OL – Montpellier : l’amer qu’on voit danser

RANK’N’OL #S02E45. Après avoir sombré à Montpellier à l’aller, les Lyonnais avaient promis à Gerland une revanche. Sauf qu’une revanche sans les buts (0-0), c’est un peu comme le Rank sans les notes, « de la littérature » pour reprendre Rémi Garde. Derrière Grenier, promu esthète en chef, l’OL a souvent tenté et plutôt de belle manière. Pour finir par être renvoyé à sept points du podium. Au bord de l’amer.

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Grenier, l’esthète plutôt que les stats. (Photo Panoramic – Nolwenn Le Gouic)

 

Dimanche 2 mars 2014, 27e journée de Ligue 1

Olympique Lyonnais – Montpellier Hérault SC 0-0

OL : A. Lopes – Miguel Lopes,  B. Koné, Umtiti, Bedimo – Ferri (Njie, 79e), Gonalons (cap.), Tolisso (avert., 79e) – Grenier – Lacazette, Briand (Gomis, 64e). Entr. : Rémi Garde.

 

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Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

Olympique Lyonnais1. Clément Grenier

Au Rank’n’OL, ses anges déchus. Où Clément Grenier semble être bien parti pour ouvrir cette face noire de la légende du Rank. Car à vouloir soigner l’indice Tiago à coups de contrôles derrière la jambe, de talonnades et de passes envoyées dans la magie de l’instinct, c’est l’indice Juni qui finit par y passer. Grenier joue l’esthète plutôt que les stats. Entre les pertes de balles (47 en tout) qui plomberont un peu plus le bilan comptable de l’OL et les coups francs qui ne deviendront juninhesques que le jour où ils plieront enfin une partie, l’Ardéchois donne un peu plus raison à ceux qui préfèrent voir en lui un de ces rois de la mène auxquels on demande de rendre la vie plus douce quand il faut jouer dans le purgatoire de la Ligue 1, entre la 5e et la 12e place. Un genre de divertissement que Gerland connaît d’autant mieux qu’il a passé la majeure partie de son histoire à se pâmer devant l’une des plus belles collections de génies incompris du pays (Di Nallo, Chiesa, Durix, Gava, Garde…). Alors, qu’importent les points pourvu qu’on ait le vertige ? Vertige de l’amer, ouais.

Olympique Lyonnais2. Jordan Ferri

Dans la hiérarchie du milieu lyonnais, Ferri a fini par prouver ce qu’on sentait venir : il est bien le cinquième élément. Un joueur auquel il manquera toujours la technique de Grenier ou la caisse de Fofana pour faire les différences face au jeu. Autant de lacunes qui l’obligent à jouer autrement. Ce qui veut dire, à son échelle, pratiquer le jeu long. Celui qui sait étirer les lignes en basculant un coup à gauche, l’autre fois à droite. Celui qui trouve Lacazette au milieu de la défense montpelliéraine pour une reprise non cadrée (40e). Si en l’absence de ses cadres le losange perd toute raison d’être, c’est encore à la présence de Ferri qu’il doit son maintien.

Olympique Lyonnais3. Alexandre Lacazette

Lacazette n’a jamais fait ce qu’il voulait. Tenu de grandir à l’ombre de joueurs annoncés plus talentueux que lui (Grenier, Belfodil), il s’est construit sans les mille et une attentions auxquelle tout crack a droit. La suite, c’est cette pige à droite qui s’éternise, avant de gagner le droit d’être d’occuper l’axe, en prenant bien lui préciser que c’est par défaut. Son coup de pétard de jeudi dernier lui donnerait bien le droit de prétendre à un autre statut, surtout depuis que toute la presse veut l’envoyer chez les Bleus. Sauf que la situation en a décidé autrement. Sans Gourcuff, Grenier a besoin d’une complicité technique qu’il est le seul à pouvoir apporter. Quitte à y laisser quelques plumes à force de se démener sur le front de l’attaque. Ce qui lui vaut d’envoyer un centre en retard pour Briand (48e) et une tête non cadrée sur une passe de Grenier (56ème). Une occasion envoyée en l’air par Njie plus loin (88e), on se dit qu’on aurait peut-être préféré que l’OL joue un peu moins bien. Comme jeudi. Ne serait-ce que pour permettre à Lacazette de faire enfin ce qu’il veut.

Olympique Lyonnais4. Samuel Umtiti

Puisque l’OL ne met plus de but (un seul sur les quatre derniers matchs), mieux vaut ne pas en prendre. Ce que s’applique à faire la défense lyonnaise avec une sérénité retrouvée. Laquelle ressemble quand même pas mal à celle que parvient à dégager Umtiti. Le Fossoyeur de Ménival en impose tellement que Mbaye Niang et Bako Koné ont donné l’impression d’en avoir fini une bonne fois pour toutes avec le désordre qui peut les agiter. Une fois ce cadre posé, Umtiti s’est accordé le droit de quelques sorties au large. Pas seulement pour faire valoir sa qualité de balle au moment de remonter les lignes. C’est qu’il fallait accompagner la jeunesse bourrée de bonnes intentions mais encore trop tendre de Tolisso, alors même que Gonalons n’y était plus – ou alors de manière bien trop comateuse. La première montée se termine par une volée non cadrée (26e). La suivante par une ouverture dans la profondeur pour Lacazette (54e). Pas besoin de sous-titre, on a compris. Il ne sert plus à rien de vouloir remettre Umtiti à sa place. Il la prend toute pour lui seul.

Olympique Lyonnais5. Miguel Lopes

Règle n°1 de tout aspirant au Rank : plutôt que d’être Briand, veiller à ne pas se retrouver à côté de la plaque. Comme ça que Miguel Lopes a remisé son style affreux, sale mais toujours méché pour des prestations plus sobres, à défaut d’être complètement efficaces. On peut toujours invoquer l’acclimatation du latéral aux us et coutumes de Ligue 1 pour s’expliquer ce retour en grâce. On préfèrera y voir une consécration par défaut. Qui tient davantage à la baisse de régime de Bédimo qu’à la toute relative montée en puissance du Portugais. Depuis que Gourcuff a disparu de la circulation, le jeu lyonnais passe moins exclusivement par la gauche et, sur ses quelques montées, le Camerounais bénéficie moins souvent des espaces que l’intermittent de la mène parvenait à ouvrir dans son couloir. Pour pouvoir passer devant Riton, encore faut-il avoir ce coup de pouce du destin qui peut faire la différence. Lequel s’est appelé Congré une bonne partie de la seconde période. Après, comme on ne va demander non plus demander au destin de faire des miracles, on va juste en conclure que l’absence de Gourcuff est gênante. Autant qu’une entrée de Miguel Lopes dans le Rank.

Par Serge Rezza

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon

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