Gouiri, Geubbels, Caqueret et Bard vus par le sélectionneur

JEUNES. L’équipe de France débute ce dimanche le premier tour de la Coupe du monde U17, au cours duquel elle affrontera la Nouvelle-Calédonie, le Japon et le Honduras. Depuis l’Inde, où les Bleuets sont arrivés le week-end dernier, le sélectionneur Lionel Rouxel a accepté de nous présenter les quatre jeunes Lyonnais de son groupe, du capitaine Maxence Caqueret au buteur Amine Gouiri en passant par le latéral Melvin Bard et le précoce Willem Geubbels.

 

Melvin Bard

« Il découvre un peu le niveau international, puisqu’il est venu pour la première fois au tournoi de Limoges il y a un mois. Si je l’ai pris, c’est pour en faire une bonne doublure au poste de latéral gauche. Il est capable de me rendre service quand j’aurai besoin de faire appel à lui. Il fait partie d’un groupe de 21 et il s’est bien fondu dedans. C’est un joueur de devoir, sur qui on peut compter et s’appuyer.

Il est généreux, combatif, il défend plutôt bien. Il doit encore progresser dans ses relances. Quand il franchit la médiane, il doit s’améliorer sur les passes dans le camp adverse. À l’entraînement il fait les efforts. Il découvre encore le niveau international et ses partenaires, donc il faut qu’il en prenne le rythme et le niveau d’exigence. »

 

 

Maxence Caqueret

« Au-delà de son statut de capitaine, c’est surtout un joueur sur qui on va pouvoir s’appuyer et sur qui ses partenaires vont pouvoir s’appuyer. C’est un leader de jeu, par son volume et sa générosité. C’est un milieu box-to-box, qui peut remonter le ballon et traverser les lignes. Il est intéressant dans l’avant-dernière ou la dernière passe. Et en plus il est capable de marquer des buts !

Il est plus à l’aise dans un milieu à trois, parce qu’il est plutôt habitué à ce système qui est bien huilé à Lyon. Je joue moi aussi dans ce système, donc ça lui convient bien. C’est un joueur porté vers l’avant, mais qui est aussi capable de récupérer le ballon sur des interceptions ou au duel. C’est un joueur intéressant, qui a encore des paliers à franchir mais qui fait tout ce qu’il faut pour ça à l’entraînement comme en match. En tout cas il s’en donne les moyens. Il a un bon état d’esprit. C’est un bon joueur d’équipe comme on aime en avoir en sélection. »

 

 

 

Willem Geubbels

« C’est un joueur très intéressant et complet. Il va vite, il a un gros volume de jeu, un gros volume de courses, il ne rechigne pas à la tâche défensive… Il doit encore s’améliorer sur son jeu de tête. Mais il a tout pour aller loin. Les qualités sont là, et ce qui est bien c’est qu’il est à l’écoute. C’est un garçon assez posé, assez mature pour son âge vu qu’il n’a que 16 ans. En plus il est né le même jour que moi, un 16 août ! [1970 pour Rouxel ; 2001 pour Geubbels, seul joueur de cette année-là dans la liste de l’équipe de France puisque ses coéquipiers sont tous de 2000]

C’est un garçon avec qui on peut échanger et avec qui le relationnel passe bien. Je connais bien le poste, puisque j’étais attaquant. J’ai toujours protégé mes attaquants, parce que c’est un poste qui n’est pas facile. J’essaye de le faire progresser sur des détails. Il est au début de très belles choses. Cette compétition va – j’espère – le révéler. En tout cas au niveau international. À Lyon il a déjà tout pour aller plus haut avec son club formateur.

Je le fais jouer dans l’axe en ce moment, même s’il peut jouer sur un côté. Il faut qu’il combine bien avec Amine, son compère d’attaque. Avoir les deux devant est une force supplémentaire. Ils peuvent jouer aux deux postes, mais le plus important ce n’est pas leur position sur le papier mais ce qu’ils en feront au niveau de l’animation. »

 

Amine Gouiri

« Si on est là aujourd’hui à la Coupe du monde, c’est grâce à lui. Il faut le reconnaître. Quand vous voulez aller loin dans une compétition, en jeunes comme en seniors, il faut avoir un buteur. Et lui, il est buteur. Il a ça en lui. Mais il faut aussi qu’il participe au jeu de l’équipe. S’il nous a qualifié, il ne l’a pas fait à lui tout seul. Il a eu besoin de ses partenaires, et ses partenaires lui ont amené des bons ballons à mettre au fond. Amine est aussi important que William Bianda ou les latéraux. Tout le monde est important. Tout le monde doit participer au jeu collectif. Si tout le monde le fait, Amine pourra en profiter. Il ne pourra pas tout faire tout seul, surtout pendant une Coupe du monde. »

 

La formation lyonnaise

« Il y a de très bons formateurs à l’Olympique Lyonnais, j’échange beaucoup avec eux. J’ai passé quelques coups de fil à Bruno Genesio, [le directeur du centre de formation] Jean-François Vulliez, [son prédécesseur] Stéphane Roche, des gens qui connaissent le haut niveau et préparent les jeunes à éclore dans leur club formateur. La particularité du joueur lyonnais, et ça je l’ai ressenti en tant qu’ancien joueur et aujourd’hui en tant que sélectionneur, c’est qu’il veut réussir à Lyon. Dans son club. C’est une force pour les formateurs lyonnais, je leur ai dit. Des joueurs qui veulent devenir pro, y en a plein. Des joueurs qui veulent devenir pro à l’Olympique Lyonnais parce qu’ils sont de Lyon, c’est encore mieux. La passerelle avec l’équipe première est ouverte. Il y a je pense beaucoup d’échanges entre les entraîneurs pro et les formateurs, donc c’est une force supplémentaire. »

Propos recueillis par Hugo Hélin

(Photo FFF)

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