Que vaut l’équipe type de l’OL ?

ONZE. L’arrivée d’Henri Bédimo devrait sceller, au moins jusqu’à la qualification -ou non- pour la Ligue des champions, le mercato de l’OL. L’occasion de faire le point poste par poste sur ce qui est déjà acquis et ce qui peut s’améliorer.

Olympique Lyonnais

Dans le onze type de Rémi Garde, Bisevac, Umtiti et Malbranque sont plutôt à ranger du côté des certitudes. (Photo Panoramic – Nolwenn Le Gouic)

 

Gardien : Anthony Lopes

Garanties : 8/10. Le poste de gardien de but n’est pas un problème à l’OL. Anthony Lopes s’est imposé très vite (en six matchs) comme l’un des meilleurs gardiens de Ligue 1. Et si vraiment Rémy Vercoutre devait reprendre sa place avant ou après la trêve hivernale, c’est que Joël Bats aura estimé qu’il est plus fort. On en doute, mais ce serait bon signe.

Potentiel de progression : 8/10. Anthony Lopes n’a pas encore 23 ans… et deux mois d’expérience chez les pros. Certaines de ses sorties aériennes sont kamikazes ? S’il lui faudra peut-être accepter dans un premier temps de rester sagement sur sa ligne de temps en temps, il va petit à petit élargir son champ d’action dans sa surface, comme Grégory Coupet avant lui. Pas à l’abri non plus de partir à la Coupe du monde avec le Portugal. Une pépite pour le staff, une mine d’or pour la compta.

 

Arrière droit : Miguel Lopes

Garanties : 5/10. Il aurait eu la même moyenne avant qu’on le voit jouer, quand on ne le connaissait pas (du tout). Un match neutre (New York), un passable (Jeonbuk) et un pas mal (Real) plus tard, il en est au même point. Miguel Lopes ne dégage pas l’assurance de Réveillère, mais il court vite, est combatif et a déjà développé une certaine complicité avec Malbranque et Lacazette. En cas d’absence ou de défaillance, en revanche, puisque Rémi Garde ne compte pas sur Zeffane et que Dabo n’a jamais réussi à être moyen à droite, ses suppléants (Fofana, Ferri voire Bisevac) ne sont pas des spécialistes. L’OL marche donc sur un fil (là aussi).

Potentiel de progression : 6/10. Lui aussi a la Coupe du monde en vue, même si ce n’est pas son engagement qui fait le plus douter. Il a peu joué au Portugal, surtout lorsqu’il était à Porto. Mais ses deux demi-saisons en prêt à Braga et au Sporting ont été pleines et plutôt réussies. À Lyon, il a un couloir pour lui tout seul et donc un boulevard devant lui pour prouver qu’il n’est pas une recrue faute de mieux.

 

Défense centrale : Milan Bisevac & Samuel Umtiti

Garanties : 6/10. Il y a un an, tout le monde croyait que c’en était fini, mais la galère en défense centrale s’est prolongée d’une saison. Alors, c’est la bonne ? En tout cas, sur le papier, cette paire fait assurément partie du big four de la Ligue 1. Un droitier et un gaucher, un combattant et un technicien, Bisevac et Umtiti sont complémentaires. Il faut toutefois que le premier, après sa mise au placard de la fin de saison, revienne aussi incisif que dans ses tweets, ou au moins qu’à Valenciennes et Paris, comme il l’a été contre le Real. Et que le second se fixe définitivement dans l’axe, en espérant que Bédimo fasse bien la maille à gauche.

Potentiel de progression : 8/10. Les deux joueurs, qui n’ont été associés que huit fois dans l’axe la saison dernière, la dernière fois le 10 février (OL-Lille). Lovren parti et Bédimo arrivé, ils vont avoir l’occasion d’enchaîner, même si Umtiti est suspendu jusqu’à la 4e journée de championnat. Il faudra toutefois que Bisevac accepte de laisser le leadership à son cadet de dix ans et que ce dernier l’assume. L’un comme l’autre devront passer un cap en terme de concentration. On attend également d’eux qu’ils marquent plus souvent sur coups de pied arrêtés. De la performance de cette charnière dépendra une grande partie du destin de l’OL.

