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Nathan Tanard, le latéral qui fait du « salle »
- Par Hugo Hélin
- Publié le: 21 juillet 2020

PORTRAIT. Il y a deux ans, il sortait d’une saison en Régional 2. Cet été, il se prépare à découvrir le National après un passage en National 3. Une progression fulgurante pour Nathan Tanard, latéral gauche de 23 ans au parcours atypique et qui a déjà montré ses qualités contre Dijon en Coupe de France en janvier dernier. Un match lors duquel le numéro 3 de Limonest, passé par le futsal, avait tapé dans l’œil de tous les spectateurs du Training Center de l’OL en donnant une passe décisive et en trouvant la barre transversale sur une frappe de loin.
Tjrs aussi impressionné par ces amateurs qui pratiquent 11 et Futsal comme le jeune Nathan Tanard, 22 ans (ex @OL).
Sens de l’initiative, de l’anticipation, dépassement de fonction, culot, aisance technique..Face aux pros du @DFCO_Officiel
On parle là d’un latéral gauche…pic.twitter.com/aSwb5SoaQl
— Futsal O’Football (@FutsalOFootball) January 29, 2020
Ce n’est pourtant pas lors de ce huitième de finale au scénario cruel (défaite 1-2 de Limonest à la dernière minute de la prolongation après avoir mené au score) que Karim Mokeddem, son nouvel entraîneur à Bourg et habitué des terrains lyonnais, a repéré Tanarard. « Amaury Barlet m’avait appelé la saison précédente pour me dire d’aller le voir. Mais j’ai toujours la tête dans le guidon et j’y suis finalement allé lors de la première partie de saison dernière, puis le parcours en Coupe de France m’a permis de le revoir. »
Il faut dire que Barlet, entraîneur des U17 de l’OL, connaît Tanard depuis longtemps. « On était voisins à Sainte-Foy. On a sept ou huit ans d’écart. Nathan est de 1997, moi de 1989. Quand on jouait au city stade, il venait avec les grands. J’ai commencé à entraîner les jeunes au Cascol à 15 ans et Nathan fait partie d’une des premières générations que j’ai eues en poussins », explique Barlet, avant de détailler du tac au tac le parcours de Tanard. « C’était juste avant qu’il ne parte à l’OL, où il n’a pas été gardé en U13 je crois. Il est retourné au Cascol, puis est parti à Domtac à 17 ou 18 ans. C’est là qu’il a commencé à jouer en seniors en équipe première, en R2. Il participe d’ailleurs à la montée en R1 lors de sa dernière saison, et derrière il se lance dans le challenge Limonest. »
Nous sommes alors à l’été 2018. L’équipe première de Limonest évolue en N3, mais Tanard y découvre d’abord le niveau R1. « On l’a fait venir pour l’équipe réserve, en lui expliquant qu’il y avait moyen de monter en équipe une par la suite », se souvient Andrea Damiani, alors entraîneur de la réserve de Limonest. Il ne coachera qu’une demi-saison le latéral gauche. « Vu qu’il était performant en équipe réserve et que j’avais de bons retours, j’ai souhaité le prendre un peu avec moi à l’entraînement », se remémore Jean-Michel Picollet, qui dirige lui l’équipe première. « Il a ensuite montré ce qu’il avait à montrer. Il a très vite intégré le groupe de N3 et n’en est plus jamais ressorti, en prenant la place de titulaire. »
Un nouvel entraîneur convaincu par Tanard, comme Nicolas Pinard qui le remplace à l’été 2019 et qui avait déjà connu le latéral à Domtac. « C’est un joueur qui ne paye pas de mine physiquement », reconnaît l’actuel entraîneur de Limonest, « mais c’est quelqu’un qui lit bien le jeu. » L’expression « Il ne paye pas de mine » revient d’ailleurs à l’identique dans la bouche de Damiani et Barlet. Ce dernier, qui n’a coaché la nouvelle recrue de Bourg qu’en poussins, est toutefois bien placé pour nous détailler son style de jeu.
