Grenier marque et suffit

RANK’N’OL #S02E02. Quand tout est moche, il est le seul à réaliser de belles choses. Et quand il s’abaisse à faire un truc foireux, c’est quand même lui qui marque. Contre les Grasshoppers (1-0), Clément Grenier a fait comme toujours : ce qu’il lui plaît. Ce qui valait bien un débat. Car si le Rank’n’OL aime la liberté, il n’a pas vocation à dire merde aux vieux. Enfin pas à tous.

Olympique Lyonnais

« Tu vois Licha, dans mon rêve, on se retrouvait tous les deux en 2009, en plein milieu d’un Bordeaux-Auxerre. » (EQI/Panoramic – Marc Schumacher)

 

Le compte rendu du match : L’OL par un trou de Zürich

 

Rank'n'OL Lyon - Grasshopper

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

Olympique Lyonnais1. Clément Grenier

L’homme qui a dit merde au 4-3-3

Déjà, quand on pinaille, il n’y a pas vraiment de 4-3-3 avec Clément Grenier. L’OL joue en 4-2-3-1. Grenier joue haut et ce n’est pas plus mal depuis que le bonhomme s’est trouvé une vocation de buteur. C’est davantage un problème pour l’équilibre de l’équipe. L’OL n’a plus Govou et Malouda sur les côtés pour assurer un confort maximum aux axiaux. On rappellera que de ce confort, Juninho himself n’en abusait pas. Grenier aime la lumière et celle-ci le lui rend plutôt bien. Mais elle a fini par définitivement abandonner ses camarades du milieu et Malbranque s’apprête à en faire les frais. Trop petit ? Trop vieux ? Surtout trop libre pour supporter longtemps le sacrifice perpétuel au nouvel enfant roi. Mais Fofana et Gonalons, même jeunes, sobres et disciplinés, parviendront-ils à résister longtemps à deux aux assaillants ? Leur adjoindre un troisième soutier reviendrait à évoquer le fantôme du 4-3-1-2 et son losange. Un pas que nous ne franchirons pas. Ou plus. – P.P.

L’homme de la synthèse du 4-3-3

Il en va du foot comme du reste : il n’y a plus rien à inventer. Le rap, Quentin Tarantino et Alain Minc sont passés par là : on sample, on cite et on plagie à tout va. Le 4-3-3, Grenier le connaît par cœur. Il a même grandi avec. Difficile de voir en lui le fossoyeur d’un système qui en fait le nouvel homme providentiel de l’OL. Placé au centre de toutes les attentions, Grenier ne sera pas un meneur comme d’autres ont pu l’être avant lui. Il sera tous les meneurs qui l’ont précédé. Vu de loin, la quête paraît hasardeuse. C’est pourtant celle qu’a retenue Garde au titre de nouveau projet de jeu pour son équipe. Pas mauvaise tête, Grenier a compris qu’il fallait encore convaincre son monde. En devenant le centre de tri officiel de l’Olympique Lyonnais, quitte à morfler sévère. En sachant se rendre in fine – et malgré une prestation bien crade – indispensable. Une passe décisive à l’aller, un but au retour : on a crompris. Si bien qu’après vous être dit tout le match « Le 4-3-3, c’est mort », vous entendez Grenier vous dire : « Vive le 4-3-3 ! » – S.R.

Olympique Lyonnais2. Anthony Lopes

Le petit Mozart du Rank, comme on le surnomme à Givors (Ah ! au temps pour moi : on me dit dans l’oreillette que ce ne serait visiblement pas le cas), revient dans le top 5 après l’avoir quitté pour la première fois de sa vie la semaine précédente. S’il n’a pas eu autant de boulot qu’au match aller, il l’a cette fois fort bien fait, avec notamment cette parade de la 43e face à Toko, alors que Danic remontait à peine sur ses patins. Sinon, pas grand-chose d’autre, comme pour préserver le camarade Vercoutre en train d’assister à sa propre mise à mort en live depuis la cabine de L’Équipe 21. À moins que l’éternel numéro 2 ne prépare déjà sa reconversion. Pas une fatalité, juste le sens de l’anticipation.

Olympique Lyonnais3. Gueida Fofana

Avec ce but qui renforce son rôle d’homme providentiel et accorde un peu plus de crédit aux créateurs de tendance, Clément Grenier entretient sans forcer la hype qui s’est emparée de lui en fin de saison dernière. Du point de vue du Rank, on a envie de dire tant mieux. Car laisser le mainstream aux autres et préférer le talent plus underground n’est pas l’exclusive du critique de rock indé. C’est aussi l’affaire du Rank. La preuve avec Fofana qui, en un quart d’heure et trois bonnes raisons, est venu rappeler tout le bien qu’on pense de lui. Raison n°1 : en confirmant que l’OL n’est jamais aussi bon les soirs d’Europe que lorsqu’il est de la partie. C’est encore ce qui s’est passé ce soir : 75 minutes d’ennui aussi interminables qu’une discographie du Dead Can Dance pour dix dernières minutes passées à dominer son affaire. Gueida y est forcément pour quelque chose. Raison n°2 : parce qu’il est le seul à pouvoir sauver Malbranque de ces soirées passées au charbon qui finiront par le perdre. Or, pour redevenir un milieu indispensable au 4-3-3, Steed a besoin de couper avec le foot pour les six prochains mois. L’entrée de Gueida est le seul argument qu’on tienne pour donner tout son sens à cette intuition. Raison n°3 : cette passe lumineuse pour Licha qui fera dire à Lacombe : « Je rends à Fofana ce que j’ai accordé à Mvuemba : la qualité de passe de Tiago. » Gueida suprême.

Olympique Lyonnais4. Alexandre Lacazette

Comme au match aller, Lacazette a tout tenté, mais n’a pas réussi n’importe quoi. Feinte, crochet, râteau au milieu de trois défenseurs et nouvelle chute grossière dans la surface en guise de conclusion : l’enchaînement de la 55e confirme qu’il est bien le joueur le plus à l’aise du moment, même si ça ne sert à rien. En bref, on pourrait tout aussi bien se demander si pour paraître à son avantage – comme ce fut le cas en première période –, le kid de Mermoz n’a tout simplement pas besoin que son équipe soit à la ramasse. De là à dire des performances de Lacazette qu’elles sont une sorte de révélateur du niveau des Lyonnais, il n’y a qu’un pas qu’on est tout près de faire. D’autant qu’il suffit au côté gauche d’un ajustement de rien du tout – l’entrée de Fofana, la sortie de Danic – pour que Lacazette redevienne ce joueur plus collectif aux faux airs de Sylvain Govou (ou de Sidney Wiltord ) et que le 4-3-3 se remette enfin à l’endroit. On peut se planter, mais il est des talents dont l’OL a appris à se passer. De ce qu’on a vu, celui de Lacazette pourrait bien en faire partie.

Olympique Lyonnais5. Bako Koné

Tube de l’été 2011, plus mauvais joueur de Ligue 1 en 2012 et miracle du printemps 2013, le Général a fini par régler ses troubles de la personnalité à Zürich. S’il ne sait que faire du ballon quand on lui donne, Koné demeure un sacré client quand il faut aller le chercher. Son tacle en pleine surface dans les pieds de Lang compense donc largement ses (tentatives de) relances. Bakonbauer est tout simplement l’anti-Beckenbauer.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon.

Commenter

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>