OL – Shakhtar Donetsk (2-2) : l’OL respecte sa norme schizo

Dubois

LES NOTES. Passé par tous les états, l’OL a obtenu le point du match nul contre le Shakhtar Donetsk (2-2) après avoir remonté un retard de deux buts. Un match schizophrène, un de plus.

OL : Lopes 6 – Dubois 5, Marcelo 3, Denayer 6, Mendy 6 – Tousart 3, Ndombele 5 – Traoré 1, Fekir 4, Aouar 5 – Dembélé 5

« Méfie-toi des gones qui savent faire rien de rien, ils sont capables de tout. »
(La Plaisante Sagesse Lyonnaise)

On avait eu le droit à une démonstration tactique sur la pelouse de Manchester City, il n’y en aura cette fois pas eu. Ou alors une démonstration des maux et des qualités de cet OL-là, qu’on commence à connaître par coeur à mesure que les années passent.

Les joueurs ont ainsi longtemps été les seuls spectateurs présents au Parc OL ce mardi, dans une première période qu’ils auraient pourtant pu terminer à 0-0 sans un dernier éclair collectif du Shakhtar. Ou un dernier oubli défensif de grande ampleur de l’OL, c’est selon et ça illustre aussi l’impossibilité d’analyser par un seul prisme ce match.

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C’est le défaut des équipes qui ne savent pas faire grand chose collectivement. Elles sont capables de tout, mais aussi de rien. On aura d’abord vu le rien, ces principes défensifs qui ne marchent pas et ces individualités qui tentent de faire la différence toutes seules par habitude. Puis on aura vu le tout, ou ce qui s’en rapproche le plus pour cet OL. Des phases d’euphorie collective que pas grand monde ne peut gérer et qui lui ont d’ailleurs permis de faire une demi-finale de Ligue Europa.

En deux minutes chrono l’avantage, logique, de deux buts du Shakhtar avait disparu et l’on doute que Paulo Fonseca, Pep Guardiola ou Julian Nagelsmann trouvent des explications rationnelles lorsqu’ils étudieront la vidéo. Cet OL n’est jamais aussi fort que dans un grand n’importe quoi capable de rendre fiévreux un stade à huis clos et c’est sans doute ce qui le rend aussi fort. Et aussi faible. Et aussi frustrant. Et aussi attachant.

Un OL qui sait mieux que quiconque rendre vain l’exercice des notes, auquel on s’essaye deux fois par semaine. Comment noter Aouar, auteur d’une perte de balle qui provoque le deuxième but et d’une passe parfaitement ciselée sur l’égalisation ? Dembélé, ses deux ratés incroyables pour l’attaquant d’une équipe comme l’OL et son but qui lance la crise de démence collective ? Dubois, tacleur rageur pour ramener un point inespéré mais aussi plus grand ouvreur de boulevards depuis le baron Haussmann ? On fait comme on peut, parce qu’on s’est promis de remplir ce fichu tableau Excel, de mettre des chiffres sur des impressions et de rationaliser l’inquantifiable.

L’inquantifiable est aussi quantifié par les Lois du Jeu, qui imposent de compter les buts, ce qui sert ensuite à attribuer des points aux équipes. Au coup de sifflet final, on avait pourtant bien du mal à savoir ce qu’il fallait penser du fait qu’OL et Shakhtar avaient marqué le même nombre de buts. Être soulagé d’avoir réussi à refaire un retard de deux buts alors que les Ukrainiens avaient montré tant de belles choses, et trouvé l’équerre à la dernière minute ? Ou être déçu de ne pas avoir réussi à concrétiser encore plus ces minutes de folie furieuse, où les deux contenders se rendaient coup pour coup et où Taison aurait pu finir dans les cordes ?

Au classement, l’affaire est là un peu plus simple. L’OL est en tête du groupe. Et il lui suffira de prendre quatre points dans sa double confrontation à venir face à Hoffenheim pour s’assurer au moins un reversement en Ligue Europa. C’est reparti pour un tour de montagnes russes, ou ukrainiennes, ou tout simplement lyonnaises. Une attraction où l’OL peut espérer monter très haut, même s’il faudra sans doute forcément se faire peur.

Hugo Hélin

(Photo UEFA)