« C’est un gamin qui a toujours dû anticiper sur le terrain »
Barlet a en effet combiné avec lui sur le côté gauche de la réserve de Limonest (où il a repris une licence après avoir mis fin à sa carrière en équipe première pour se consacrer à son taf de formateur à l’OL) pendant une demi-saison, mais l’a surtout beaucoup vu jouer en salle. Aussi dirigeant de l’ALF Futsal (Amateur Lyon Fidésien), Barlet convainc Tanard de rejoindre le club à 18 ans. « Concrètement ça lui a permis de s’entraîner tous les jours ou presque : trois séances en foot et une en futsal, et le week-end il n’hésitait pas à faire les deux matchs quand c’était possible. Opter pour une double licence à cet âge-là, c’est un moyen de s’entraîner quasiment tous les jours et d’avoir le rythme d’un joueur qui joue en National ou N2. »
Et aussi de travailler ses points forts. Comme cette capacité à ne pas paniquer avec le ballon. « C’est le futsal qui lui a permis d’avoir cette confiance sous pression. Quand tu as le ballon, tu es de tout de suite sollicité et tu dois être capable de prendre des décisions rapidement. » Une vitesse de réflexion qui s’accompagne d’une belle technique. « Il a un geste favori, on disait que c’était sa spéciale. Il le faisait aussi au futsal. Il fait feinte de jouer le long de la ligne de touche et il utilise sa semelle pour revenir vers l’intérieur du jeu. Vu que les ailiers font parfois un peu semblant de défendre, il élimine souvent », se marre Barlet.
Les bénéfices du futsal ne sont toutefois pas qu’offensifs. « Ça l’a aussi fait progresser sur tout l’aspect mental », détaille Barlet. « En salle, on est enfermés. Les émotions sont démultipliées, que ce soit la joie, la déception ou l’énervement. Je pense que ça lui a apporté beaucoup de maturité. » Et même que ça l’a aidé à mieux défendre. « Attention, il n’a pas découvert ça en salle. Mais tout ce référentiel d’actions qu’il s’est construit l’a aidé. Il est exceptionnel dans l’interception, Nathan. Il a eu une maturité plutôt tardive. C’est un gamin qui a toujours dû anticiper sur le terrain, lire le jeu avant pour aller plus vite que ses adversaires, parce qu’il n’était pas aussi costaud qu’eux. » Un problème qu’il aura peut-être de nouveau cette année en National, une troisième division où l’impact physique est bien plus important que deux niveaux plus bas.
« Je suis persuadé qu’il peut encore aller plus haut »
« Avec lui, ça peut aller vite. Il est passionné, il aime le foot, il a une super mentalité », dépeint Pinard en mettant en avant un comportement loué par tous les entraîneurs de Tanard. « S’il arrive à passer le palier en National, qui est tellement compliqué athlétiquement, il aura de quoi faire autre chose. Mais il faut d’abord qu’il passe ce palier-là sur un an ou deux. Je pense que c’est une étape importante pour lui. » Et Tanard a peut-être fait le bon choix en optant pour le FBBP 01. Un club où les deux arrières gauches de la saison dernière étaient des joueurs en prêt (Théo Ndicka en provenance l’OL, Kelly Irep du Havre) et sont donc repartis. Et un club où, surtout, Mokeddem devrait adopter un système à trois défenseurs centraux qui placera sa nouvelle recrue dans une position de piston qui lui convient parfaitement sur le papier.
« Tu as des gamins qui émergent plus tard et il en fait partie. Il a été intelligent, car il a utilisé un cursus où il a toujours joué », met d’ailleurs en avant Barlet. « Parfois, à 18 ou 19 ans, les mecs veulent aller en N3 et jouent dix minutes par-ci, dix minutes par là. Lui est resté à Domtac et a toujours joué. Ensuite, à Limonest, il a été titulaire en réserve, puis titulaire en équipe première. Donc il a joué tout le temps. Les jeunes sont parfois trop attirés par le niveau voire l’argent, lui a privilégié le parcours et le temps de jeu. Et je trouve que pour le moment c’est le bon choix. » Avant d’aller plus haut ?
« J’ai échangé avec lui récemment et je lui ai dit que je souhaitais que Bourg ne soit qu’une étape », confie Picollet, qui a lancé Tanard en N3 à Limonest. « Je suis persuadé qu’il peut encore aller plus haut. » L’intérêt de clubs de Ligue 2 avait d’ailleurs été évoqué après ce fameux match contre Dijon. « Je pense que les clubs de Ligue 2 attendaient tous la même chose : qu’il fasse un passage en National », avoue son nouveau coach Mokeddem. « Et ensuite, les gens seront peut-être moins frileux. » Tanard n’a en général pas besoin de longtemps pour les convaincre. Même sans payer de mine.
Hugo Hélin
(Photo FBBP 01)
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JonBob
22 juillet 2020 at 3:08
Merci pour l’article, pause fraicheur!
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