OL : Jean-Michel Aulas, le contre-feu sacré

Aulas

DISCOURS PRÉSIDENTIEL. Les contre-feux de Jean-Michel Aulas, qui fête aujourd’hui ses 69 ans, semblent bien moins efficaces qu’à une certaine époque. Heureusement, le président de l’OL a plus d’un tour dans son sac.

Il y a encore quelques années, tout le monde était d’accord (au moins dans la cité de Paul Bocuse et Clovis Cornillac) : la communication de Jean-Michel Aulas était savamment réfléchie. Déclarations incendiaires sur l’arbitrage dans les couloirs du stade, petites piques envoyées à d’autres présidents sur des plateaux de télévision ou tweets sur n’importe quel sujet et à n’importe quelle heure : c’était clair, Aulas savait toujours ce qu’il faisait et allumait sciemment des contre-feux pour imposer ses propres termes au(x) débat(s).

Aujourd’hui, on se dit que tout n’était peut-être pas sous contrôle. Les Bons Supporters font encore semblant d’y croire, mais on sent bien que c’est plus par respect de l’Institution qu’autre chose. Les Mauvais Supporters, eux, sont de plus en plus nombreux à s’énerver sous chacun des tweets d’Aulas . Les talk-shows continuent bien de débattre des sorties médiatiques du président de l’OL, mais sans vraiment être dupes. Et surtout sans oublier le reste, une preuve peut-être que les dysfonctionnements sportifs de l’OL sont désormais trop gros pour être ignorés.

 

Entre auto-parodie et bataille navale

Ou une preuve qu’Aulas a un peu perdu la main dans le domaine de la communication. Sans même invoquer les dérapages Puydebois ou Osanna, ses tweets lors de la semaine précédant le choc contre l’OM ont ainsi toujours semblé tomber à côté de la plaque. Entre auto-parodie et bataille navale, Aulas a aligné les chiffres plus ou moins compréhensibles avec une syntaxe cryptique. Pas grand monde n’est tombé dans le panneau et les fans lyonnais ont plus eu honte de ce spectacle qu’autre chose. Heureusement pour eux, le croiseur OL en A-1 a coulé le torpilleur OM le dimanche.

Un touché-coulé pour lequel ils remercieront aussi André-Franck Zambo Anguissa. Les déclarations guerrières du milieu de terrain de l’OM ont d’abord offert une diversion bienvenue en faisant oublier les tweets gênants d’Aulas. Elles ont ensuite permis au président de l’OL et à son staff de remobiliser ses troupes, comme l’expliquait l’Équipe mardi dernier. Faire front contre un ennemi commun : la recette est éculée, mais la sortie de Zambo Anguissa tombait pile au bon moment pour être affichée sur la porte des vestiaires.

Car Aulas n’a pas oublié le « chef » dans « chef d’entreprise ». Discours devant les joueurs, réunion avec Bruno Genesio (dont toutes les réponses ou presque lors de la conférence de presse d’avant-match au Vélodrome sembleront sortir de la bouche de son président) et déplacement à Marseille malgré l’avis médical : le feu a rejailli de l’ancien volcan au bon moment. Aulas ne maîtrise peut-être plus l’art du contre(-feu), mais sait exploiter au talent la moindre erreur adverse. Un président à l’image de son équipe, en somme.

Hugo Hélin

(Photo Damien LG)

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