OL – EAG (1-3) : par-derrière Guingamp

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LES NOTES. Un match qui se termine par une discussion entre Maxime Gonalons et un groupe de supporters en colère n’est jamais très bon signe. Alors que l’on attendait une réaction des Lyonnais après deux défaites consécutives à Nice et face à la Juventus, ils ont sombré et concédé deux revers d’affilée au Parc OL pour la première fois de leur histoire. Autre première, une défaite a domicile en ayant atteint la mi-temps avec l’avantage au score, puisque cela n’était pas arrivé a l’OL depuis… 1981. Les Lyonnais en sont désormais a 8 matches perdus en 14 matches officiels cette saison. Difficile pour l’état-major lyonnais d’inventer de nouveaux écrans de fumée pour masquer une situation que l’on ne peut que qualifier d’urgence absolue. Certes, l’OL aurait pu, aurait dû bénéficier d’un penalty en seconde mi-temps alors que le score était de 2 buts à 1. Mais cet OL affiche des limites collectives et individuelles bien trop profondes et fondamentales pour s’attarder sur quelques faits de jeu défavorables. N’est-ce pas, Jean-Michel Aulas?
Bruno Genesio avait fait des choix forts en amont de ce match: d’abord un retour au 4-3-3, confirmant que les Lyonnais vivent en ce moment au jour le jour, étant donné que ce système n’est a priori pas viable lorsque Nabil Fekir est disponible. Ensuite, des choix de groupe, avec Mapou Yanga-Mbiwa et Jérémy Morel écartés , ainsi que Diakhaby reconduit dans l’axe après une prestation convaincante face à la Juve. Force est de constater qu’en première mi-temps, cela a fonctionné. On a retrouve des combinaisons sur les côtés, des triangles, notamment à droite où Ghezzal apportait beaucoup de solutions, appuyé par les déplacements de Lacazette et les montées de Rafael. De retour dans un système qui leur est familier, les gones ont produit des séquences intéressantes, a l’image de celle qui amena la première occasion lyonnaise pour Sergi Darder. Mais les hommes de Genesio ont ensuite explosé en seconde mi-temps, lorsque Guingamp est redevenu Guingamp et que l’OL est redevenu l’OL. Plombés par des erreurs individuelles terrifiantes, les Lyonnais ont montre un visage préoccupant, aussi bien devant que derrière.
Lopes 3 – Rafael 2, Nkoulou 3, Diakhaby 1, Rybus 3 – Gonalons 3, Tolisso 3, Darder 3 – Ghezzal 3, Lacazette 4, Cornet 2
Anthony Lopes avait été critiqué suite à la défaite face à la Juve – et de manière justifiée. Pour le moins suspect sur le but de Cuadrado, sur lequel il couvre mal son premier poteau, il n’a pas vraiment inversé la tendance face à Guingamp. Abandonné par sa défense l’essentiel de la soirée, il semble pouvoir faire bien mieux sur le premier but. Déjà au sol lorsque Coco arme sa frappe sur le troisième but, il aura au moins empêché l’humiliation totale en réalisant une parade au sol en fin de match, alors que le score était déjà de 3 buts à 1.
Diakhaby coule l’OL
Devant lui, sa charnière centrale a sombré. Mouctar Diakhaby avait impressionné par sa sérénité sur chacune de ses premières sorties. Rattrapé aujourd’hui par sa jeunesse et son inexpérience, il a coulé son équipe à lui tout seul à l’entame de la seconde période, avec une perte de balle impardonnable puis une relance au hasard qui ont directement amené les deux premiers buts guingampais. Premier match franchement raté pour le jeune central lyonnais. Un début de certitude en moins pour Genesio. Dommage, surtout dans un contexte où elles sont aussi précieuses que rares. S’il n’est a créditer d’aucune erreur majeure, son partenaire de charnière Nicolas Nkoulou ne s’est pas non plus montré franchement rassurant. Bien trop facilement éliminé par Coco sur le troisième but.
Sur les côtés, sérénade habituelle pour un Rafael appliqué offensivement, mais devancé par Coco sur le second but puis battu au duel par ce même Coco sur le troisième. Insuffisant. De l’autre cote, les matches de Maciej Rybus se suivent et se ressemblent – il n’est pas franchement mauvais, mais il n’est surtout jamais spécialement bon. Tout comme ses coups de pied arrêtés. Heureusement qu’il n’est pas le seul joueur défensif de couloir gauche a l’OL. Hum…
Darder et le syndrome Vikash
Devant la défense, Maxime Gonalons a réalisé une première mi-temps intéressante, ponctuée par cette percée sur laquelle il a obtenu un penalty. Puis plus rien. En ce moment, le bateau coule avec son capitaine et celui-ci se montre incapable d’inverser cette tendance morbide. Plus haut, Corentin Tolisso a réalisé l’un de ses plus mauvais matches de la saison. Quelques décalages intéressants en première mi-temps – mais il a parfois joue un peu bas et n’a jamais vraiment sorti son épingle du jeu. A force de le balader de poste en poste, aurait-on réussi a lui faire oublier son vrai rôle ? Plus haut, Sergi Darder a eu le mérite de bien se projeter vers l’avant – mais ses contrôles manqués, couplés à une frappe de la qualité de celle de Vikash Dhorasoo, le rendent peut-être trop limité pour ce rôle de relayeur offensif. Ses qualités face au but sont bien trop faibles par rapport a celles d’un Tolisso, par exemple.
Remplacé par Mathieu Valbuena. Un ballon touche plus tard, il finissait sur la civière. Que dire d’autre ? Aldo Kalulu a pris sa place dans un 4-2-3-1, sans vraiment réussir à apporter cette étincelle que les Lyonnais ont cherché toute la seconde mi-temps.
Lacazette, si loin, si seul
De retour a son meilleur (seul ?) poste, Rachid Ghezzal est plutôt bien rentré dans son match. Ses déplacements ont gêné Marçal et ont limité l’apport offensif du latéral guingampais. Imprécis dans ses frappes, il a disparu de la circulation en seconde mi-temps. Dommage. De l’autre côté, Maxwel Cornet a réussi l’exploit de traverser ce match comme un fantôme. Enfin, en pointe, Alexandre Lacazette est lui aussi bien rentré dans son match. Disponible et mobile, il a cherche à dézoner pour se rapprocher de ses ailiers et servir de point d’appui à ses coéquipiers. Il a cependant peu tenté et a manque de précision dans ses transmissions. Un comportement de leader pour aller frapper et marquer le penalty. Mais il n’est pas encore revenu a son meilleur niveau, a l’image de cette belle situation en fin de match sur laquelle il n’ouvre pas assez son pied.

Étienne M.

(Capture d’écran Canal+ Sport)

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