OL – Dijon (4-2) : mieux vaut moutarde que jamais

Olympique Lyonnais

LES NOTES. Pendant longtemps, on a bien cru que l’OL allait encore s’incliner face à moins fort que lui, la faute au manque de réussite, d’engagement ou d’impact, au choix. Et puis, l’impossible s’est produit : les Gones ont renversé le match sur les dix dernières minutes en inscrivant trois buts pour aller chercher une victoire précieuse et ô combien méritée. Tout ne fut pas parfait, mais le Parc OL a vibré, un peu. Enfin.

Dimanche 19 février 2017, 26e journée de Ligue 1

OL – Dijon FCO : 4-2

But : Tolisso (10e, 80e), Lacazette (84e, sp), Fékir (90e) / Tavares (30e), Diony (48e)

Avertissements : Balmont (55e), Haddadi (57e), Amafiltano (66e), Tavares (83e) pour Dijon, Mammana (70e) pour l’OL

Dijon : Reynet – Chafik (Bela, 86e), Lang, Varrault (cap), Lotiès, Haddadi – Balmont, Marié (Amalfitano, 46e), Belmonte (Kwon, 78e) – Tavares, Diony.

OL : Gorgelin – Jallet, Mammana, Diakhaby, Morel – Tousart, Gonalons (cap) (Fékir, 70e) – Ghezzal (Cornet, 75e), Tolisso, Depay – Lacazette.

Gorgelin 4 – Jallet 3 , Mammana 6 , Diakhaby 5 , Morel 3 – Tousart 6 , Gonalons 1 (cap) – Ghezzal 2 , Tolisso 8 , Depay 6 – Lacazette 6.

Les deux buts qui comptent ce soir, à savoir l’ouverture du score et l’égalisation, l’OL les doit à son numéro 8. Corentin Tolisso a été une nouvelle fois discret dans l’entrejeu, pas aidé par un 4-3-3 à deux pointes basses où tout le poids du jeu reposait ses épaules. Malgré cet impact relativement limité au coeur du match, le relayeur des Gones a trouvé le fond des filets par deux fois : d’abord sur un corner bien tiré par Ghezzal (si  si, je vous jure), puis sur un patator à 25 mètres après un service parfait de Memphis côté gauche. Lorsque l’OL flanche, quand Lyon a besoin de se remettre d’aplomb et que les minutes qui rapprochent les Gones de la défaite s’amenuisent, Corentin Tolisso est là pour sauver les siens. Avec ce doublé, « Coco » en est à 9 buts toutes compétitions confondus. En jouant milieu de terrain. A titre de comparaison, Maxwel Cornet en est à 5.

Les intouchables à l’agonie

Malgré le score plutôt flatteur, il ne faudra pas oublier que l’OL a souffert dans cette rencontre, la faute notamment à des choix toujours plus absurdes dans le onze de départ. Chaque match, chaque résumé, chaque article est l’occasion de réécrire les mêmes lignes concernant les mêmes maillons faibles. Les intouchables Morel, Ghezzal et Gonalons, tous les trois titulaires, ont été tous les trois atroces. Si l’on pourra venir à la rescousse de Jérémy Morel en arguant qu’il n’est pas moins bon que son concurrent Rybus, dont on ne sait toujours pas s’il a des qualités de footballeur, difficile de trouver des excuses aux deux autres cités.

Rachid Ghezzal a livré sa prestation habituelle : une capacité à se cacher sur les phases offensives à faire rougir Natascha Kampusch, et un festival de mauvais choix et d’imprécisions techniques sur les contres lyonnais. L’Algérien va quitter l’OL cet été, c’est désormais quasiment certain, et on se demande bien ce que son agent va pouvoir mettre dans la compil Youtube de son poulain pour attirer le chaland.

En sentinelle, Maxime Gonalons a encore une fois terriblement souffert de la comparaison avec le très juste et toujours solide Lucas Tousart. Au placement impeccable et à la volonté de fer de l’ancien Valenciennois, le capitaine des Gones a répondu avec une totale absence d’impact physique, une relance globalement désastreuse et une formidable passe décisive pour Loïs Diony qui offre le deuxième but aux Dijonnais. La méforme du capitaine lyonnais n’est pas une nouveauté, mais jamais Maxime Gonalons n’avait connu un trou noir aussi violent et aussi durable. Avec l’éclosion de Lucas Tousart, le passage de relais semble évident. A 27 ans, l’heure est peut-être venue de passer à autre chose pour le numéro 21 de l’OL.

Une attaque à la fête, sauf un.

Devant, l’OL a énormément vendangé et c’est, au fond, une bonne nouvelle, puisque cela signifie que les Gones ont su se créer des occasions, un luxe rare en ces temps obscurs. Lyon a tiré pas moins de 30 fois au but, avec un déchet assez impressionnant. Alexandre Lacazette a encore été excellent dans le jeu, avec une qualité de contrôle, de passe et de frappe probablement sans égal en Ligue 1. Le buteur lyonnais a du s’en remettre à un penalty (généreux) pour inscrire son 21e but de la saison, mais c’est une juste récompense pour l’ensemble de son oeuvre à la pointe de l’attaque ce soir. En plus, Alex n’oublie pas les légendes. Que demander de plus ?

Sur l’aile gauche, Memphis Depay a été aussi imprécis devant le but qu’il a su être dangereux dans les trente derniers mètres. Avec sa vivacité et sa technique, le Néerlandais a fait vivre l’enfer à Fouad Chafik, et termine le match avec une seule petite passe décisive là où il aurait pu s’en sortir avec un triplé avec un tout petit peu plus de lucidité. Frappe qui meurt au ras du poteau face au but vide, coup-franc qui part bien dévié de la main par un défenseur, duel perdu face à Reynet : rien n’a réussi à Memphis face au but, mais le Néerlandais a été monstrueux dans la création d’occasions et termine avec 7 passes-clé au compteur, une stat très encourageante.

On ne reviendra pas sur la performance fantomatique de Rachid Ghezzal, remplacé à la 75e pour Maxwel Cornet qui s’est illustré en inscrivant un doublé et en délivrant trois caviars. Non, je déconne. A l’inverse, Nabil Fékir, entré à la place de Gonalons à la 70e, a été le principal fer de lance du retour en grâce de l’OL en brisant quelques reins pour finalement s’offrir un but superbe à la fin du temps réglementaire. Au moins, le débat Ghezzal-Fékir semble clos pour de bons, n’en déplaise aux mécréants.

Les évidences se confirment…

Pas grand chose à dire pour le reste de l’équipe, si ce n’est que quelques certitudes s’installent dans toutes les têtes (à part celle du technicien lyonnais, visiblement). Emanuel Mammana a été une nouvelle fois fiable et précis dans la relance, et ne devrait plus sortir du onze. À ses côtés, Mouctar Diakhaby a fait du Diakhaby : plutôt solide, pas vraiment rassurant, mais pas dangereux pour autant.

À droite, Christophe Jallet n’a pas sorti la tête de l’eau et a une nouvelle fois pris le bouillon derrière. Quelques belles ouvertures cependant, mais pas assez pour compenser son infinie faiblesse physique et défensive…

Fin février, un onze de départ – ou tout du moins une ossature – semble enfin se dégager à l’OL autour de l’épine dorsale Lopes-Mammana-Tousart-Tolisso-Lacazette. A 13 journées de la fin, il était temps.

Charly M.

(Capture d’écran beIN Sport) 

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