OL – Monaco (6-1) : une tournée de Monaco et un banco

OL

LES NOTES. Dans un Parc OL bouillant et totalement ivre de bonheur, l’OL n’a même pas attendu dix minutes pour sceller le sort de cette fameuse « finale » pour la deuxième place. Au terme de 90 minutes où Monaco a vécu un veritable calvaire, les Gones ont définitivement validé leur ticket pour la Ligue des Champions, avec la manière. Vivement septembre pour vivre de grands soirs européens dans ce stade qui n’attend que ça. En attendant, supporters et comptables peuvent faire la fête ensemble. 

 

Samedi 7 mai 2016, 37e journée de Ligue 1.

Olympique Lyonnais – AS Monaco 6-1

Buts :  Ghezzal (3e), Lacazette (8e, 35e, 80e), Yanga-Mbiwa (34e, 59e) / R. Carvalho (41e)

Avertissements : Gonalons (63e) / L. Traoré (21e, 23e), Toulalan (65e), Jemerson (70e), R. Carvalho (75e)

Exclusion : L. Traoré (23e)

OL : Lopes – Jallet (Rafael, 64e), Yanga-Mbiwa, Umtiti, Morel – Darder, Gonalons, Ferri (Grenier, 71e) – Ghezzal, Lacazette, Cornet (Fékir, 75e). Entr. : Bruno Génésio.

Monaco : Subasic – Jemerson, Wallace, R. Carvalho, Raggi  –  Toulalan, Bakayoko – Dirar (Bahlouli, 82e), Silva (Vagner Lol, 63e), Costa (Lemar, mi-temps) – L. Traoré . Entr. : Leonardo Jardim

 OLASM

Il y a des soirs comme ça où tout marche, où même les poteaux décident de participer à la fête. Face à une prestation aussi folle, difficile d’élire un Lib’Héros, même si les prestations de Mapou Yanga-Mbiwa et d’Alexandre Lacazette auraient surement mérité la distinction.

Non, le vrai Lib’Héros du soir, il était en tribunes. Comme souvent depuis son inauguration, le Parc OL a répondu présent, mais jamais il n’aura autant basculé dans l’euphorie et l’ivresse collective que samedi soir. Il y aura eu ce chant improvisé pour Mapou Yanga-Mbiwa qui a résonné trois, quatre, cinq fois dans le Virage Nord, dans les coursives du stade, dans les trams, dans le métro. Cette ola que même la présidentielle a honorée. Cette fameuse « grecque » qui a fait se lever tout le stade, latérales comprises, pour sauter tous ensemble dos au but. Et ce joyeux bordel après le coup de sifflet final, avec ce supporter du Virage Nord, allongé dans la surface avec un fumigène à la main, heureux. Samedi soir, le Parc OL était un joyeux bordel, habité par 56.000 personnes ivres de bonheur sans avoir bu une goutte d’alcool (en tout cas pas toutes). Plus que jamais, ce stade a été bâti pour l’Europe. Ça tombe bien, la Ligue des Champions viendra poser ses valises au Parc OL en septembre.

 

 

Dans ses buts, Anthony Lopes a passé une soirée à peu près tranquille. Trop tranquille peut-être. Sur une de ses rares sorties, le Portugais a sorti sa spéciale, un saut de l’ange kamikaze qui offre le but de l’honneur à Monaco. On mettra ça sur le compte de la générosité. Pas grand chose à signaler par ailleurs.

Yanga-Mbiwarrior

Ca y est, c’est officiel, Mapou Yanga-Mbiwa a été meilleur qu’Umtiti sans contestation possible. L’ancien Montpelliérain, qui monte en puissance depuis début 2016, a atteint un sommet contre Monaco. Impassable en défense, Mapou s’est offert un doublé : une tête sans sauter sur corner, et un cachou à 10m des buts sans se poser de questions. Après six mois sous l’eau, Mapou est redevenu l’homme qui fit gagner le titre à Montpellier, et c’est tout logiquement que le Parc OL l’a remercié avec cette fameuse chanson reprise partout dans le stade et en dehors.

À ses côtés, Samuel Umtiti a encore réalisé une prestation monstre, avec des interventions d’une sérénité incroyable en plein cœur de sa surface. Pour le reste, le Fossoyeur de Ménival n’aura pas eu beaucoup de boulot, encore moins après l’expulsion de Lacina Traoré.

Sur le côté gauche, difficile d’évaluer le match de Jérémy Morel. Peu porté sur l’offensive comme à son habitude, l’ancien Marseillais a été très discret, voire invisible. À la limite, c’est encore quand on n’a rien à dire sur lui qu’on le préfère.

