On a épluché le rapport d’activité d’OL Groupe

FINANCES. OL Groupe a publié vendredi 25 juillet son rapport d’activité de l’exercice 2013/2014, façon poétique de rappeler que si la saison des hommes en short est terminée depuis longtemps déjà, pas de vacances pour les comptables olympiens. Si c’est bien sur le terrain qu’ils attendent de voir leur club briller, les supporters lyonnais peuvent pourtant lire dans ce rapport à l’apparence austère des enseignements sur l’état de l’OL.

Olympique Lyonnais

Jérôme Seydoux et Jean-Michel Aulas dans « Cœur OCEANE ». (Photo Eddy Lemaistre – Panoramic)

 

Face à un PDF avec plus de paragraphes compacts que d’images, le premier réflexe du Lyonnais est le même que celui de tous les citoyens du monde : aller chercher les tableaux faciles à lire. Et surprise : alors que les chiffres des rapports précédents nous rappelaient que la règle « moins + moins = plus » ne s’applique malheureusement pas aux budgets, le dernier opus contient son lot de bonnes nouvelles.

Dopé au produit d’Amérique du Sud

Bien sûr, se contenter de lire le total en bas ne changerait pas la fâcheuse habitude du Gone de se demander quel joueur pourrait bien avoir à faire ses valises, mais pas d’inquiétude : si le produit des activités est en baisse de 17 millions d’euros par rapport à 2012/2013, pas besoin pour autant de concocter une liste des transferts longue comme les Pages Jaunes. Si l’OL a dégagé moins de recettes cette année, c’est uniquement parce qu’il a moins vendu : seuls Bastos, Licha et Monzon ont quitté le club au cours du dernier exercice. Et en dehors des agents désireux de se faire un peu d’argent de poche, personne ne reprochera au club d’avoir limité les bons de sortie cette année.

 

Le vert à moitié plein

Mettons donc de côté les transferts, et célébrons ce fait qui sonne comme une petite victoire en ces temps de vaches maigres : oui, les recettes de l’OL vont (un peu) mieux. La billetterie ramène 6% de plus que l’année dernière, et les droits télé sont en hausse de 9%. À ces deux chiffres, une seule explication : la fameuse Europa League, vous savez, celle qui ne sert à rien et qui n’est qu’un poids dans le calendrier. La multiplication des matchs a eu un effet mécanique sur ces deux variables, même si, rendons à César ce qui lui appartient, l’affluence moyenne a été globalement bonne à Gerland toute l’année. Il serait cependant excessif de considérer que rassembler 36.000 personnes le week-end dans la deuxième métropole de France est un travail herculéen. Ne soyons pas rabat-joie pour autant : s’il faudra attendre l’automne pour connaître les dépenses de l’OL sur la saison, et donc le (probable) déficit, on se satisfera de ces légers signes positifs : le vert, on ne l’aime pas trop, sauf sur des budgets.

 

34 millions pour réduire la pression.

Ou en rajouter

Le rapport se poursuit en égrenant les performances sur le terrain des différentes équipes olympiennes, passage sur lequel on passera sans scrupule. On n’accordera pas beaucoup plus d’importance au rappel de l’arrivée de Messieurs Fournier et Marles, car bien informés que nous sommes, on avait déjà l’info. Tout juste le temps de faire une faute d’orthographe au nom de Rachid « Guezzal » au moment de lister les contrats signés/prolongés, et on revient à des informations un peu plus intéressantes.

La principale découverte, c’est que l’OL a souscrit un nouveau prêt, de 34 millions d’euros, arrivant à échéance en 2017. Difficile de savoir si cet argent est destiné à couvrir les dépenses du stade ou à venir garnir les caisses, mais il y a de fortes chances qu’il permette de réduire un peu la pression sur la trésorerie un peu à la peine ces derniers temps. Cela dit, l’échéance relativement réduite du prêt étonne : on espère qu’ils n’ont pas été contractés par pure nécessité, et que le club est encore plus ou moins maître de ses déficits et budgets. Ce prêt n’est pas exactement frais du jour : OL Groupe l’avait annoncé à la fin juin, affirmant ainsi vouloir « sécuriser ses besoins de financement à moyen terme », une formule floue juste ce qu’il faut.

 

Ça sent le Pathé

À cette occasion, l’OL avait également précisé une situation non évoquée dans le rapport d’activité de vendredi, à propos des OCEANE détenues par Jean-Michel Aulas (via ICMI) et Pathé. Ce nom, qui évoque le soleil, la plage, et Ondine de Pokemon, signifie Obligations Convertibles Échangeables en Actions Nouvelles ou Existantes. En clair, en échange de leurs investissements pour le Grand Stade, Aulas et Pathé n’ont pas reçu des parts de l’OL, mais des titres qu’ils peuvent transformer en parts à tout moment. Pourquoi cette subtilité ? Parce que Pathé a plus investi dans le projet que notre cher président, et que si leur contribution leur avait valu directement des actions, Jean-Michel ne serait plus le premier actionnaire du club. Avec les OCEANE reçues en échange de son investissement, le groupe Pathé, et plus précisément Jérôme Seydoux, pourrait prendre le contrôle de l’OL s’il demandait à convertir ses obligations en actions aujourd’hui.

Olympique Lyonnais

Au stade de la patience pour encore quelques années. (Photo OL Groupe)

C’est à ce sujet que l’OL a communiqué fin juin : Aulas et Seydoux se sont engagés à ne pas demander la conversion de leurs OCEANE avant le 31 décembre 2017, et donc à ne pas modifier fondamentalement la répartition de l’actionnariat de l’OL jusqu’à cette date. En clair, Jean-Michel Aulas a les coudées franches pour mener à bien son projet de Grand Stade. Ce qu’il adviendra après 2017, l’avenir nous le dira.

 

Vous chantier ? J’en suis fort aise

Comme pour mieux rassurer le supporter dont l’inquiétude l’aurait poussé si loin dans le rapport, ce dernier se termine sur une photo du stade, laissant ainsi les plus imaginatifs se représenter le lieu où ils espèrent retrouver les sommets. Le jour où on n’aura plus à ratisser les rapports d’activité, à mettre la page de communication financière d’OL Groupe dans ses favoris pour surveiller, alors peut-être qu’on sera assis quelque part dans ces tribunes qui ne sont encore que des blocs de béton. Pour cela, il faudra encore faire le dos rond, au moins un an, certainement deux, peut-être plus. Le club a déjà payé un lourd tribut pour ce déménagement, mais maintenant que la fin se Décines à l’horizon, il serait dommage de s’écrouler et de mettre le projet en danger. La saison qui s’ouvre dans deux semaines sera déterminante.

Nicolas Sch

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