Dijon – OL : garder une cote d’or

Lacazette

AVANT-MATCH. L’OL doit aligner une troisième victoire en autant de matchs de Ligue 1, histoire de passer la trêve internationale l’esprit tranquille. À Dijon, l’Olympique Lyonnais pourra compter sur un Alexandre Lacazette en grande forme (et de retour en Bleu) ainsi que sur la faiblesse supposée d’un adversaire qui n’a toujours pas pris le moindre point.

 

Enjeu. L’OL qui joue le haut du tableau, Dijon qui essaye d’éviter la zone rouge : on joue seulement la troisième journée de Ligue 1 et le scénario est déjà celui annoncé en début de saison par les pronostiqueurs. Dans son plan de bataille le plus optimiste, l’OL avait sans doute prévu d’atteindre la trêve internationale avec neuf points (Anthony Lopes l’avait d’ailleurs reconnu sur OLTV). Cela passe donc par une victoire à Gaston-Gérard, face à un adversaire qui cherchera à prendre ses premiers points de la saison après deux défaites 1-0 contre Nantes et à Lille. Mission possible.

Compo.

Le groupe : Gorgelin, Lopes – Jallet, Mammana, Nkoulou, Rafael, Rybus, Yanga-Mbiwa – Darder, Ferri, Gonalons, Grenier, Tolisso – Cornet, Fekir, Lacazette, Perrin, Valbuena. 

On pensait la semaine dernière que Mathieu Valbuena pouvait peut-être prendre la place de Maxwel Cornet dans le onze de départ. Ca n’a pas été le cas et on voit mal pourquoi Bruno Genesio changerait ses plans maintenant. Même onze de départ que lors de la dernière journée et on n’en parle plus.

Compo probable : Lopes – Rafael, Yanga-Mbiwa, Nkoulou, Rybus – Darder, Gonalons, Tolisso – Fekir, Lacazette, Cornet.

Le prono de la rédac. Le DFCO s’est un peu trop vite habitué aux 1-0. Le doublé d’Alexandre Lacazette (13e, 61e sp) et la belle frappe de loin de Sergi Darder (37e) ramènent les Bourguignons à la dure réalité d’une Ligue 1 trop grande pour eux. La dernière demi-heure du match est plus qu’ennuyeuse, et animée seulement par le carton rouge reçu par Florent Balmont (79e) suite à un accrochage sur Darder pour bloquer une contre-attaque.

 

Le fraude book du mois d’août

 

Bonus

La présentation des adversaires. On s’est aperçu en regardant la composition probable du DFCO qu’on ne connaissait pas la moitié des joueurs adverses. Du coup on a demandé à Didier Feco, supporter dijonnais comme son pseudo l’indique, de nous faire une petite présentation de l’effectif de son club de cœur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a été exhaustif…

« Dijon, capitale de la Bourgogne, est plus connue pour sa gastronomie que pour son équipe de foot. Je vous propose donc une petite revue d’effectif à quelques heures de ce rendez-vous. Petit point tactique, notre coach Olivier Dall’Oglio privilégie un faux 4-2-3-1 qui se révèle en fait être un vrai 4-4-2. Un Dall’Oglio qui vit d’ailleurs ses premiers instants comme coach principal en L1 : après avoir pas mal bourlingué (Alès, Nimes, Troyes, les Émirats Arabes Unis) le Cévénol était venu poser ses fesses sur le banc dijonnais en tant qu’adjoint de Carteron. Ce dernier étant un peu particulier, il s’était retrouvé relégué à un poste de directeur du centre de formation en construction. Une fois l’ouragan Carteron parti, c’est vers lui que s’est tourné le président Delcourt pour reprendre en main l’effectif professionnel. Le projet était simple, promouvoir l’ensemble du club en cassant les barrières mises entre les sections professionnelles et amateures. Dall’Oglio est un homme simple comparé à Carteron et mise sur le relationnel avec toutes les composantes du club, mais également au niveau du recrutement. Il avouera avoir refusé des joueurs ne présentant pas les qualités humaines pour s’intégrer au groupe. Il est assez rigide au niveau tactique, ayant du mal à sortir de son 4-4-2 et c’est peut-être le seul bémol que l’on pourrait lui donner.