 

Arrière gauche : Henri Bédimo

Garanties : 5/10. Le Camerounais (29 ans) ne part pas avec une énorme avance sur Dabo, mais on n’imaginait mal l’OL ne pas recruter un autre arrière gauche. Pas forcément celui-ci, certes. Bédimo, catastrophique pour sa deuxième saison à Lens (2010-11), s’était mué en meilleur latéral de Ligue 1 l’année suivante, celle du titre de Montpellier, avant de rentrer dans le rang l’an dernier. Difficile donc de savoir lequel l’OL va récupérer.

Potentiel de progression : 6/10. Le latéral formé à Toulouse et passé par Le Havre, Châteauroux et Lens n’est pas un modèle de régularité, mais il semble au moins réussir ses premières saisons. On a les motifs d’espoir qu’on mérite… La concurrence de Dabo, voire de Miguel Lopes, peut créer l’émulation qu’il n’avait pas vraiment à Montpellier. Et lui aussi doit faire ses preuves dans l’optique de la Coupe du Monde, si le Cameroun parvient à se qualifier.

 

Milieu défensif : Maxime Gonalons

Garanties : 7/10. Si ça ne tenait qu’à lui, la note serait même montée à 8. Gonalons est incontestablement l’une des valeurs sûres de cette compo, même s’il va falloir s’habituer au « tout-pour-Grenier » et faire les efforts supplémentaires pour permettre au meneur de jeu de ne pas s’user et d’être le plus souvent possible dans une position décisive. Toutefois, l’absence d’un véritable remplaçant, au moins tant que Gueïda Fofana n’aura pas pris la mesure du poste de récupérateur, pondère les certitudes.

Potentiel de progresion : 7/10. Après deux belles saisons, on va savoir si Gonalons est un (très) bon joueur de Ligue 1 ou si c’est un crack à son poste à l’échelle internationale. Pour franchir ce cap, le milieu défensif va devoir apprendre à se réinventer lorsqu’il est fatigué (et il le sera, pour sa troisième année sans remplaçant), c’est à dire savoir se focaliser sur l’essentiel lorsqu’il n’est plus en pleine possession de ses moyens physiques. Cette gestion de ses moments forts et de ses moments faibles sera une des clés de sa réussite. Et donc de celle de l’OL.

 

Milieu relayeur : Steed Malbranque

Garanties : 7/10. L’autre valeur sûre du onze. Il l’a démontré face au Real, Malbranque est indispensable à son équipe par son activité et sa capacité à fluidifier la circulation du ballon par ses passes simples et toujours intelligentes. Une capacité au combat qui en ferait presque oublier qu’il compte parmi les meilleurs techniciens du championnat. Le statut de l’OL ne sera évidemment pas le même s’il marche sur l’eau comme à l’automne dernier. Mais, même moyen, Malbranque reste un phénomène pour la Ligue 1.

Potentiel de progression : 6/10. Malbranque (33 ans), n’a plus l’âge pour s’améliorer. Il n’en a surtout pas vraiment besoin. Mais, après un semestre (forcément) moins flamboyant que le précédent, la Rank’n’OL star va vouloir montrer à tout le monde qu’il est au-dessus de la concurrence, puisqu’il est le seul à en avoir (Fofana, Mvuemba, Gourcuff, Ferri). Il pourrait même en profiter pour souffler à l’occasion et éviter ainsi la surchauffe qui lui avait coûté de sa superbe à partir de janvier. À croire que Malbranque est rentré dans le rang au printemps juste pour montrer qu’il pouvait encore faire mieux.

 

Meneur de jeu : Clément Grenier

Garanties : 7/10. Retenu de haute lutte selon la volonté de Rémi Garde et pour éviter que Gerland soit incendié, Clément Grenier, qu’on imagine mal rester au-delà de l’été prochain, s’est vu confier les clés du camion. Devenu ultra-décisif en fin de saison, il a en effet gagné le droit d’avoir une équipe construite autour de lui. D’autres pourraient souffrir de cette pression, lui ne semble jamais aussi fort que lorsqu’il est au centre de toutes les attentions. Ça tombe bien, tout le monde l’aime. Au moins pour l’instant.

