Lacazette, incroyable mais frais

Olympique Lyonnais

RANK’N’OL #S03E13Recalé jeudi de la sélection de Didier Deschamps pour « manque de fraîcheur », Alexandre Lacazette a offert la victoire à l’OL dimanche en inscrivant son premier triplé en Ligue 1 face à Lille (3-0). Une réponse noble mais sans concession, digne d’une Rank’n’OL star. Diabolique message.

 

Le match : AHOU-rissant

 

Olympique Lyonnais

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

Olympique Lyonnais1. Alexandre Lacazette

Tout le monde en conviendra, il n’est pas scandaleux, d’un strict point de vue numérique, qu’Alexandre Lacazette ne soit pas convoqué en équipe de France pour jouer le Portugal et l’Arménie. Il suffisait seulement à Deschamps de dire : « Je veux revoir Gignac. » Une curiosité de toute façon largement partagée, même à Lyon. Surtout que personne ne doute aujourd’hui que le Kid de Mermoz sera dans le top 3 des attaquants français à l’été 2016 et dans la seule liste qui compte. La manière choisie par Deschamps, qui a réussi la performance de créer une mini-polémique en voulant faire de la langue de bois, est plus discutable. Et c’est tout Gerland qui l’en remercie. La réponse a été brutale, symbolique, cocasse et claire. Tout le monde le sait désormais, Lacazette a un gros caractère et des jambes légères. Et deux semaines de vacances.

Olympique Lyonnais2. Nabil Fekir

Il y a une forme d’infamie à parler chiffres quand on évoque Nabil Fekir. Qui aime les esthètes leur pardonne aisément leur inutilité à l’occasion. Or, Fekir n’est jamais inutile, les statistiques sont formelles. En tout cas celles qui comptent vraiment : cinq matchs depuis son retour, cinq mentions dans le Rank. Contre Lille, Nabilon a ridiculisé Marko Basa, l’un des cinq meilleurs défenseurs du pays, et tous ceux qui se sont aventurés dans sa zone. Soixante-dix minutes indécentes, durant lesquelles il aura provoqué trois avertissements (Traoré à la 23e, Basa à la 44e, Balmont à la 53e), offert le premier but (39e), provoqué le coup franc qui amène le deuxième (45e), etc. Et même quand il ne touche pas le ballon, c’est pour entraîner toute la défense vers une fausse piste et laisser Lacazette seul face au but (parade d’Enyeama, 20e). Si l’efficacité est un art, l’inverse est aussi vrai. Et c’est ainsi que Nabil Fekir est devenu l’ennemi du rien. Au moins autant que celui du rein.

Corentin-TOLISSO3. Corentin Tolisso

Le retour des ambitions avait accompagné celui de la frustration : « Regardez-moi cette équipe ! Imaginez si on avait Grenier et Fofana… » Pas totalement faux. Mais forcément un peu vexant pour les bouche-trous. Personne ne pouvait en vouloir à Corentin Tolisso, baladé aux quatre coins du terrain depuis six mois, mais tout le monde attendait qu’il prouve ce dont il est persuadé, à savoir qu’il était un vrai milieu. Un bon, tant qu’à faire. Et si les Lyonnais ont remporté la bataille, alors même que Gonalons était mordu aux mollets par Balmont, c’est bien que les deux relayeurs ont assuré. Un peu plus costaud chaque jour, Tolisso a fait mal dans les duels et du bien dans les transmissions. Une qualité de passe dont il use moins que son alter ego, mais qui apporte une véritable plus-value au jeu lyonnais et qui aurait même pu faire mouche si Bedimo avait gagné son duel avec Enyeama (33e) ou si Gourcuff avait eu deux semaines de foot en plus dans les jambes (63e). Sobre mais impressionnant, épais mais propre, Tolisso a montré qu’il avait les qualités pour s’imposer à son poste. Et qu’il ne fait pas que passer.

Olympique Lyonnais4. Jordan Ferri

À force de crier à la surcote, on avait presque fini par se convaincre qu’on n’aimait pas Jordan Ferri. Ce n’était pas vrai, mais il fallait bien créer un contrepoids face à ceux qui hurlaient un peu fort au génie. Parce qu’on commençait à voir le melon de Cavaillon chez le « meilleur passeur » du championnat, plus trop concerné par les tâches obscures et un peu trop obnubilé par le geste qui passe à la télé, alors qu’on lui préférait un destin à sa mesure, celui d’un bon soldat de Ligue 1 avec un petit truc en plus. C’est ce type qu’on a vu contre Lille. Un type qui a touché 25 ballons de moins que face à Nantes (65-90) mais qui en a récupéré dix de plus (14-4), sans que cela n’altère son apport offensif,puisque c’est lui qui sert Lacazette sur sa première occasion (20e). La question est de savoir comment cette mutation s’est opérée en une semaine. Il n’y a pas trente-six alternatives : soit on est des cons, soit Ferri lit le Rank’n’OL. On te salue Jordan.

5. Alexandre Marles

Parce que l’OL n’a pas tant brillé que ça et parce que, surtout, le LOSC n’était pas venu pour enfiler des perles. Si René Girard est arrivé sans une demi-douzaine de titulaires potentiels, il avait une idée assez claire de la façon dont il voulait faire déjouer son pimpant adversaire : à la baston. Pas forcément la méchante, mais la virile, en témoigne cet incroyable milieu en losange avec Balmont en pointe haute… en individuel sur Gonalons. À ce défi physique, il a bien fallu répondre. C’est ce qu’ont fait les Lyonnais, puisqu’ils le pouvaient. Le premier (mini) triomphe de l’ère Marles, qui ne fera peut-être pas autant de bruit que la première crise (medium) de la fin de l’été, quand toute la méthode était mise en doute. Une performance ajoutée à celle, encore plus exceptionnelle ici, de n’avoir plus eu aucune blessure à déplorer depuis un mois et demi. Une révolution ? Pas le genre de la maison. Au contraire : c’est pour avoir su s’adapter aux habitudes locales et aux hommes en place qu’Alexandre Marles et tout le « pôle performance » ont réussi à mettre en place leurs idées. Une intelligence de la situation qui prouve une nouvelle fois que l’esprit de l’Institution est avant tout un sentiment diffus et non la force d’une main invisible, pas même celle de Jean-Michel Aulas. La preuve que Lyon comme son Olympique ne tournent jamais aussi bien que dans le consensus. L’essentiel, c’est d’avoir une butte en commun.

Par Pierre Prugneau

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon.

(Photo Anthony Bibard – FEP / Panoramic)

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