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Dans la tête d’Arnold Mvuemba
- Publié le: 27 janvier 2014
SÉANCE #2. À la sortie du match de l’OL face à Évian, Arnold Mvuemba s’est allongé sur le divan du Libéro. À peine plus à l’horizontale que sur son siège Recaro, en confiance, il a évoqué ses rêves exotiques, qui l’envoient tantôt à Bordeaux, tantôt à Rennes. Inutile de préciser que le cas est sévère.

Quand Rémi Garde lui demande d’enlever son survêt’, Arnold Mvuemba appréhende. Il a peur d’avoir froid. (Photo Panoramic – Frédéric Chambert)
Ces dernières semaines, j’ai appris à connaître toutes les places de Gerland. Je sais aussi quel siège est le plus confortable sur le banc. Et pile au moment où je songe à une possible reconversion dans l’ameublement, comme Guivarc’h avec ses piscines, le coach m’a appelé.
Ça a commencé mardi quand il m’a annoncé qu’il comptait sur moi mercredi. Aujourd’hui, j’ai cru que je n’allais jamais entrer sur la pelouse. Même l’ambiance de Gerland ne m’a pas empêché de terminer mon rêve commencé la nuit dernière : je suis titulaire indiscutable à Bordeaux et le coach me fait confiance.
À la mi-temps, Bedimo m’annonce qu’on mène déjà 2-0. Il part ensuite à la buvette de Gerland car il a « un petit creux ». Je le suis pour me dégourdir les jambes. Le mec de la sécu m’arrête : « Pièce d’identité s’il vous plait ! » J’ai beau lui dire qui je suis, il me dit qu’il ne connaît pas de « Arnold Moulumba » dans l’équipe.
De retour sur le banc, Henri vient me voir et me tend un paquet de chips « pour passer le temps ». Dix minutes plus tard, le coach me demande d’enlever mon survêt. Sur le coup, je m’attends à ce qu’il me dise d’aller en tribunes pour faire de la place sur le banc. J’ai peur d’avoir froid, je commence à m’énerver. Jusqu’au moment où le speaker annonce un changement. Je me dirige vers la pelouse, une main veut me checker. Qui c’est ? J’en sais rien.
Je suis dans ma bulle. J’ai pas trop de repères, c’est un peu comme si je découvrais le foot. Puis je marque à la 65e. Je ne sais plus où je suis, ni ce que je fais. Je vois ma vie défiler, papa, maman, les cousins, ma signature à l’OL, les matchs, le banc, les tribunes. Je commence à sauter pour célébrer le but… Hors-jeu.
Finalement on gagne 3-0. Le mec de la sécu s’approche de moi. Il veut mon maillot.
Dimanche prochain, on joue Rennes. Je ne sais pas pour le coach, mais moi j’ai prévu de faire le voyage. Et jusque la fin de la saison.
Meriem Cherchab