération, il a surtout impressionné dans sa capacité à prendre le jeu à son compte, au point de faire passer Gonalons pour un vulgaire Alou Diarra. Bref, le Fofana des soirées européennes. Jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il n’était qu’à Sochaux.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

(Article publié le 11 novembre 2012 sur Rue 89 Lyon)

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