Les Gones nés dans les 90’s sont-ils déjà des vieux cons ?

On l’appellera la « génération du 4 mai », celle de ces supporters nés dans la première moitié des années 90 et qui ont commencé leur « carrière » avec des titres à la pelle. Après six ans de quasi-disette, ils sont encore là, mais en sont déjà à se souvenir. 

Oympique Lyonnais

Gerland, le 4 mai 2002, OL-Lens. (Philippe Pérusseau / FEP / Panoramic)

Tu as vu l’OL devenir champion de France en battant Lens. Alors que tu n’avais jamais vu de match de l’OL avant. Tu savais pas ce que ça signifiait, mais t’étais heureux.

Avant de te coucher, tu ne ratais pas un « OL Télé » sur TLM, à 20h45. T’en as même voulu au club d’avoir créé sa chaîne parce que ça signait l’arrêt de mort de ce bulletin d’infos.

Pour toi, gagner le championnat c’était normal. Au début de la saison, tu te demandais quelle tête aurait le T-shirt commémoratif.

La saison 2008-09 et cette troisième place ont été un choc. Tu as alors su que les gars d’en face pouvaient te battre. Tu savais pas.

Tu t’es énervé quand on te parlait de supporters de l’OL comme des footix arrivés en 2002. Parce que t’es arrivé en 2002.

Tu n’as vu que la première mi-temps des matchs de Ligue des champions de l’OL, surtout ceux du mercredi soir. Et encore, si ça n’avait tenu qu’à ta mère, tu n’aurais rien vu.

Tu n’as quasiment fait aucun match de Ligue des champions à Gerland, pour les mêmes raisons.

À son arrivée à Lyon, Elber était pour toi un inconnu. Le Bayern 2001 ? Connais pas.

Tu savais par contre très bien qu’un centre à ras de terre en retrait de Malouda ça faisait but. La « spéciale » que tu l’appelais.

De même, un coup franc sifflé à 20, 30, 40 mètres, c’était but. Même à 65 mètres tu y croyais.

Les rares fois où t’allais à Gerland, tu prenais les places un mois à l’avance, même pour un OL-Troyes. Parce que même là, c’était plein.

Tu as maudit ton pote qui avait le sticker Panini de Sonny Anderson ou de Juninho, alors que toi tu avais Anthony Le Tallec en 47 exemplaires.

Tu as rabaissé à 0 toutes les caractéristiques des joueurs du PSV sur PES 4.

Tu voyais l’OL taper le Real tous les ans mais t’as attendu d’aller en prendre quatre à Bernabeu pour te rendre compte de l’ampleur de l’exploit.

Tu as appris l’existence de l’ASSE en 2004, quand ils sont remontés.

Tu ne savais alors rien du Derby, mais le 2-3 à Geoffroy-Guichard en 2004, t’a mis sacrément en joie. Et Janot t’a marqué à vie.

Bahlouli a été le premier type plus jeune que toi à jouer en pro. T’as pris un sacré coup de vieux. À 19 ans.

Calé dans le virage Nord, tu chantais tout le match. Mais souvent en yaourt.

T’as acheté le single « Qui ne saute pas n’est pas lyonnais ».

Malgré la domination en Ligue 1, t’avais quand même un peu peur de Lille. Des mecs qui jouaient en Décathlon n’avaient forcément plus rien à perdre.

T’as d’ailleurs bien rigolé quand ils ont tapé l’OL 4-0, avec trois lobs sur Vercoutre. Même pour toi c’était trop gros pour pas être une « entente Seydoux ». T’étais gamin, mais pas totalement con non plus.

Tu as forcément fait une erreur de jeunesse en faisant floquer un beau maillot avec un flop. Belhadj, Alou Diarra… ou bien pire, Kader Keita. Rigole pas, t’étais le premier à croire en lui quand il est arrivé !

Tu guettais chaque année si l’OL atteindrait les 5* à FIFA. Et tu rageais chaque année qu’ils n’en aient que 4,5.

… mais, contrairement à aujourd’hui, tu les prenais bien plus facilement contre un pote.

C’est maintenant que l’OL est dans le dur que t’as l’âge et les moyens de t’abonner. Bienvenue chez les vieux cons.

Hugo Païen-Bourré

(Article inspiré de la rubrique Tu sais que de sofoot.com)

Commenter

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>