Paris, la bûche de l’OL

RANK’N’OL #25. Ne pas compter sur Lyon pour remettre en cause l’ordre établi. Le plus beau collectif du début de saison s’est pointé au Parc à la façon d’un bloc bien ramassé, faute de meneurs et de Malbranque au top. L’occasion pour Paris de prendre la tête promise (1-0). Et pour l’OL de rentrer dans le Rank.

 

Dimanche 16 décembre 2012, 18ème journée de Ligue 1

Paris Saint-Germain  Olympique Lyonnais 1-0

But : Matuidi (45ème)

 

 

 

PSG-OL

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

1. Maxime Gonalons : une petite théorie parmi le bon millier qu’on a pu lire sur le Paris Saint-Germain dit ceci : Carlo et Leo pensent qu’il y a encore trop de Ligue 1 dans leur équipe. Comprendre trop de joueurs du cru qui ne sauront jamais hisser leur niveau aux nouvelles exigences du club version QSI. Seule exception, Matuidi qui a su accorder son potentiel à l’air du temps au point de devenir la boussole du milieu parisien. On en vient à rallier d’autant plus cette vision des choses qu’il y avait en face un autre gars pour se montrer à la hauteur du PSG question intensité et justesse. A la différence près que là où Blaise s’adapte à la nouvelle donne dans un milieu ultra concurrentiel, Max doit tirer les siens vers le haut. Quand il n’y parvient plus, il faut se contenter comme ce soir de jouer tout seul. Suffisant pour tenir Ménez, comme il l’avait déjà fait avec Valbuena, ce qui situe un peu les prestations du bonhomme. Encore un peu et on aurait pu se mettre à tweeter comme Raymond : « On zappe entre Gonalons et l’OL, ce n’est pas le même sport. Désolé. »

2. Samuel Umtiti : après avoir joué dans l’axe le dimanche précédent, puis à gauche mercredi, il s’est donc retrouvé pile au milieu. Et la synthèse a été au moins aussi brillante que les paragraphes précédents, sachant que, les fois où Bisevac avait Réveillère à ses côtés, il devait couvrir le bien plus offensif Bastos. C’est d’ailleurs après une montée du Brésilien qu’il perd son duel avec Ibrahimovic sur le but parisien. La seule fois qu’il a été pris en défaut. Bref, le haut niveau. Mais c’est pas encore Sakho.

3. Rémy Vercoutre : d’accord, Vercoutre ne pouvait rien sur le but de Matuidi. N’empêche que c’est précisément sur ce genre d’action qu’on a fini par regretter Lloris et son goût du miracle permanent sous la folle pression pour la première fois de la saison. On s’est d’abord rassuré en se disant qu’il avait fallu attendre la 18ème journée de L1 pour en arriver là. Avant de s’en foutre à nouveau puisque Vercoutre peut toujours renvoyer au loin des buts que n’importe quel Penneteau de service se serait pris, face à Pastore (12ème) puis  face à Lavezzi (65ème). Même sans les points.

4. Rémi Garde : à vrai dire, on ne sait pas si c’est à son panache ou à son pragmatisme qu’on doit rendre hommage. À moins qu’il n’ait pas résisté à l’opportunité d’aligner trois bons défenseurs centraux après une saison entière à en chercher deux potables. N’empêche, le coup du 3-5-2 avait de la gueule : recentrer Licha, sécuriser l’axe, obliger Paris à faire le jeu et miser sur le contre. Garde avait tout prévu, sauf l’improbable : le moment d’absence de Malbranque. Alors que tout le monde semblait avoir assimilé le changement tactique, il a clairement manqué d’un meneur pour ordonner les mouvements. Où même un Malbranque moyen aurait très certainement suffi. Car, (enfin) cramé, le milieu n’a pas permis à l’opération de se transformer en coup de génie. Restait l’instant coaching qui n’est jamais venu et qui vaudra sans doute quelques reproches à Garde. À moins de savoir qu’avec un Bastos à bout, il n’y a pas besoin de se retourner vers son banc et croiser le regard de Monzon pour comprendre qu’il est déjà trop tard.

5. Gueïda Fofana : en première mi-temps, le grand frère de 21 ans avait décidé de montrer à la France entière que Diaby et Cabaye, c’était bien, mais que dans un même bonhomme, c’était mieux, surtout s’il ne se blesse pas. Quasi plus haut que Lisandro en phase de pressing, il était également en soutien de sa défense et toujours dispo pour se partager avec Gonalons la distribution du jeu. Son action de la 27ème minute – récupération du ballon dans la moitié de terrain adverse, relais avec Malbranque puis passe en profondeur amenant le poteau de Lisandro – en aura été la démonstration. Évidemment, il n’a pas conservé ce rythme en deuxième mi-temps. Bref, le haut niveau. Mais c’est pas encore Matuidi.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

(Article publié le 17 décembre 2012 sur Rue 89 Lyon)

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