Dans les cages nous retrouvons l’inamovible Baptiste Reynet (25 ans, 154 matchs de championnat avec Dijon). Arrivé de Martigues comme doublure de Jean-Daniel Padovani, le jeune portier avait profité du premier match catastrophique du DFCO en Ligue 1 (défaite 5-1 à domicile face à Rennes), ainsi que de la gestion humaine déplorable de Patrice Carteron, pour prendre la place de titulaire. Malgré la descente il réalisera une belle saison et sera même appelé en équipe de France espoirs. Face à l’enlisement du club en Ligue 2, Reynet décide de tenter le challenge lorientais laissant les cages dijonnaises à Benjamin Lecomte. Son aventure lorientaise sera un échec : pas transcendant il est dépassé par Fabien Audard et même Florent Chaigneau. A l’été 2014, Lecomte repart à Lorient et c’est Reynet qui revient en prêt avec option d’achat à Dijon. Titulaire indiscutable, sa signature est actée en janvier 2015. Ce joueur est le chouchou des supporters dijonnais qui lui pardonnent allègrement ses sorties foireuses et autres erreurs de concentration. Il en reste toutefois que Baptiste est un gardien extrêmement fiable, notamment pour ses arrêts réflexes (voir son arrêt sur une tête d’Eder lors de la seconde journée).

Le côté droit de la défense est occupé par une recrue estivale, Fouad Chafik (29 ans, ex-Laval). L’international marocain, 6 sélections, aura la lourde tâche de faire oublier Arnaud Souquet parti à Nice cet été. Sur les deux matchs que j’ai pu voir, c’est un joueur qui court énormément, qui va assez vite, mais qui a des petits soucis de marquage. Petit détail qui a son importance, Chafik est passé pro à 25 ans, puisqu’il tenait à décrocher son master en économie du sport et du tourisme.

A gauche, le poste va être en balance entre deux joueurs, Quentin Bernard (27 ans, 24 matchs avec le DFCO) et Vincent Rüfli (28 ans, ex-Sion). Le premier est arrivé l’an dernier de Niort et se distingue par deux choses : une belle qualité dans les passes longues et une vitesse pas franchement démentielle pour un latéral. Titulaire pour le match d’ouverture, le but nantais est venu de son côté. Vincent Rüfli quant à lui est arrivé fin juillet en provenance de Sion. International suisse (1 sélection), il peut jouer un peu partout sur les côtés et a pu démarrer comme arrière gauche contre Lille. Auteur d’une solide prestation, il semble plus rassurant que Bernard car beaucoup plus rapide et plus porté sur l’offensive.

La charnière centrale est composée de deux loustics. Un papy, Cédric Varrault (36 ans, 209 matchs de championnat et 7 buts), et un nouveau, Yunis Abdelhamid (28 ans, ex-Valenciennes). Capitaine Varrault est arrivé au club en 2011 et comme tout bon Bourgogne il semble se bonifier avec l’âge. L’année dernière était sa saison la plus aboutie sous nos couleurs. Réussira-t-il à se réadapter à la Ligue 1 ? Son compère est arrivé pour compenser le départ de Christophe Jullien qui avait pas mal séduit du fait de ses qualités de buteur. Abdelhamid a pour l’instant disputé les deux premiers matchs de la saison et s’est montré solide et costaud dans les duels. Comme Chafik, il a d’abord passé un master (Sciences de gestion) avant de démarrer sa carrière professionnelle.

Devant la défense on retrouve une doublette Florent Balmont (36 ans, ex-Lille) – Jordan Marié (24 ans, 99 matchs de championnat et 2 buts). Balmont je ne le présente pas, Marié par contre c’est assez intéressant. Premières licences dans un petit patelin pas loin de Dijon (Genlis pour les connaisseurs), Marié est l’un des premiers joueurs formés au club, avec Florent Mollet (aujourd’hui à Metz), à percer en équipe première. Si Mollet était perçu comme le plus talentueux, celui qui aura le mieux mené sa barque est clairement Marié. Milieu droit de formation, il aura été baladé aux postes d’arrière gauche ou droit, puis de relayeur où il semble s’être posé. Joueur assez fin, pas avare d’efforts, il doit toutefois sortir de sa timidité et plus tenter. La présence de Balmont à ses côtés devrait lui faire le plus grand bien.

