La plus belle saison de l’OL

HOUSE OF GARDE. Cette équipe ferait à coup sûr une belle série. Héros ou seconds rôles, tous ont participé au grand show de l’OL. Aujourd’hui, les premiers sont cantonnés à jouer dans des séries Z, que l’on suit en streaming ou en différé, quand les seconds sont partis chercher la reconnaissance dans d’autres productions. Mais tous ont mérité de figurer au casting du Libéro Lyon.

Olympique Lyonnais

« Oh my God, they killed MouDab ! »

Grégory Coupet / Stephen Holder (The Killing)

Gros sweat à capuche, ancien junky et squatteur des bas-fonds de Seattle, Holder est un flic qui aurait très bien pu tourner du mauvais côté de la force. Sa connaissance du terrain le plus hostile lui permet de le maîtriser dans ses moindres recoins. Si Coupet a servi Lyon pendant une décennie, il n’en est pas moins passé par le rival stéphanois dont il tient encore ce style capillaire douteux, mais néanmoins fabuleux. Passer d’un milieu totalement différent à un autre dénote d’une belle capacité d’adaptation de la part des deux hommes. Lorsque sa partenaire Linden est en difficulté, Holder a l’occasion de prouver qu’il est au même niveau que sa doublure. Une occasion que Greg regrettera amèrement de ne pas avoir eu lors de la coupe du monde 2006. Crucifié.

Bakary Koné / Nicholas Brody (Homeland)

Quand le sergent Brody est retenu par Al-Qaïda, le général Bako est otage de son bagage technique limité. Leurs positions hasardeuses nous rendent sceptiques : on ne sait jamais dans quel camp ils se trouvent. Le personnage de Homeland est traqué, surveillé, analysé. Il est temps d’en faire de même avec cet intrigant défenseur. D’où vient réellement Bakary ? « Bako » est-il un pseudonyme destiné à le protéger ? Après quelques recherches, nous découvrons que son premier club a été l’Étoile Filante de Ouagadougou. Autant d’indices qui tendent à prouver que le métier de Koné n’est pas réellement footballeur. Le doute subsiste.

Cris / John Luther (Luther)

« Lorsque je suis sur le terrain, je me tue à la tâche et je respecte le travail que j’ai à accomplir », a affirmé Cris lors de son arrivée entre Rhône et Saône.

Deux silhouettes imposantes, une implication totale dans l’accomplissement de leur tâches, une rigueur peu commune, quitte à paraître borderline, l’inspecteur John Luther rappelle en bien des points le Policier. Impulsif et intuitif, c’est à lui que revient la charge d’affronter les plus grands attaquants, comme Luther les criminels les plus pervers. Toujours avec lucidité, et d’une rudesse apparente, ils assurent l’ordre dans leurs domaines respectifs. À leur façon.

Mouhamadou Dabo / Kenny McCormick (South Park)

« Vous êtes comme Kenny d’South Park, chaque épisode vous mourrez. » Une phase que Booba aurait très bien pu réécrire : « Vous êtes comme Mouhamadou Dabo, chaque match vous mourrez. » Match amical ou pas, on peut être sûr d’assister à une expérience de mort imminente. Si mourir écrasé par une météorite diffère de mourir écrasé par Bayal Sall (quoique), nos deux martyrs ont en commun la pratique régulière de la résurrection express et permanete. I’m a survivor.

Jérémy Toulalan / Gregory House (Dr House)

Chirurgien du milieu, homme de l’ombre cantonné à un rôle ingrat, Jérémy Toulalan ratisse les ballons comme Gregory House établit des diagnostics : avec précision. Tous deux ont été victimes d’un douloureux traumatisme. Pour House, un infarctus qui a causé la perte d’une partie de sa cuisse, pour Toulalan un bus qui lui coûtera une partie de son âme. Deux hommes solitaires qui ne peuvent pas laisser indifférent. Peut-être leur plus grand talent.

