OL-Lille : les dernières volontés

RANK’N’OL #S02E13. « On n’est pas non plus obligés de régaler sans arrêt. » La déclaration de Rémi Garde après l’heureux match nul face à Lille (0-0) n’était pas de l’autodérision. Elle avait juste vocation, au moment où une certaine idée de l’OL se meurt, à légitimer un Rank pour les laborieux. Ces joueurs qui, à défaut de donner envie, en ont au moins un peu montrée.

Olympique Lyonnais

Dans une équipe sans génie, seule l’ardeur de quelques uns a permis à l’OL de ne pas sombrer. Et Jimmy Briand en fait évidemment partie. (Photo Panoramic – Frédéric Chambert)

 

Le compte rendu du match : On se rationne comme on peu

 

Olympique Lyonnais

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

1. Anthony Lopes. Doué et décisif, le gardien de l’OL fait un peu tache au milieu des besogneux. Mais à bien y regarder, sa présence n’est pas si incongrue : s’il évoluait derrière une équipe un peu (plus) talentueuse, Lopes n’aurait sûrement pas autant l’occasion de briller. Alors si ses coéquipiers peuvent le remercier, faudrait voir aussi à ne pas oublier tout ce qu’il leur doit.

2. Mehdi Zeffane. Elle était là, la belle histoire. En 24 heures, depuis qu’on avait appris que Gueïda Fofana était contraint à faire l’impasse sur le Seydouco, chacun – enfin ceux que ça intéresse – s’était amusé à écrire ce même scenario : venu du bout du bout du banc, le Gone dont Rémi Garde ne voulait pas allait s’imposer et régler le problème d’arrière droit.

Bon, on ne va pas se mentir, Zeffane, s’il n’a pas raté sa partie, n’a pas non plus bouleversé les plans, ou du moins les esquisses, de son entraîneur. On a vu de l’énergie et un peu de culot à l’approche du but adverse, mais aussi pas mal de maladresse. À vrai dire, c’est encore ce duel made in Sainte-Foy-lès-Lyon mené à coups de savates avec Florent Balmont qui nous aura le plus fait frémir.

N’empêche, quand un quatrième choix parvient à s’impliquer de la sorte, on est en droit d’en attendre un peu plus de certains premiers choix. Alors on ne sait pas si on reverra Mehdi Zeffane un jour, mais il pourra se souvenir que, si ses camarades n’ont pas compris, le Rank’n’OL a reçu le message. Et l’a approuvé.

3. Henri Bédimo. Le meilleur joueur de l’OL 2013-14 est un arrière gauche qui s’est imposé en Ligue 1 à 25 ans et qui n’y a réussi qu’une saison et demie sur quatre. Cela donne une furieuse envie de se moquer, ce qui serait assez injuste. Car si le Camerounais pourra toujours s’en vouloir de ne pas avoir été régulier au cours de sa carrière, ce n’est pas de sa faute si sa nouvelle équipe est aussi apathique. Plus que son match, neutre malgré un sauvetage sur sa ligne en début de match, c’est son enthousiasme qui lui vaut encore les faveurs du jury. Un enthousiasme dont la moitié suffirait peut-être à Arnold Mvuemba et même le quart à Clément Grenier pour faire à nouveau vibrer Gerland. Les esprits chagrins attendent de voir quand Bédimo va décrocher. Mais ceux qui rêvent encore à une saison excitante savent à qui se raccrocher.

4. Jimmy Briand. 81 minutes. 81 minutes à attendre entre la première et la seconde occasion de l’OL contre Lille. Une éternité mais un dénominateur commun : Briand. Si le décalage pour Gomis à la 86e minute était sobre et efficace, c’est bien l’action du début de match qui participera la légende de Jimmy. Quand il récupère une chandelle expédiée de la tête de Mvuemba, Briand, dos au but au point de penalty, contrôle de la cuisse entre les deux défenseurs centraux du LOSC, jongle pour se retourner… et s’enlève le ballon avec son pied d’appui au moment d’armer. Un peu génial, un peu ridicule. Comme si l’ailier international – il n’est pas superflu de le rappeler – n’avait désormais le droit de n’être applaudi que pour sa pugnacité et jamais plus pour ses fulgurances. « Quand on veut, on peut », veulent encore croire certains. Avec l’Olympique Lyonnais et Jimmy Briand, on souscrira davantage à l’idée que quand on veut, c’est déjà pas mal.

5. Yoann Gourcuff. La « nouvelle » est tombée en milieu d’après-midi : Gourcuff encore blessé. On ne savait plus si on ne voulait pas le croire ou si on le savait déjà. Quoi qu’il en soit, si beaucoup espèrent encore une rédemption, il y a longtemps que plus personne n’attend Yoann Gourcuff comme le messie à Lyon. Mais, pour la première fois, on a la certitude que s’il avait été là contre Rennes, Séville, Ajaccio ou Lille, les choses auraient été différentes. Et de fait, elles n’auraient pas été pires.

Gourcuff en homme providentiel, c’est comme Bédimo en joueur du début de saison, Briand en titulaire indiscutable, Zeffane en quadruplure à la hauteur ou Lopes perpétuellement sous les feux de projecteurs : pas bon signe. Au moins le retour du meneur de jeu représente-t-il désormais un motif d’espoir. Alors après s’être habitués à vivre sans, les Lyonnais vont apprendre à attendre Yoann Gourcuff. D’ici là, il faudra patienter.  Labeur au ventre.

Par Pierre Prugneau

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon

Commenter

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>