Potentiel de progression : 8/10. Si Grenier assume son rôle de leader technique et continue à délivrer des caviars et marquer des buts décisifs, il confirmera son statut de star naissante. La présence devant lui de Lisandro, plus mobile que Gomis, peut également être un atout pour son jeu spontané. L’Ardéchois devra en revanche apprendre à être moyen quand il n’est pas génial. Ces chefs-d’œuvre de Montpellier, Nice et Rennes étaient venus sublimer des matchs insipides, voire mauvais. Grenier ne sera jamais un porteur d’eau, mais il ne la changera pas toujours en vin. Il gagnera en influence s’il sait être seulement utile à l’occasion.

 

Ailier droit : Alexandre Lacazette

Garanties : 7/10. Non, Lacazette n’a pas encore une envergure internationale. Mais il est jeune (22 ans) et, à part à Paris et en attendant de voir James Rodriguez à l’œuvre, il n’existe pas encore mieux ailleurs. Son statut d’ailier contrarié n’a jamais nui à sa combattivité et sa capacité à bien jouer avec ses plus proches coéquipiers sur le terrain (Miguel Lopes, Malbranque, Grenier et Lisandro) compense ses faibles statistiques (3 buts, 3 passes décisives en L1 la saison dernière).

Potentiel de progression : 8/10. Le Kid de Mermoz vaut dix buts par saison. Et s’il aspire à devenir le successeur, voire le suppléant, de Lisandro dans l’axe, il devra en passer par là. Comme pour Grenier, la présence de l’Argentin à la pointe de l’attaque est un atout pour lui : les déplacements de Licha ont vocation à ouvrir des brèches dans l’axe. Et ces brèches, elles sont pour Lacazette.

 

Ailier gauche : Gaël Danic

Garanties : 5/10. Gaël Danic est un bon joueur de Ligue 1 et c’est déjà pas mal pour une équipe qui n’avait plus de spécialiste expérimenté à ce poste depuis le départ de Michel Bastos. Mais la simple évocation du nom du Brésilien montre bien que c’est à ce poste que l’OL s’est le plus affaibli en un an, même s’il était souvent blessé (7 titularisations en 21 matchs). Donc, en attendant les éventuelles explosions de Bahlouli ou Fekir, mieux vaut un Danic en pleine santé qu’un Bastos à l’infirmerie. Ou dans la Ruhr.

Potentiel de progression : 6/10. Comme on l’avait souligné à son arrivée, Danic peut passer un cap, même à bientôt 32 ans, en jouant avec des joueurs plus forts techniquement et dans leurs mouvements que tous ceux qu’il a croisés à Guingamp, Grenoble, Lorient, Troyes ou Valenciennes. Il lui faudra pour cela faire preuve de davantage de personnalité et ne plus apparaître comme le gagnant d’un concours émerveillé de se retrouver là. L’évolution de Bédimo déterminera également une bonne partie de sa saison (et vice versa). En attendant, ce côté gauche est la grande incertitude de ce début de saison.

 

Avant-centre : Lisandro Lopez

Garanties : 6/10. Un petit coup de Typex sur le 7 pour le transformer en 6. Parce que Licha est fragile (27, 28 et 31 matchs ces trois dernières saisons) et que la menace d’un départ fin août plane sur Lyon. Mais l’Argentin, enfin fixé dans l’axe, reste un buteur de classe internationale et son profil semble plus adapté aux jeux de ses ailiers et de ses milieux.

Potentiel : 8/10. On n’attend pas de Lisandro qu’il progresse. Mais plutôt qu’il régresse. Sans devenir un renard des surfaces qui attend les ballons, il doit profiter de son statut pour arrêter de courir au quatre coins du terrain. Le jour où il jouera « pour sa gueule »,  Licha pourra se concentrer sur sa saison à 25 buts. Et à 30 ans, il a désormais le droit.

Pierre Prugneau

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