OL – Séville (0-0) : dans la brume pas si électrique

OL

LES NOTES. Dans un Parc OL nimbé de brouillard et qu’il n’a jamais réussi à enflammer, l’Olympique Lyonnais a concédé le premier 0-0 de l’histoire de son nouveau stade contre Séville. Insuffisant pour se qualifier en huitièmes de finale de la Ligue des Champions, puisqu’il fallait obligatoirement gagner par deux buts d’écart minimum pour cela.

 

Mercredi 7 décembre 2016, 6e journée de Ligue des Champions

Olympique lyonnais – Séville FC 0-0

Avertissements : Gonalons (38e) et Yanga-Mbiwa (53e) pour l’OL, Sarabia (32e), Nasri (36e) et Mercado (73e) pour Séville

OL : Lopes – Rafael, Yanga-Mbiwa, Diakhaby, Morel – Darder (Cornet, 72e), Gonalons (cap.), Tolisso (Grenier, 78e) – Ghezzal (Fekir, 65e), Lacazette, Valbuena. Entr. : Bruno Genesio.

Séville : Rico – Mariano, Rami, Pareja, Mercado – Sarabia, (Ben Yedder, 65e), Iborra (cap.), NZonzi, Escudero – Nasri (Kranevitter, 87e) – Vitolo. Entr. : Jorge Sampaoli.

Lopes 6 – Rafael 4, Yanga-Mbiwa 5, Diakhaby 5, Morel 4 – Darder 4, Gonalons 7, Tolisso 5 – Ghezzal 3, Lacazette 6, Valbuena 6

 

Le topo était simple, mais pas facile. L’OL devait battre Séville par au moins deux buts d’écart pour se qualifier en huitièmes de finale. Dans la brume d’une veille de Fête des Lumières, la première mi-temps a fait passer l’idée qu’on allait peut-être vivre l’une de ces folles soirées de coupe d’Europe dont on parle toujours des décennies plus tard.

Après une première frappe de Mathieu Valbuena claquée au-dessus par Sergio Rico (3e), le match est devenu une histoire de penalties non sifflés et de frappes sur les montants. Égalité concernant les décisions favorables à la défense dans la surface : l’arbitre n’a pas sanctionné la faute de Mariano sur Valbuena (21e), pas plus que celle d’Anthony Lopes sur Vitolo (23e). Mais « avantage », si l’on peut dire ainsi, à l’OL pour les frappes sur le cadre : Corentin Tolisso a trouvé la barre sur une tête à bout portant (24e) tout comme Valbuena sur une frappe enroulée (37e), tandis que Vitolo avait vu le ballon frapper le poteau suite à une petite balle piquée au-dessus de Lopes (19e).

Au retour des vestiaires, le match s’est clairement fermé, la faute en grande partie à des Sévillans pragmatiques (comme on dit pour une équipe de qualité qui sait défendre à sa main et casser le jeu). Une frappe contrée d’Alexandre Lacazette (70e), un tir lointain du gauche de Maxime Gonalons (80e) ou une tête de Clément Grenier sur corner à côté (87e) : les Gones n’ont donné que peu d’occasions au Parc OL de s’embraser. Et sortent finalement logiquement de la Ligue des Champions. Ils se consoleront en se disant qu’après avoir tenu tête au triple tenant du titre de la Ligue Europa, il y a peut-être moyen de faire quelque chose dans cette compétition…

Puisqu’il faut bien un Lib’héros, on nominera pour ce titre Maxime Gonalons. On ne sait pas si le capitaine lyonnais est un diesel qui a mis du temps à lancer sa saison ou si la concurrence de Lucas Tousart lui a fait du bien, mais toujours est-il que Gonalons a encore une fois livré un grand match et confirmé sa bonne forme. Même s’il a perdu son duel à distance de milieux défensifs français avec Steven N’Zonzi, Captain Max a récupéré un nombre incalculable de ballons et a même tenté d’apporter le danger offensivement, balle au pied ou en frappant de loin. Costaud, comme dirait l’entraîneur qui l’a lancé en pros.

 

Lacazette, Lumière esseulée

On a longuement hésité à attribuer le titre de Lib’héros à Alexandre Lacazette. Mais c’était peut-être pousser un peu loin la posture à contre-courant. Critiqué pour ne pas avoir été décisif hier soir, le Kid de Mermoz a pourtant bonifié tous les ballons qu’il a touchés, le plus souvent dos au but. Certains (même parmi nous, on l’avoue) en doutaient il y a quelques années, mais Lacazette peut bel et bien jouer seul en pointe et n’a pas forcément besoin d’être accompagné d’un autre avant-centre pour briller. Un peu de soutien ne lui ferait pas de mal malgré tout. Surtout dans les matchs où il faut marquer au moins deux buts…

 

L’Histoire n’a pas voulu de Valbuena

C’était une blague au départ, mais on s’est mis à y croire. Et si Mathieu Valbuena arrivait en forme juste au bon moment pour être dans le bon sens de l’Histoire ? Un penalty non sifflé et une frappe sur la barre plus loin, l’Histoire a livré son cruel jugement. L’homme des buts à Liverpool et Dortmund a beaucoup tenté, quitte à vouloir trop en faire, mais n’a pas réussi à rentabiliser enfin un peu son transfert et son salaire. De l’autre côté, le « chouchou du président » Rachid Ghezzal a lui tout raté. Pas au niveau de ses prétentions salariales.

Derrière eux, Corentin Tolisso et Sergi Darder n’ont pas assez pesé. Le premier a été trop timide en n’osant pas assez souvent prendre la profondeur et venir en soutien, le second a raté un nombre inhabituel de passes et n’a pas fait jaillir l’étincelle. Rafael a beaucoup tenté en début de match, à l’énergie, avant de s’éteindre doucement. Sa technique n’a malheureusement pas toujours été à la hauteur de son allant offensif.

Jérémy Morel a fait le taf… défensivement. L’ancien Merlu a souvent assuré la couverture de ses deux défenseurs centraux. Mais c’était plus compliqué avec le ballon, au point qu’on s’est demandé si Séville ne laissait pas de l’espace volontairement à l’arrière gauche lyonnais. Souvent en position intéressante lors des phases offensives, Morel n’a jamais été dangereux. Trouver un arrière gauche était une priorité lors du dernier mercato, ça devrait continuer lors des prochains. Mouctar Diakhaby et Mapou Yanga-Mbiwa n’ont pas eu des masses de boulot défensif à faire. Au point qu’on regrettera presque que les deux hommes n’aient pas un peu plus porté le ballon pour faire sortir le bloc sévillan. Diakhaby a fini la partie à un poste de numéro 9 inhabituel, à la Robert Huth époque Chelsea de Mourinho, sans réussir à être dangereux offensivement dans les airs.

C’était le coup de bluff le plus prévisible de l’histoire des coups de bluff. Anthony Lopes a finalement pu tenir sa place, avec des bouchons d’oreille même pas rouge et bleu. Le Portugone aurait peut-être pu sortir plus vite / mieux sur l’action du poteau de Vitolo, mais pas grand chose à lui reprocher à part cela fait son match. Très proactif, il a évité quelques situations de contre-attaques sévillanes en anticipant bien. 

 

La Ligue Europa en grand soir ?

Il faudra donc maintenant espérer que la Ligue Europa offre au Parc OL la première grande soirée européenne de son histoire. Attention toutefois à ne pas se voir trop beau tout de suite : avec un plan de jeu aussi