OL : Alex Morgan en star américaine

Alex Morgan

FÉMININES. C’est désormais confirmé officiellement par son club, Orlando Pride,  et par une interview à Sports Illustrated : Alex Morgan va rejoindre l’OL. Attaquante star de l’équipe nationale américaine, elle sera un atout offensif supplémentaire pour l’équipe de Gérard Prêcheur. Mais aussi bien plus que ça, son apport principal se situant certainement dans le domaine du marketing.

 

Il y a douze ans, l’Olympique Lyonnais qui venait de reprendre le FC Lyon féminin faisait venir cinq internationales américaines avec l’envie de profiter de leurs qualités footballistiques mais aussi de faire connaître l’OL aux nombreux amateurs de football outre-Atlantique. L’affaire avait fait long feu, ni le club ni la D1 n’étant alors prêts pour retenir des stars américaines. Désormais, si la D1 n’est pas encore professionnelle, l’OL l’est et comme d’autres clubs, il attire des internationales venues de pays majeurs de la discipline.

 

Bigger than just football

L’arrivée d’Alex Morgan marque pourtant un tournant : jusque là les plus grandes stars arrivées en D1, Lotta Schelin, Cristiane ou Dzsenifer Marozsan avaient une notoriété limitée globalement au monde du football. C’était également le cas d’Hope Solo quand elle est passée par Tola-Vologe, même si elle a ensuite changé de dimension.

Le club travaille à ce recrutement depuis déjà longtemps mais il était quasiment impossible jusqu’aux Jeux Olympiques. La fédération américaine fait en effet en sorte de garder ses joueuses à disposition à l’approche des grandes échéances, Coupe du monde ou Jeux Olympiques. Les internationales sont sous contrat avec la fédération qui les mets ensuite à disposition de l’une ou l’autre des franchises du championnat NWSL.
Alex Morgan compte près de trois millions d’abonnés sur twitter et autant de fans sur Facebook, soit plus que tous les joueurs de l’OL et plus que le club lui-même. Avec la retraite d’Abby Wambach et les frasques d’Hope Solo, elle est la véritable star de l’équipe nationale américaine dans la mesure où la notoriété de Carly Lloyd reste dans le domaine du football (et en attendant l’éclosion de Mallory Pugh). À ce titre, les approches assez peu subtiles de Jean-Michel Aulas sur Twitter servaient sans doute aussi à faire connaître l’OL non pas à Alex Morgan mais à ses abonnés. Avec ce recrutement, l’OL devient donc « le club de la star numéro 1 du football féminin » . Outre les ventes de maillots et de produits dérivés, le club peut en attendre des retombées en terme de sponsoring.

 

 

Pas que du business

Toutefois, ce recrutement n’est pas uniquement une affaire de marketing, les Bleues le savent bien : depuis 2011, Alex Morgan a joué huit fois contre l’équipe de France et elle a marqué six fois. Pour autant, ce n’est pas une buteuse d’exception comme pouvait l’être Abby Wambach mais elle est très efficace. Son ratio de 69 buts en 116 sélections est du même ordre que celui de Marie-Laure Delie (64/110) la meilleure Bleue actuelle devant Eugénie Le Sommer (58/130). L’un de ses principaux atouts est sa vitesse qu’elle peut employer sur tout le front de l’attaque, ce qui pourrait en faire un pendant côté gauche d’Élodie Thomis ou Delphine Cascarino mais elle sera tout aussi à l’aise dans l’axe.

 

Se donner de la marge

L’OL avait-il besoin d’Alex Morgan ? Pour 90% des matchs de D1 et presque autant de ceux de LdC, non. Là, l’escouade offensive est tellement chargée que Pauline Bremer se retrouve arrière droite et que la jeune Andrea Norheim n’a encore jamais eu l’occasion de jouer avec l’équipe première. Mais en D1, il faut sécuriser les deux ou trois matchs qui feront la différence. Et le dernier déplacement au Camp des Loges a rappelé que la marge est étroite. Toutefois, on ne mettra pas cette défaite sur la faiblesse de l’effectif qui disposait de toutes ses forces vives.

Et de toute façon l’ambition de Jean-Michel Aulas n’est pas nationale. Malgré le discours de Gérard Prêcheur (qui était « sûr de remporter la séance de tirs aux buts » lors de la finale), la dernière finale s’est joué à très peu de choses et malgré une certaine domination durant la plus grande partie du match, les Lyonnaises n’ont pu empêcher Wolfsbourg d’égaliser. Le recrutement d’Alex Morgan (mais aussi ceux annoncés de Josephine Henning et Kadeisha Buchanan) obéit à cette logique : faire une équipe qui aurait autant de marge en Europe (ou dans les matchs importants) qu’elle n’en a déjà en France le reste du temps.

CHR$

(Photo Orlando Pride)

Commenter

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>