Licha, larmes à Gaucho

RANK’N’OL #48. Une victoire, un bon match et même un but : Lisandro n’a rien laissé au hasard pour sa dernière à Gerland contre Rennes (2-0). Quant à sa sortie…  On ne dira pas qu’il avait organisé son propre enterrement. Mais il y avait quelque chose d’une petite mort pour les Rankeurs d’artichaut.

Olympique Lyonnais

Clément Grenier semble avoir pris l’ascendant sur Lisandro. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. (Photo Panoramic – Anthony Bibard)

 

Le ompte rendu du match : Des préliminaires et beaucoup d’amour

 

Rank'n'OL #48

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

1. Lisandro : à force d’ouvrir la porte au départ, on a compris que le lisandrisme n’était pas prêt à ce qu’on le pousse une bonne fois pour toutes. Il a donc pris les devants, déclenchant ces adieux frissons pour mieux célébrer avec Gerland cette « belle rencontre » évoquée par JMA l’an passé, quand l’esprit comptable du président était encore prêt à lâcher du leste. Une façon comme une autre de dire qu’avec le Gaucho le retour sur investissement a largement eu le temps de dépasser le cadre du terrain. Et c’est bien pour ça que le charme n’a jamais cessé d’agir, en dépit de cette caisse qui finit par rompre sous le poids de la rage : Licha ne s’est jamais contenté d’être un soliste qui maîtrise comme personne l’art de la fugue. Il a été le capitaine qui fait déborder la Saône, le leader qui remue jusqu’au Rhône. Des coups de sang aux aphorismes borgésiens qui ouvrent la voie à la divine surprise de Bernabeu (mars 2010), jusqu’à ces dernières larmes que personne n’avait envie de retenir autour de la 80ème. Qu’on se le dise, le Gaucho unit.

2. Clément Grenier : cette propension à ramener les choses à lui quand on est venu célébrer les autres aurait pu lui coûter sa place dans le Rank, comme elle avait failli lui coûter sa place au club l’été dernier. Mais Grenier est sans pitié et c’est finalement ce qui fait sa force en cette fin de saison. Une fin de saison qui l’aura vu qualifier l’OL pour la Ligue des Champions tout seul, comme un grand. Comme un international. Grenier est désormais ce joueur qui peut rater deux passes à quinze mètres dans la même minute (la 10ème) mais qui va trouver un coéquipier, Lacazette en l’occurrence, d’une déviation géniale du talon (33ème). Sans parler de ce coup franc encore plus beau que celui d’avant. Une forme d’irrationalité qui colle au mieux à cet OL 2013. Ce qui est finalement logique, puisqu’il en a fait sa chose.

3. Anthony Lopes : à force de le voir se faire allumer par les attaquants, les habitués de Tola Vologe savaient depuis belle lurette que le gamin était agile sur sa ligne. Et si « Lopche » impressionne en patron de sa surface, ce sont bien ses parades qui le démarquent de la masse. Qu’elles comptent pour du beurre, sur la tête de Danzé hors jeu (18ème), ou qu’elles évitent l’égalisation, comme sur le missile de Mavinga (50ème). Quand tout le monde aura fini de regarder Grenier, il faudra penser à recompter les points rapportés par le Portugone en cinq matchs. Et sans chercher à faire du Vercoutre bashing, personne ne pourra nier que les absences n’ont pas toujours tort.

4. Steed Malbranque : ce soir, c’était un peu l’histoire de la saison du meilleur revenant de tous les temps qui s’est rejoué sous nos yeux. Et peut-être un peu plus. En vrai, c’est un peu toujours la même histoire, celle du joueur qui passe son temps à disparaître du radar pour mieux revenir, à force de discrétion. Ce soir, entre Grenier attendu dans le rôle de franchise player du moment depuis qu’il se met à claquer du Juni dans le money time et Fofana à qui l’on remet d’office le titre de meilleur douzième homme quand il faut tenir la place de Washing Maxime, la présence de Steed n’avait rien d’une évidence. C’est à peine si on ne s’est pas mis à la considérer par défaut. A croire que le milieu a besoin d’en arriver là pour redevenir un poison-pilote pour son milieu, grattant les ballons avec cette science du placement qui manque encore à Fofana, avant de les ramener vers l’avant, de temporiser ou de donner dans le grand renversement bien senti, là où Grenier en reste à chercher le geste décisif qui le fera briller un peu plus. Bien plus qu’une simple leçon de foot comme Malbranque a pu en dispenser à intervalles réguliers cette saison. Une leçon d’envie, tout simplement.

5. Yoann Gourcuff : il peut bien réclamer son désir de n’être qu’un joueur et rien d’autre, son surmoi finit par le rattraper pour en faire tout ce qu’il déteste, soit cette somme de contradictions qui finit par perdre ceux qui tentent de le suivre. Rien que sur ce match, il a fallu qu’on oublie la présence de Dabo pour prendre la mesure du travail assuré dans un couloir gauche qui n’aime rien tant que les belles complémentarités. Pas grave, Gourcuff peut s’en charger tout seul. Et comme si ça ne suffisait pas, le voilà qui passe une tête dans l’axe pour occuper la place qu’il n’a jamais vraiment su trouver à Lyon, mais à laquelle Deschamps vient de le rappeler en équipe de France. De la même manière qu’il a fallu attendre d’être impressionné par le volume physique de son jeu pour se remettre à apprécier sa finesse technique. La preuve s’il en fallait que Gourcuff, même à corps défendant, ne sait rien faire comme les autres. Qu’on se rassure, c’est encore comme ça qu’il est le meilleur.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon.

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