20 octobre 2009, Liverpool – OL (1-2) : Mersey pour ce moment

OL

ÉPHÉMÉRIDE. Quatre passes pour une contre-attaque d’école et une victoire de prestige dans l’enceinte légendaire des Reds : ce soir d’octobre 2009, Cesar Delgado laissait sa trace dans l’histoire de l’OL et dans le cœur des gones pendant que l’Europe découvrait Maxime Gonalons.

Les cheveux au vent, lent mais génial, fragile mais souvent décisif. Le passage de Cesar Delgado à l’Olympique Lyonnais ressemble à celui d’une comète : étincelant, superbe, mais trop éphémère. A peine le temps de profiter de sa lumière que l’Argentin était déjà reparti sur le banc, à l’infirmerie ou vers d’autres cieux. En quatre ans et une centaines de matches à l’Olympique Lyonnais, Chelito n’a marqué que neuf buts. Parmi eux, une chevauchée fantastique contre l’OM, mais surtout cette seule et unique réalisation en Ligue des Champions qui fît de ce déplacement à Anfield l’une des grandes soirées européennes de l’Olympique Lyonnais.

Captain Max Origins

L’équation s’annonçait pourtant compliquée dès le coup d’envoi. Fort de son avalanche habituelle de blessures, l’OL s’attaquait à Anfield avec une défense centrale composée de Cris et de Jeremy Toulalan, novice au poste. Menés 1-0 après l’ouverture du score de Benayoun, les gones voient Cris jeter l’éponge sur blessure. C’est au jeune Maxime Gonalons, 19 ans, qu’incombe la lourde tâche de contenir les assauts anglais, lui qui n’avait été alors titularisé qu’une seule fois en Ligue 1 et qui n’avait jamais joué en défense centrale.

C’est probablement ce soir-là que le futur capitanat de Maxime Gonalons a pris ses racines. A la 66e minute, le jeune milieu lyonnais au faciès encore juvénile fait taire les 57.000 spectateurs d’Anfield en faisant trembler le petit filet de Pepe Reina, mais du mauvais côté. Mais le jeune Lyonnais est un garçon déterminé. Cinq minutes plus tard, sur un corner de Källström, Toulalan, puis Makoun s’arrachent pour égaliser, mais c’est bien Maxime Gonalons qui vient placer une tête plongeante pleine de rage au fond des filets des Reds. Le gamin de Vénissieux se relève et part dans une course sans fin, levant timidement les bras, noyé et déboussolé dans l’ivresse du but. Il faut une poignée de secondes pour que le Lyonnais quitte l’air sérieux qu’on lui connait tant pour enfin lever les yeux au ciel et comprendre ce qu’il vient de réaliser. Lyon revient à la marque, et le match bascule.

 

Le graal de toutes les contre-attaques

À trois minutes du terme, L’OL tient son match nul et conserve la tête du groupe. Mais les gones ont faim. Difficile alors de trouver les mots pour décrire ces douze secondes de perfection qui amènent l’égalisation lyonnaise. L’action est parfaite, pure, géniale. De l’audace, du risque, uniquement pour le panache puisque le nul faisait déjà bien l’affaire.

Laurent Paganelli le souligne parfaitement bien (c’est dire) : là où n’importe quel latéral aurait balancé loin devant, Réveillère choisit de glisser la balle à Govou au milieu du terrain. L’ailier lyonnais lance Pjanic et dédouble dans le dos du Bosnien avant de servir parfaitement Delgado au deuxième poteau. Douze secondes, quatre passes pour un but magnifique sur lequel la chute de Bafétimbi Gomis dans les cinq mètres cinquante fait office de symbole parfait.

Cesar Delgado exulte, court, secoue la tête, tire la langue. L’euphorie est totale, Lyon ne soulève aucun trophée ce soir-là, mais réalisé l’un des plus beaux « coups » européens de son histoire, à l’époque même où le club doit accepter la fin de son règne sur l’Hexagone.

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Quelques mois plus tard, l’Olympique Lyonnais élimine le grand Real Madrid, grâce notamment à un match aller magique de Chelito Delgado à Gerland, puis file en demi-finale de la Ligue des Champions. Plusieurs années après, Maxime Gonalons prend le brassard de capitaine. Les grands soirs ne restent jamais sans suite.

Charly M.

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