Guimaraes – OL : l’école Zeffane

RANK’N’OL #S02E27. Piteux et mené à la mi-temps, l’OL est revenu métamorphosé des vestiaires pour finalement l’emporter à Guimaraes (1-2) et assurer la première place de son groupe d’Europa League. Si peu des héros du jour verront les 16es, cette équipe a su compenser un niveau limité par un certain panache et pas mal de volonté. Avec Mehdi Zeffane pour s’asseoir au premier Rank.

Olympique Lyonnais

Après une soirée à jouer les hommes à tout faire, Mehdi Zeffane devrait retourner à sa condition d’homme qui ne fait rien. (Photo Panoramic – Frédéric Chambert)

Jeudi 12 décembre 2013, 6e journée d’Europa League

Vitoria Guimaraes – Olympique Lyonnais 1-2

Buts : Tomané (11e) pour Guimaraes ; Gomis (62e sp), Ferri (65e) pour Lyon

OL : A. Lopes – Tolisso, Bisevac (avert., 85e), B. Koné, Zeffane – Ferri (S. Koné, 81e), Mvuemba – Pléa (N’Jie, 74e), Gourcuff, Danic – Gomis (Benzia, 64e). Entr. : Rémi Garde.

 

Olympique Lyonnais

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

1. Mehdi Zeffane

Qu’on le déplore ou non, peu de jeunes rêvent aujourd’hui de devenir Hamada Jambay. Même aux Comores. Alors on vous laisse imaginer la sensation que ressentira Mehdi Zeffane, le jour où il faudra raccrocher les crampons, à l’idée d’avoir été presque-Hamada Jambay. Parce qu’ils sont nombreux, son coach en tête, à douter de son avenir. Le destin aurait au moins pu lui laisser, à l’instar de l’ancien latéral marseillais, une de ses deux magnifiques frappes finir en lucarne, plutôt que dans les gants du gardien portugais (51e) ou sur sa barre (59e). Pas de quoi changer le cours de l’histoire, juste la rendre plus jolie. D’autant plus que son premier sauvetage sur la ligne (40e) et les deux autres qui suivirent (53e) auraient mérité cette récompense. Mais voilà, Mehdi Zeffane risque de repasser très vite de ce statut d’homme à tout faire à celui d’homme qui ne fait rien. Et s’il ne pourra pas faire le mariole devant Youtube dans quelques années, il lui restera toujours un article pour lui rappeler qu’il a été Rank’n’OL star. Pour un soir, peut-être. Mais pour la postérité.

2. Jordan Ferri

Normalement, on devrait avoir toutes les raisons d’en vouloir à Jordan Ferri. Moins pour sa prestation dont il n’aurait jamais dû se relever à Montpellier que pour avoir pris la place qui revenait de droit à Fofana d’abord, à Malbranque ensuite. Comme le premier, le relayeur du soir semble avoir compris l’opportunité de ces soirées d’Europa League sur lesquelles on peut régner en maître. Surtout quand, à ses côtés, Mvuemba donne dans le déni de titularisation. Pour le reste, il n’y a qu’à reprendre la partition là où Steed l’a laissée, à coups de renvois du jeu vers l’avant, de la droite vers la gauche, en apportant le surnombre à l’occasion et en cadrant ses frappes si possible. Manque encore cette épaisseur qui fera râler de bonheur Gerland après vingt minutes de jeu. Raison de plus pour ne pas en vouloir à Jordan Ferri, mais bien à celui qui ne parvient pas à le suivre pour le moment : le corps de Steed.

3. Rémi Garde

Il en va de Rémi Garde comme de son OL : à la sensation de marcher sur l’eau peut très vite succéder celle d’être en dessous de tout, sans que ni l’une, ni l’autre ne soit jamais justifiée. Cette victoire à Guimaraes, qui prendra encore plus de saveur si les Lyonnais battent Marseille dimanche à Gerland, c’est un peu celle de l’entraîneur. Un peu seulement puisque l’idéal eut été qu’il inspire l’action plutôt que la réaction. Mais pour le reste, du choix des hommes au coaching en passant par le très vraisemblable savon de la mi-temps, Garde aura laissé son empreinte sur le match. Celle d’un coach qui semble parfois hésitant mais qui convainc dès qu’il sait ce qu’il veut et où il va.

4 & 5. Yoann Gourcuff & Gaël Danic

Suffit qu’un duo se forme sur le terrain pour que le Rank lui trouve le même génie que celui qu’on célèbre parmi les grands couples du rock’n’roll. Après tout, quand on est juste niveau flamboyance, on a tout intérêt à la trouver chez l’autre. Le monstre Maloudabidal n’a jamais rien fait d’autre. Pour Gourcuff et Danic, le compagnonnage semble se jouer sur un autre registre. L’idée est de s’en sortir ensemble pour ne pas sombrer davantage. Vu de loin, on pourrait croire à un dialogue à la limite de l’autisme entre initiés au tripotage de chique, tendance grand phare ouest. En vrai, c’est bien cette marche à deux côté gauche qui a fini par faire dégoupiller Guimaraes. Et comme les démons finissent toujours par revenir, les deux fois, c’est un troisième larron qui en profite : Gomis hérite du penalty et Ferri du renvoi hasardeux de la défense portugaise. La paire Gourcuff-Danic tenait, il est vrai, plus de l’alliance de circonstance : mêmes attentes insatisfaites depuis l’arrivée à Lyon, mêmes coups de latte du destin, même tendance au blues épais et même renvoi à un vague rôle de doublure. Au bout du compte, elle n’en rappelle pas moins qu’un couple maudit ne sait jamais rien faire d’autre que (se) perdre y compris un soir de victoire.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon

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