Hubert Fournier, l’anathème Astra ?

TENDU. Contrarié par une première défaite tactique, une seconde psychologique et une troisième pathétique, l’OL d’Hubert Fournier a sabordé son tranquille début d’été en huit jours. S’il est encore possible de faire passer cette phase pour une péripétie, une élimination ce jeudi à Giurgiu (18h45, beIN Sports 2) en barrage retour de la Ligue Europa auraient des répercussions sur toute la saison et mettrait le nouvel entraîneur dans une position bien inconfortable.

L’enjeu. Deux choses ont marqué les esprits lors des premiers entraînements de l’ère Hubert Fournier : l’ambiance plus cool et l’implication générale du large staff. Deux petits mois plus tard, l’ambiance s’est un poil tendue et l’union sacrée ne devrait pas résister longtemps alors que l’on a déjà sérieusement commencé à chercher des coupables : Hubert Fournier, Emmanuel Orhant, Alexandre Marles, etc. Privilège du métier, le premier fait encore la course en tête. Sa manière, volontaire ou maladroite, de se décharger des responsabilités sans protéger les deux suivants a compté au moment de déterminer l’ordre du tiercé. Qu’importe : l’entraîneur, le médecin et le préparateur physique pourraient trouver une bonne occasion de boire une bière ensemble ce soir. Et même une petite coupe dimanche si l’exploit était doublé d’une victoire à Metz. Qualifié pour la phase de poules de l’Europa League et installé dans la première partie du tableau de Ligue 1 après avoir connu de telles turbulences et autant de blessures, ce serait plus qu’honnête pour le nouvel attelage. Ça tombe bien, c’est l’objectif.

Une chance sur trois

L’OL a encore une chance de s’en sortir face à l’Astra Giurgiu. En tout cas, un peu plus grande que les 7% attribués par les statistiques, après sa défaite à domicile (1-2) qui l’oblige à gagner par tout autre résultat que 1 à 0. Avec une Casio Graph 25, un rapporteur et une boulette de papier lancée dans la corbeille du bureau en bras roulé, on estime plutôt les chances de qualification à une sur trois, ne serait-ce que pour l’expérience du club de la Coupe d’Europe. Les Lyonnais atteindraient même le 50-50 s’ils prenaient l’avantage d’un but avant la pause. Il faudra donc marquer sans encaisser de but. À la lecture de cette dernière phrase, on entend déjà les mauvaises langues : « 7%, c’est déjà pas mal… »

Le 4-3-3 tient la corde

La compo. La meilleure défense, c’est l’attaque. Et la meilleure attaque ? De l’improvisation a priori. Danic n’a pas convaincu à Toulouse, dehors ; Bahlouli trop timide contre Astra, oublié ; Malbranque pas assez percutant face à Lens, next.

Compo #OL probable (travaillé hier au #huisclos) : 4/3/3 : Lopes/Jallet,Koné,Gonalons,Zeffane/Tolisso,Ferri,MVuemba/N’Jie,Lacazette,Ghezzal — Gaël Berger (@GaelBerger) August 27, 2014

Sur la pelouse du vice-champion de Roumanie, Hubert Fournier pourrait re-revenir au 4-3-3, si poussif une heure durant à Toulouse, et titulariser Rachid Ghezzal, 8 minutes de jeu cette année (à l’aller), 0 l’an dernier. Nulle question ici d’en faire un boulet pour autant. On soulignera toutefois que le choix est audacieux pour une mission commando. Bien plus en tout cas que de se passer d’entrée de jeu de Steed Malbranque, élément le plus offensif des trois milieux relayeurs à disposition pour deux postes. Ce ne sont pour le moment que des suppositions qui laisseront aux sceptiques deux fois l’occasion d’être surpris : d’abord si la composition n’est pas celle-ci ; et ensuite si elle fonctionne.

Le prono de la rédac (par Rémy C.). Un match de fou. L’OL mène 1-0 suite à une belle reprise de volée de Lacazette sur un service de Jallet. Les Lyonnais poussent pour mettre le deuxième mais se font prendre en contre : 1-1. Puis 2-1 pour Astra suite à un but sur corner. Lyon bénéficie d’un penalty généreux que Lacazette transforme (2-2). Enfin, dans les derniers instants du match, un une-deux Lacazette – Bahlouli permet à ce dernier de donner le coup de grâce aux Roumains. L’OL gagne 3-2, refait le plein de confiance et soulage les supporters crispés par ce début de saison. Fournier est convaincu par la prestation de Bahlouli et Aulas prolonge Lacazette au salaire demandé.

Pierre Prugneau

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(Photo Nolwenn Le Gouic – FEP / Panoramic)

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