A la droite du milieu, un « frère de » j’ai nommé Romain Amalfitano (26 ans, 89 matchs de championnat et 5 buts). Arrivé de Newcastle dans les dernières heures du mercato estival 2013, Amalfitano a vite déclenché de grosses attentes chez les supporters dijonnais. Un gars qui passe de la Premier League à chez nous, ce n’est pas tous les jours. Bon il n’a jamais disputé un match là-bas, mais quand même. Le garçon est attachant, il multiplie les efforts sur son aile n’hésitant pas à venir prêter main forte à son latéral, il est à l’aise techniquement, mais bon sang quel manque de lucidité.

De l’autre côté on retrouve le Valbuena du pauvre, Frédéric Sammaritano (30 ans, 39 matchs de championnat et 6 buts). Arrivé de l’AJ Auxerre l’été dernier, Samm’ a déclenché la colère des bouseux, pardon des supporters auxerrois, certains lui souhaitant même de se faire les croisés. Samm’ n’a rien dit et à choisit le terrain pour s’exprimer : meilleur passeur du club en championnat et une montée en Ligue 1 à la fin de la saison. Moins défensif qu’Amalfitano, Samm’ peut éclairer un match s’il est dans un bon jour. Malheureusement c’est un poil compliqué depuis quelques temps et il est entré dans la spirale négative typique du joueur offensif : ça ne marche pas, il veut en faire trop, ça marche encore moins, ça met en difficulté l’équipe, il perd encore plus confiance, etc.

Le poste de second attaquant est attribué depuis le début de saison à Dylan Bahamboula (21 ans, ex-Monaco). Plutôt bon au Paris FC l’an dernier, ce milieu offensif a fait une pré-saison tonitruante avec plusieurs buts à la clé. Doté d’une très belle technique, il doit toutefois apprendre à lever la tête et à passer sa balle.

Enfin tout devant on retrouve Julio Tavarès (27 ans, 123 matchs de championnat et 38 buts). International cap-verdien (19 sélections, 2 buts), cet attaquant a un parcours plus qu’atypique. En 2005, l’entraîneur du club de l’AS Montréal-la-Cluse, qui évolue en district, est désespérément à la recherche d’un gardien. Il parcourt le village et tombe sur notre Julio en train de jouer à la pétanque. Ni une ni deux le voilà dans les cages. L’année suivante, c’est au tour de l’attaquant de se blesser et à Tavarès donc de le remplacer. Succès immédiat. Pendant deux saisons il martyrise les défenses et tape dans l’oeil d’un entraîneur adverse, un certain Hervé Della Magiore. Ce dernier est recruté par Bourg-Peronnas et décide donc de faire venir Tavarès. Gros succès puisque Tavarès est toujours le meilleur buteur de l’histoire du club et qu’il aide celui-ci à se hisser en National. Arrivé à Dijon il profite des blessures de Thil, du melon de Cacérès et du salaire de Jovial pour se faire une place de titulaire. Son style est à l’image de son parcours : le Cap-Verdien est capable du pire comme du meilleur, de gestes totalement improbables comme de rater le cadre seul face au but vide, mais c’est également le premier défenseur de l’équipe, celui qui va mettre une tête sur chaque corner ou coup-franc adverse et cavaler de la première à la dernière seconde. Bref, Tavarès ne laisse personne indifférent dans les tribunes de Gaston-Gérard.

Les autres gars

Benjamin Leroy (27 ans, ex-Croix de Savoie) est arrivé pour apporter un peu de concurrence à Reynet. Il remplace Enzo Basilio (21 ans, formé au club et né à Dijon) parti s’aguerrir en prêt du côté de Quevilly (National).