Olympique Lyonnais

Miralem Pjanic / Mike Ross (Suits)

Belle gueule, jeune et surtout talentueux, Mike a tout pour réussir. Mais il reste dans l’ombre de Maître Harvey Specter. Pour s’imposer, il décide de reproduire les gestes les plus aboutis de son mentor, comme Mire les coups-francs de Juni. D’abord avec succès. Mais le football est un milieu aussi cruel qu’un cabinet d’avocats new-yorkais et, au moment d’endosser le lourd poids du numéro 8, Miralem panique. Et quitte le club. Pour la suite que l’on connaît à la Roma.

Juninho / Shikamaru (Naruto)

L’influence d’un maestro est considérable, grâce à sa vision de l’espace et sa capacité à transcender un groupe vers un objectif commun : la victoire. Juninho et Shikamaru sont deux maitres du jeu qui dictent le tempo, imposent le rythme et assument le bon déroulement des opérations. Techniquement, Shikamaru est extraordinaire dans tout ce qu’il entreprend. À l’instar de l’idole de Gerland, il a toujours un coup d’avance sur ses adversaires, une capacité d’adaptation qui lui permet d’anticiper le moindre mouvement de son adversaire pour lui opposer une parade inattendue.

L’aspect primordial est la vision, celle du terrain, de l’espace. Comme le cerveau, les yeux sont constamment sollicités : recueillir les informations, les analyser et faire le bon choix. Toujours plus vite que les autres. Et toujours mieux.

Yoann Gourcuff / Daniel Holden (Rectify)

Condamné à mort, Daniel a passé dix-neuf ans en prison avant d’être libéré grâce à un test ADN. L’homme va tenter de se reconstruire : d’un côté, il cherche sans cesse à prouver sa non-culpabilité à ceux qui en doutent, comme Gourcuff de son talent. D’un autre, il apparaît comme dépassé par le monde qui l’entoure, naïf, très juvénile et jamais sûr de lui. On retrouve chez les deux sensibles la même idée de fragilité, physique et mentale chez Yoann, plus profonde encore chez Daniel. Comme quoi, gendre idéal et coupable idéal ne sont pas incompatibles.

Hatem Ben Arfa / Don Draper (Mad Men)

Une capacité créative hors norme, tantôt génial, tantôt perdu, Don Draper et Hatem Ben Arfa ont des personnalités similaires. Les deux ont du mal à s’ouvrir aux autres, manifestant de façon permanente un enfermement sur soi. Imbus de leurs personnes mais capables de fulgurances extraordinaires, les deux hommes sont très difficiles a cerner et n’en sont que plus fascinants. Deux artistes instinctifs privilégiant le beau au bien.

Michel Bastos / Dushane (Top Boy)

Amérique du Sud, Pays-Bas, encore Amérique du Sud, puis la France et enfin l’Allemagne. Le trajet de Michel Bastos ressemble à celui d’une cargaison de cocaïne, celle que vend Dushane, entre deux blocs des cités sombres de Londres. On vient se servir chez lui parce qu’on sait que c’est de la grosse frappe, pure et de qualité. Comme celle que Bastos a livré par paquets. Le caïd placide de Hackney est aussi provocateur et explosif que le milieu gauche. Et il a fallu que Michel s’en aille pour qu’on s’aperçoive qu’on tenait alors un Top Boy.

Lisandro Lopez / Tony Soprano (Les Soprano)

Devant le but, Licha n’a aucune pitié. Son objectif ? Marquer, méthodiquement, sans laisser de traces, et toujours de manière très professionnelle. Doigt sur la tempe ou sur la gâchette, le buteur ferait un parfait exécutant de la mafia. Mais pas n’importe lequel : le cadre discret, bougon, froid, mais capable de fondre en larmes au moment de faire ses adieux. Tony Soprano est ce leader sensible. Celui qui en impose par ses actes et qui, même sans être très démonstratif, parvient à nous inspirer un profond sentiment d’empathie. Tony Soprano n’est pas un humaniste, mais probablement un peu lisandriste.

Par Lometto et Axel Allag



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