Petit guide pratique Juve à l’attention de l’OL

FOOTBALL : Fiorentina vs Juventus Turin - Ligue europeene - 20/03/2014

DÉCRYPTAGE. Que les choses soient claires : même l’OL de janvier aurait eu du mal à passer le quart de finale d’Europa League. Mais l’occasion est belle de marquer l’histoire du club. Pour cela, il faudra probablement tenter un coup tactique. Et avoir beaucoup de chance.

 

Comment la Juve appréhende l’OL ?

Plutôt sereinement. Si les Piémontais ont eu des difficultés en coupe d’Europe, avec notamment une élimination rocambolesque en phase de poules de Ligue des champions sur la « pelouse » de Galatasaray et deux tours poussifs en Europa League, ils écrasent la Serie A et, avec huit points d’avance sur la Roma, foncent vers un troisième titre consécutif. Mais c’est surtout l’OL qui leur paraît être un adversaire trop abordable pour rater une finale dans leur Juventus Stadium. « Pour les Italiens, c’est un bon tirage pour la Juve, explique Bilel Ghazi, correspondant de L’Équipe en Italie. Pour eux, depuis deux ans, la France ça se résume au Paris Saint-Germain et éventuellement à Monaco. Même si les médias ont insisté sur le fait que ce n’était plus le Lyon septuple champion de France, pour rassurer. Ça prouve que l’OL des années 2000 avait marqué les esprits. »

 

La Juve a-t-elle des failles ?

Pas des masses selon Bilel Ghazi : « Il n’y a pas de défense plus forte en Italie, aucune équipe de Serie A n’a autant de qualité au milieu de terrain et c’est la même chose en attaque, avec un duo Llorente-Tevez super complémentaire. » Sans parler du banc de touche : « Quand tu sors Pogba ou Vidal, t’as Marchisio qui rentre, Osvaldo, Giovinco et Vucinic devant… » Si l’opportunité de jouer une finale dans leur nouveau stade, inauguré il y a trois ans, est trop belle pour les grands favoris de la compétition, la pilule de l’élimination en C1 a encore du mal à passer, notamment pour l’entraîneur. « Antonio Conte est resté sur son échec. Il a un peu de mal à digérer tout ça. Pour lui, la place de la Juve est en Ligue des champions. Il est autant intéressé par la barre des 100 points en championnat que par l’Europa League. » Mais si la Juve a perdu ses derniers espoirs dans le bourbier d’Istanbul, elle avait largement entamé son crédit en concédant un nul à l’aller, comme elle l’avait fait à Copenhague, avant de se faire à nouveau peur face à Trabzonspor et plus encore contre la Fiorentina en Europa League. « Il y a une culture de la gagne en championnat que les joueurs ont eu du mal à retranscrire en Europe, souligne Bilel Ghazi. Et je serais tenté de dire qu’il y a eu un petit côté prétentieux. »

 

L’OL en 4-2-3-1 ?

Insister sur les ailes, notamment. Parce que si la Juve a une petite faiblesse dans le jeu, elle se situe éventuellement dans le dos des deux latéraux, qui ont l’entière charge des couloirs dans le 3-5-2 de Conte. « Lichtsteiner est un joueur super complet, y compris défensivement, assure le journaliste originaire de Grenoble. Mais face à une équipe qui a beaucoup d’activité sur les côtés, ils peuvent éprouver des difficultés. On l’a vu contre Naples (vainqueur de la Juve 2 à 0 dimanche), avecdes latéraux se sont fait prendre un nombre de fois incalculables dans le dos. Même si c’est une critique qui vaut plus pour Asamoah, qui n’est pas un défenseur à la base. »

Alors l’OL doit-il (provisoirement) abandonner son milieu en losange, surtout vide de sa substance en l’absence de Fofana, Gourcuff et Grenier ? L’idée pourrait être de mettre en place un 4-2-3-1, afin d’envoyer Lacazette faire des misères à Asamoah et de missionner un milieu (Malbranque ?) dans la zone de Pirlo, comme l’avait fait le Hellas Vérone en début de saison. « Il avait subi un marquage individuel tout le match et avait eu beaucoup de difficulté à en sortir« , rappelle le correspondant de L’Équipe.

Rémi Garde a en tout cas confirmé qu’il pourrait y avoir du changement: « C’est le genre de match où il faut savoir s’adapter à l’adversaire. Il faut dissocier les compétitions nationale et européenne. Ce sera un plan de jeu différent. »

Même si l’OL de Garde n’est pas le Napoli de Benitez, la clé se situe peut-être là. Mais ça ne sera loin d’être suffisant selon Bilel Ghazi : « Si tu arrives à bloquer les transmissions de Pirlo et que tu comptes sur le manque de fraîcheur de Pogba ainsi que sur la déveine de Tevez en Europe… » On prendra ça pour de l’optimisme.

 

Pierre Prugneau

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