Revenu l’an dernier au moment du mercato hivernal, Jordan Lotiès (32 ans, 76 matchs de championnat et 2 buts) peut naviguer entre la défense centrale et le milieu de terrain. Une polyvalence que l’on retrouve également chez les deux hommes de couloirs que sont Valentin Rosier (20 ans, ex-Rodez) et Arnold Bouka Moutou (27 ans (ex-Angers). Recruté à Rodez, Valentin Rosier fait partie de ces paris du DFCO, comprenez « joueur jeune qui n’a pas fait de centre de formation ou pour qui ça n’a pas marché et qui végète en National/CFA/CFA2 », exemples récents : Benjamin Corgnet, Eric Bauthéac, Romain Philippoteaux, Thomas Guerbert, Baptiste Reynet, Julio Tavarès, etc. Pour Bouka Moutou la donne est différente puisqu’il a été recruté à un club de L1 et ce pour venir concurrencer Quentin Bernard. Sauf qu’entre-temps l’international congolais (16 sélections) s’est blessé et le DFCO s’est retrouvé à poil, d’où la signature de Rüfli.

Le milieu de terrain est sans doute la partie de l’effectif la plus dotée quantitativement et qualitativement. Au poste de relayeur nous retrouvons Johan Gastien (28 ans, 95 matchs de championnat et 9 buts), arrivé de Niort en 2013 et fils de l’entraîneur Pascal Gastien (ex-Niort et Chateauroux entre autres). Milieu doué d’une belle technique, il pourrait avoir des difficultés à tenir le rythme physiquement et aussi à se canaliser face aux décisions arbitrales. Venu d’Istres l’an passé, Anthony Belmonte (20 ans, 14 matchs de championnat) avait su attirer sur lui les regards de Barcelone et Liverpool au moment de ses 17 ans. Même chose que pour Gastien, Belmonte a du ballon et surtout Dal’Oglio semble voir en lui un futur défenseur central, puisqu’il n’a pas hésité à l’aligner à ce poste durant les matchs amicaux. L’autre cartouche à ce poste de relayeur se nomme Valentin Sarrabayrouse (19 ans, ex-Colomiers) et comme Rosier c’est un pari.

Plus haut sur le terrain, Jérémie Béla (23 ans, 62 matchs de championnat, 10 buts) et ses arabesques peuvent faire s’enflammer une rencontre. Reste que le joueur est très inconstant et assez souvent blessé. Enfin le gros pari, le joueur pour qui la carrière n’a pas eu la trajectoire escompté… Marvin Martin (28 ans, prêt avec option d’achat depuis Lille). Blessé depuis trois ans, Martin est arrivé sur les conseils de Florent Balmont avec la ferme envie de se relancer. Premier match amical et premier but sur coup-franc, l’histoire s’annonçait belle. Sauf que… blessure aux adducteurs et le voilà out pour le mois d’août.

En attaque, l’endroit le plus faible de l’effectif, seulement deux joueurs peuvent titiller Julio Tavarès. Le premier et le mieux placé est Loïs Diony (23 ans, 73 matchs de championnat et 17 buts), jeune joueur utilisé principalement comme second attaquant. L’an dernier il nous sort une belle saison avec 11 buts, mais depuis la reprise Diony semble bouder et le coach lui a présenté le vestiaire de la réserve pour lui remettre les idées en place. L’autre attaquant c’est Yohann Rivière (32 ans, 36 matchs de championnat et 4 buts) qui s’inscrit dans la longue tradition des buteurs dijonnais. Arrivé en 2014, Rivière est adulé par une partie des supporters havrais (au moins ceux des Cahiers du Foot) et marque pour son premier match à la 92ème minute. Va-t-il prendre le même chemin de Sebastian Ribas ? Non, le joueur est souvent blessé et inefficace et s’apprête sans doute plutôt à suivre la route d’attaquants foireux comme Helder Estevès, Romain Poyet ou Freddy Bourgeois.

Pour résumer, la force du DFCO c’est son collectif, les joueurs s’entendent tous très bien, une vraie bande de potes. Si le collectif arrive à prendre le dessus sur son adversaire alors il n’y a pas trop de soucis à se faire. Par contre, si l’adversaire domine ça devient compliqué, puisque aucun joueur ne semble pouvoir porter le costume de sauveur providentiel. »

La stat pas rassurante.

La vidéo. On trouve vraiment tout sur Internet. Même une compilation « tous les ballons touchés par Jérémy Pied lors de Dijon-OL 2011 ». Bonne dégustation.

Hugo Hélin (avec l’aide inestimable de Didier Feco)

(Photo Damien LG)

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