Avec tout ça, on aurait presque oublié Christophe Jallet, auteur d’une belle prestation ponctuée d’une jolie passe décisive pour Lacazette. Encore une fois, difficile de vraiment juger le match de Jallet tant Helder Costa aura été (comme à son habitude) nullissime sur l’aile gauche. Le Divin Chauve, légèrement blessé, a été remplacé par Rafael à l’heure de jeu. La complicité du Brésilien avec Sergi Darder ne fait plus aucun doute, et il est assez incroyable de voir la différence de niveau du latéral lyonnais selon que son compère espagnol l’accompagne ou non. On en redemande.

 

Darder, l’évidence

S’il fallait un match pour prouver à Bruno Génésio que laisser Sergi Darder sur le banc est un crime contre le football, le voilà. Il faut probablement être au stade et avoir les yeux rivés sur lui pour comprendre à quel point l’Espagnol respire le talent et l’intelligence de jeu. Chaque appel, chaque passe, chaque mouvement de l’ancien milieu de Malaga sert un but précis, et c’est cet incroyable jeu sans ballon qui a permis la plupart des décalages lyonnais. L’Ibère termine le match avec deux passes décisives pour Alexandre Lacazette, et ça parait presque léger au regard de son apport incroyable tout au long du match.

Devant la défense, Maxime Gonalons a encore été le patron. Le capitaine lyonnais s’est permis de mettre dans sa poche son mentor, Jérémy Toulalan. L’ancien milieu de l’OL, pourtant meilleur joueur de son équipe hier, n’a jamais pu dicter le jeu face à l’incessant pressing lyonnais. Captain Max, lui, s’est promené, orientant le jeu à son aise, à droite, à gauche, sans jamais être vraiment mis en difficulté.

Enfin, à droite du milieu de terrain, Jordan Ferri a confirmé son statut de joueur de grands matches. Quand l’enjeu est grand et que la tension monte, le Cavaillonais répond toujours présent. Contre Monaco, Jojo s’est battu comme un chien, pressant dès la première minute et jusqu’à sa sortie. Le numéro 12 lyonnais a été remplacé par Clément Grenier (71e) qui n’a pas eu le temps de montrer grand chose.

 

Alexandre Lacazette, formidable outil triplé

Maxwel Cornet est le seul Lyonnais à ne pas s’être mis au diapason du reste de l’équipe et des tribunes. Visiblement trop confiant dans un match déjà presque plié à la 10e minute, l’ancien Messin a « fait le kéké » toute la rencontre, en voulant s’offrir des chevauchées solitaires ou une frappe à 20m. Le jeune ailier a apporté le plus grand soin à oublier constamment ses coéquipiers démarqués et à globalement faire tous les mauvais choix. Clou du spectacle : cet hors-jeu évitable qui aurait pu lui offrir un but pour sauver son match. Heureusement que l’opposition était faible, car notre bon Maxwel n’a pas vraiment brillé, et a été remplacé à la 75e par Nabil Fékir qui, même s’il n’a pas semblé grandement en jambes, n’est quand même pas passé loin d’un but du pied droit pour parachever cette soirée miraculeuse.

Sur l’aile opposée, Rachid Ghezzal n’a pas trouvé la lucarne, mais s’est quand même offert un but d’entrée de jeu, du pied droit s’il vous plait, ainsi qu’une passe décisive qui fait marquer Yanga-Mbiwa sur corner. Mais surtout, ce que l’on retiendra du match de Rachon, c’est cet enchaînement virgule-petit pont qui a probablement enterré quinze mètres sous terre la fin de carrière de Ricardo Carvalho. Dommage que la finition n’ait pas été au rendez-vous, sinon Rachon pouvait directement aller récupérer le Trophée UNFP du plus beau but.

Pour terminer, le meilleur pour la fin, Alexandre Lacazette. Les matches s’enchaînent et le serial buteur lyonnais continue de faire des doigts à Didier Deschamps. 19, 20 et 21e buts de la saison contre Monaco, tout en décontraction : une frappe limpide au point de penalty, un ballon piqué d’une folle tendresse et un troisième but inscrit à l’arrachée après une passe décisive du poteau. Même contre Saint-Etienne où il avait également rapporté le ballon du match à la maison, Lacazette n’avait pas paru aussi fort. Présent partout dans le jeu, Lacazette a touché plus de 40 ballons et tiré 7 fois au but. On en oublierait presque que c’est lui qui donne un amour de passe décisive à Ghezzal pour le premier but, et qu’il lance Darder dans le parfait tempo sur le deuxième. Triple buteur, passeur décisif, omniprésent à la récupération et intelligent dans ses décrochages au milieu : actuellement, pas sûr qu’Alexandre Lacazette ait grand chose à envier à ses concurrents en Équipe de France. La liste tombe jeudi, l’espoir est permis.

 

 

Charly M.

(Photo Damien LG)

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