Lorraine bancale

Olympique Lyonnais

RANK’N’OL #S03E08. La déchéance se lit tellement à vue d’œil et les chances de s’en sortir semblent tellement lointaines qu’on est déjà tout proche d’annoncer l’entrée de l’OL dans le Forever 27 Club. Vingt-sept ans après avoir hurlé « Adieu D2″, les Lyonnais passent encore un nouveau cran dans l’autodestruction en se laissant couler au bal du promu messin dans les dix dernières minutes (2-1). Pas question pour autant de céder à la notice nécro : que l’OL vive ou qu’il se meurt, Rank’n’OL will never die !

 

Dimanche 31 août 2014, 4e journée de Ligue 1

FC Metz – Olympique Lyonnais 2-1

Buts :  Ngbakoto (82e), Falcon (86e) pour Metz ; Lacazette (68e) pour Lyon.

Avertissement : N’Daw (46e) pour Metz.

Metz : J. Carrasso – Métanire, Milan, Choplin, Bussmann – Rocchi (cap. ; B. Sarr, 74e), N’Daw – Ngbakoto, Krivets (Andrada, 69e), Lejeune – Maïga (Falcon, 64e). Entr. : Albert Cartier.

OL : Lopes – Jallet, B. Koné, Gonalons (cap.), Zeffane – Ferri (Bahlouli, 87e), Tolisso, Mvuemba – N’Jie (Malbranque, 82e), Lacazette, Ghezzal. Entr. : Hubert Fournier.

 

Olympique Lyonnais

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

Olympique Lyonnais1. Alexandre Lacazette

Ce n’est pas faute d’avoir prévenu son monde. Alors qu’il était déjà question de savoir s’il pouvait filer, Lacazette avait posé les conditions de son envie de rester en mai dernier : « Si c’est un coach qui veut que l’on passe par les côtés et qu’on multiplie les centres aériens, avec moi il est perdu. (…) À moi de faire comprendre à mes futurs entraîneurs que, même si je ne suis pas grand, on peut jouer avec moi. » (L’Équipe) Des fois que le message n’ait pas été suffisamment explicite, Lacazette s’est même permis de remettre l’affaire sur le terrain à Toulouse, avec sous-titres en zone mixte. On ne peut pas être plus clair. À moins que Fournier ait décidé de prendre la menace du Kid de Mermoz dans son sens le plus littéral avec l’idée de tenir en joug ses dirigeants à l’heure où le départ de Lacaz’ pourrait encore être dans les cartons… Si c’est bien de ce genre de mexican standoff qu’il s’agit, alors il a déjà viré au grand carnage. Dans un 4-3-3 qui tend à sacrifier sa pointe, ce sont les couloirs et le milieu qui doivent assurer l’animation. Laquelle n’a pu se maintenir qu’à la faveur de trois contres. Les trois fois où Lacazette a pu être de la partie : un lob barré (45e), un renversement pour Ferri qui manque N’Jie (59e), un but marqué à la peine (69e). Le reste du temps, il était trop seul. Et l’OL toujours plus sale.

2. Robert Duverne

Le Rank a une mémoire et c’est même sa principale raison d’être. Ainsi, à l’automne 2012, et alors même qu’il annonçait presque la signature de Réné Girard dans le Nord, il n’avait pas manqué de rendre grâce à tonton Bob. Pourquoi ? Parce que les Lyonnais de Garde avaient réalisé un match des plus indigents à Lille mais qu’ils avaient fini par être capables de le gagner, trois jours après un match d’Europa League. Aussi, deux ans et 110 Ranks plus tard, et sans accabler pour autant le nouveau staff de préparateurs physique en place, il fallait marquer le coup : dix jours après avoir récupéré une équipe au profil de relégable en puissance, Robert Duverne a participé à sa première victoire en Ligue 1, grâce à deux buts inscrits dans les dix dernières minutes. Qu’il y ait une logique ou qu’il n’y en ait pas, qu’il y ait une justice ou qu’il n’y en ait pas, on s’en fout : Duverne a fait mal là où il n’aurait voulu faire que du bien.

Olympique Lyonnais3. Corentin Tolisso

Baladé à tous les postes depuis bientôt un an, Corentin Tolisso semble condamné à ne jamais briller, sans jamais décevoir tout à fait non plus. Placé à la récupération cette semaine, il n’aura donc pas encore trouvé l’occasion de s’éclater, ni d’éclater. Ce qui n’empêche pas de faire le taf, a minima. Pour la relance, on repassera, même si cette mission était dévolue à Mvuemba, lequel n’en a rien fait. Au duel, c’était mieux et ses glissements salutaires entre Koné et Gonalons ont soulagé. Ça tombe bien, puisque le prochain épisode de la vie de Tolisso pourrait bien se dérouler en défense centrale. La suite d’un périple sans fin. Un voyage sans ballon.

Olympique Lyonnais4. Christophe Jallet

Christophe Jallet se promène une image de joueur à l’ancienne. Ceux qui n’auraient pas compris ces quelques fois où le latéral s’est pointé avec son pull gentiment noué autour des épaules, oui comme dans La Boum 2 et dans toutes les universités d’été centristes, ceux-là en ont été pour leur grade à Metz. Car l’ancien Lorientais a montré pendant les 45 premières minutes – et parfois un peu plus – qu’il était le dernier dépositaire du 4-3-3 à la lyonnaise. Ce qui lui a valu d’envoyer les seuls coups de pistons qui auraient pu servir d’occases s’il n’y avait eu N’Jie (34e) ou Ferri (35e) pour envoyer ce qui aurait dû être un centre décisif, quand ce n’est pas Choplin qui finit par dévier une frappe comme seul Mvuemba sait les envoyer, sans grande conviction (39e). Autant d’inspirations qui trouvent un vague écho en seconde période (pour Lacazette à la 66e et pour N’Jie à la 74e) histoire de mieux nous rappeler ce qu’on savait : le 4-3-3 peut redevenir le meilleur de tous les systèmes avec Jallet. À une exception près : les autres.

Olympique Lyonnais5. Jordan Ferri

Le football n’est pas une affaire de chiffres. Ou alors pour ceux qui comptent vraiment. Aujourd’hui, Jordan Ferri divise. D’un côté, ceux qui voient un joueur décisif. De l’autre, ceux persuadés d’avoir à faire à un joueur surcoté. Il divise donc, mais ne tranche pas. À la 18e, le petit milieu envoie une balle en profondeur sans qu’on comprenne si elle est à destination de Lacazette ou de N’Jie. Elle finira d’ailleurs dans les pieds de Bussmann. Dix secondes plus tard, après une récupération d’Arnold Mvuemba, il tente à nouveau sa chance, mais cette fois, la trajectoire du ballon est un délice et seule la maladresse de N’Jie empêche l’OL d’ouvrir le score. Qu’importe, les Lyonnais y parviendront cinquante minutes plus tard, grâce à Alexandre Lacazette sur une passe aussi heureuse qu’inspirée de… Jordan Ferri. Sauf que trop de ballons égarés ne pouvaient laisser sa feuille de stats en l’état. Alors le milieu le plus gâté de Tola Vologe depuis vingt ans y est allé de sa faute en pleine surface. Une faute même pas intentionnelle sur son conscrit du centre de formation, Bouna Sarr, qu’il n’avait pas vu venir. Sarr est sûrement le plus doué des deux. Mais il sait qu’être là où on ne vous attend pas, ce n’est au bout du compte pas tellement mieux qu’être là où il faut.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon.

(Photo Guillaume Ramon  – Panoramic)

Commenter

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>