Abdou Diallo à l’OL, la leçon de drague par l’absurde

Abdou Diallo

ZÉNON C’EST NON. Abdou Diallo a finalement choisi le Borussia Dortmund plutôt que l’OL. Une opération séduction ratée qui permet à Zénon Zadkine, notre expert en séduction, de donner quelques conseils au club pour l’avenir.

Le plus important, c’est de toujours bien connaître ses forces et ses faiblesses. Le conseil ne vaut pas que pour ce hipster éméché de 50 kilos qui va taper sur l’épaule des Hells Angels assis au comptoir en braillant « Lemmy Kilmister was a faggot ! », mais aussi en matière de drague. Quand je suis en concurrence avec Ryan Gosling, je ne mets pas en avant ma beauté mais le fait de connaître par coeur l’effectif du Club Sportif Sedan Ardennes 2001/2002. Quand je suis en concurrence avec Jean Dujardin, je ne mets pas en avant mon sens de l’humour mais le fait de savoir faire un bruit de pet en ventousant la paume de ma main sur mon globe oculaire. Quand je suis en concurrence avec Stephen Hawking, je ne mets pas en avant mon intelligence mais le fait d’être toujours vivant.

Alors, comment expliquer un tel dysfonctionnement du côté lyonnais ? Comment a-t-on pu se dire que demander à Abdou Diallo de discuter avec les deux entraîneurs avant de faire son choix serait une bonne idée ? D’un côté, Lucien Favre qui arrive avec ses tableaux de stats et ses plans tactiques pour t’expliquer comment il compte t’utiliser dans une relance en triangulations pour contrer le gegenpressing du raumdeuter adverse. De l’autre, Bruno Genesio qui met la salière à côté de la poivrière « Tu vas jouer avec Marcelo en défense centrale. Il est costaud et toi aussi, ça va bien marcher et tu finiras en équipe de France. » À quel moment on s’est dit que ça ferait sérieux ? Parce que Bruno n’a pas un accent suisse rigolo ? Mais c’est un argument qui ne marche qu’avec les chroniqueurs de l’Équipe Du Soir, ça.

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C’est d’autant plus con que l’OL avait des atouts. Il suffisait d’emmener Diallo sur la terrasse de la Villa Florentine et de siroter un blanc limé au soleil avec vue sur la plus belle ville de France, en lui montrant au passage quelques vidéos du Formidable Outil. Et tant qu’on a le téléphone dans les mains, on tape « Dortmund » sur Google Images « histoire de voir à quoi ça ressemble » et on dit d’un ton faussement surpris « Je ne savais pas du tout qu’il y avait eu un camp de concentration là-bas. Ah, pardon, c’est le centre-ville ? Attends, j’ai cliqué sur un site météo par erreur… Hé, tu savais qu’il y avait de la bruine 330 jours par an en Rhénanie-du-Nord-Westphalie ? » Connaître ses forces et ses faiblesses, on vous a dit. Nos forces, c’est le centre de formation, le stade flambant neuf, les quartiers classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, la gastronomie, l’expertise-comptable, le fait de ne pas être Saint-Étienne, la femme-araignée du métro D… Et nos faiblesses ? Ben disons qu’il vaut mieux éviter de parler tactique. D’ailleurs ça tombe bien, la plupart du temps c’est interdit en conférence de presse.

Zénon Zadkine

(Photo 1. FSV Mainz 05)

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