Dabo, la petite frappe qui annonçait la grosse

RANK’N’OL #23. C’était écrit. Et ça avait même déjà été joué. Comme un an plus tôt face aux mêmes Stéphanois, les Lyonnais n’ont fait la différence, sur un missile de Bastos, qu’après l’expulsion de Dabo. Un génie stratégique pourtant simple comme un coup de tête. Parce qu’un bon Rank’n’OL est toujours plus sensoriel que cérébral.

 

Dimanche 9 décembre 2012, 16ème journée de Ligue 1 


AS Saint-Etienne – Olympique Lyonnais 
0-1

But : Bastos (65e)

 

j16

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

1. Mouhamadou Dabo

Ce n’est pas parce que sa diction emprunte des trajectoires aussi tortueuses qu’une montée vers Tignes sur le porte-bagage du VTT d’Ederson qu’il faut en conclure que Dabo a autant de neurones que Jordan Ayew. En vrai, le latéral gauche lyonnais a rappelé que les vrais héros du Derby sont d’abord ceux qui savent provoquer l’étincelle qui fait la différence. Non pas à coups de comparaisons tout droit sorties du sommaire d’Auto Plus, mais bien là où la bataille fait rage : sur le terrain, devant les bancs de préférence. Après avoir pris la mesure d’un match qui glissait tranquille vers un 0-0 aussi enlevé qu’un dimanche vide-grenier chez Loulou la Brocante, Dabo a compris que la victoire lyonnaise dans le Chaudron dépendait de lui seul. Autrement dit, son expulsion à la 56ème tient moins du coup de boule labélisé Barbapapa que du coup de génie sur lequel a pu se construire le succès de l’OL. En quatre temps. Le premier, en obligeant Gradel à s’humilier devant la France entière pour son écroulement sur le gazon, de loin le plus mal joué de l’histoire. Le deuxième, en sauvant le coaching de Rémi Garde de l’impasse qui menaçait depuis le remplacement de Grenier par Fofana. Le troisième, en faisant sortir Gourcuff dont l’activité côté gauche relevait au mieux du poids mort, au pire du danger à force de retours au centre qui obligent Malbranque à prendre le couloir. Le quatrième, en faisant passer le succès lyonnais par la dernière mine encore en activité à Sainté, celle de Bastos. Résultat, comme aurait dit Stephan Eicher, y a eu des bas et y a eu Dabo.

2. Steed Malbranque

Dans le scénario fantasmé par les supporters lyonnais, c’était lui, parti à la sauvette de Saint-Étienne un an plus tôt, qui devait marquer, si possible dans les arrêts de jeu, en position illicite tant qu’à faire. Le coup-franc, à moitié justifié, de Bastos et la faute de main de Ruffier suffiront largement à la légende. Malbranque, lui, aura fait du Malbranque, arpentant le milieu de terrain dans chacun de ses recoins, que ce soit pour remplacer Grenier à la mène dès la 11ème minute ou pour compenser les errements de Gourcuff sur le côté. Et comme d’habitude, il sort le double-contact qui met tout le monde d’accord quand on a l’impression qu’il disparaît de la circulation, même trois minutes. Car Malbranque ne disparaît jamais longtemps. A part, bien sûr, si c’est lui qui l’a décidé.

3. Samuel Umtiti

On savait déjà qu’il avait deux fois l’expérience de ses dix-neuf ans. La preuve sur ce numéro avec Alonso où c’est lui le vieux roublard et l’Argentin le jeune premier qui sort pour avoir les nerfs à fleur de Derby. Ce qui ne l’a pas empêché de se laisser aller à quelques émotions pour « la bonne cause » : ouais, le grand Sam a définitivement validé son ticket Lacombe en se retrouvant deux fois au milieu des échauffourées comme le font encore les types tout juste sortis des équipes de jeunes. Les Lyonnais ne peuvent déjà plus s’en passer. Les Français ne devraient pas tarder.

4. Anthony Réveillère

L’homme qui n’est jamais mauvais sait s’écouter et se mettre en RTT certains matchs. Mais il a toujours le bon goût de sortir le grand jeu pour les soirs de gala. Il a donc tranquillement museler Gradel, qui dut trouver d’autres moyens pour se faire remarquer, sans oublier de partir jouer devant avec les copains, sa nouvelle grande passion depuis qu’il n’a plus à couvrir une défense centrale nommée Koné-Cris. Il s’est ainsi créé la seule occasion de la première mi-temps, mais s’est également retrouver parfois en position de meneur de jeu. Il était également là pour glisser quelques mots à Dabo après son coup de sang. On pensait alors qu’il le réprimandait. On sait maintenant qu’il le félicitait.

5. Michel Bastos

Le Brésilien n’a pas eu grand chose à faire. Juste à rentrer sur le terrain et attendre quelques minutes pour envoyer sa spéciale Bastos qui fait mouche à tous les coups les soirs de derbys en Ligue Rhône-Alpes. Avec une petite victoire derrière la grande, celle qui provoque l’Air Arconada de Ruffier, plus proche de Lolo que de Ferrari sur le coup. De quoi oublier les emmerdes qui finissent généralement en mal de dos et envoyer quelques cœurs supplémentaires à l’adresse d’un kop stéphanois qu’il aime tellement qu’il l’appelle « ma femme ».

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

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