OL : les meilleurs moments de la saison

Olympique Lyonnais

BILAN. Afin de se lancer dans 2014-2015, retour sur les meilleurs moments de la saison de l’Olympique Lyonnais. Une année marquée – pour longtemps – par un but de la tête inscrit un soir de novembre, mais pas seulement. La preuve.

90+3 = l’éternité

10 novembre 2013, 13e journée de Ligue 1 : Saint-Étienne-OL (1-2). Et d’un coup, plus rien ne fut pareil. Le match, la saison, le mandat de Rémi Garde. On pourra épiloguer sur le passage en 4-4-2 – opportunément abandonné en cours de match ce soir-là -, c’est bien dans cette victoire arrachée à l’ultime seconde à Geoffroy-Guichard que s’est forgée l’identité d’une équipe qui se mettra à croire en elle en toute circonstance, même quand elle ne sera plus tout à fait elle. On pourra toujours se dire qu’un trophée est un trophée, et que l’OL était allé se qualifier sur la pelouse du Parc en quart de finale, mais qu’est-ce qu’une Coupe de France remportée face à Quevilly à côté de l’émotion exceptionnelle suscitée par une victoire qui n’avait pourtant rien d’une exception ? Aucun supporter lyonnais n’était dans les tribunes, mais chacun se souviendra toute sa vie où il était ce dimanche de novembre, qu’il ait réveillé ses gamins ou renversé sa bière sur son voisin (vidéo : ambiance au Ninkasi après le but de Briand).

Car ce but à la dernière seconde d’un match très compliqué pour une équipe 16e au coup d’envoi, qui jouait avec un gardien – Mathieu Gorgelin – dont c’était la première chez les pros, est venu ponctuer une histoire qui avait déjà bien riche entre les tennis de Rémi Garde et l’écharpe de Jo Bats. Depuis ce jour-là, tout le monde sait que c’est peut-être distrayant de s’acheter des titres avec un Zlatan, mais qu’il est autrement plus jouissif de voler des Derbys avec Jimbo.

Le chef-d’œuvre de maîtrise

15 janvier 2014, quart de finale de Coupe de la Ligue : OL-OM (2-1). Un mois plus tôt, la confrontation en championnat avait déjà effleuré la perfection, à cela près que les Marseillais étaient parvenus – avec l’aide Vercoutre mais pas que – à égaliser après avoir été menés de deux buts. Cette fois-ci, il n’y a peut-être plus la même euphorie que celle qui avait enthousiasmé Gerland en décembre, mais l’intensité mêlée à la maîtrise offrent l’une des rencontres les plus abouties de l’ère Garde, couronnée par un but fabuleux à un quart d’heure du terme, sur une action conclue par Gomis mais initiée par un Lacazette lisandrien et un Gourcuff qui marche sur l’eau. Et surtout qui marche tout court.

La Tolisso thérapie

9 mars, 28e journée de Ligue 1 : Bordeaux-OL (1-2). L’OL n’a plus autant que par le passé les honneurs du prime time du dimanche soir, mais il sait soigner ses sorties. Et c’est le cas de le dire. Parce qu’il est vrai que le temps réglementaire a été long. Les Lyonnais encaissent un but rapide (Saivet, 7e) au terme d’une action sur laquelle la défense, pourtant renforcée, perd une demi-douzaine de duels en huit secondes. Une entame catastrophique qui a au moins la vertu de faire réagir Rémi Garde, qui remplace Bako Koné, pas encore « pièce maîtresse » de l’équipe, par Jimmy Briand peu après la demi-heure de jeu. Le passage au 4-4-2 en losange ne donne pas vraiment plus d’intérêt à la rencontre, que les Bordelais gèrent sans panache. Enfin, qu’ils croient. Pour avoir refusé de prendre le moindre risque, ils se feront piéger par une équipe loin d’être géniale mais suffisamment fraîche et insouciante pour planter deux pions dans les arrêts de jeu. Et si celui de Bedimo était bon, que dire de la tête de Tolisso, dont la portée symbolique sera vite recouverte par des comportements plus prosaïques, et la gueule de bois qui va avec. Cette victoire, même si son scénario est encore plus incroyable, n’a évidemment pas la même saveur que celle de Saint-Étienne. Mais la comparaison ne lui fait pas de l’ombre. Au contraire : rappeler Geoffroy-Guichard n’aura fait que sublimer la soirée de Chaban-Delmas.

Les cinq dernières minutes contre Monaco à Gerland

16 mars 2014, 29e journée de Ligue 1 : OL-Monaco (2-3). Si c’était à refaire, on ne changerait rien. Parce qu’un moment d’absurdité comme celui-là, on n’en vit pas beaucoup dans une vie pour profiter du privilège de se dire « J’y étais ». Et puis surtout, ces trois erreurs d’arbitrage, davantage imputables au destin qu’à la médiocrité ou un quelconque complot, auront permis de vivre les dix minutes – les dix dernières – les plus incroyables de la saison. Gerland est en fusion comme rarement, au diapason d’une équipe remarquable dans sa capacité à ne pas se laisser abattre, ou au moins à ne pas vouloir se laisser abattre. Les virages sont bouillants, mais les latérales, tribunes de presse incluse, le sont tout autant. Et donc on pourra bien retourner le problème dans tous les sens, au bout du compte, on n’échangerait pas ces dix minutes-là contre une victoire. Parce que c’est aussi pour ça qu’on va au stade.

La victoire admirable

13 avril 2014, 33e journée de Ligue 1 : OL-PSG (1-0). Pas forcément le plus intense, pas forcément le plus beau, mais incontestablement celui qui a rendu les Lyonnais le plus fiers. Les deux équipes ont été éliminées plus tôt dans la semaine de la coupe d’Europe, mais l’OL l’a été deux jours plus tard. Et c’est avec Tolisso arrière droit et Fekir en 10 qu’il va aller chercher son exploit, grâce à un but – superbe – de Jordan Ferri, un autre produit maison qui fait presque office de taulier à ce moment-là de la saison. Derrière, Anthony Lopes assure tout ce qu’il peut. L’OL s’offre un exploit admirable et surtout trois points qui lui permettront de finir devant l’OM à la fin.

Le parcage à Nice

17 mai 2014, 38e journée de Ligue 1 : Nice-OL (0-1). Le match s’est jusque-là bien déroulé, malgré la peur – légitime – d’en prendre un dans les vingt dernières minutes. Le coup de sifflet est un immense soulagement, y compris les joueurs, qui viennent immédiatement saluer les 1.200 supporters qui ont fait le déplacement officiel (un peu plus en comptant ceux venus par leurs propres moyens) pour assister à une hypothétique qualif’ en Europa League comme ils suivaient il y a peu leur équipe dans les stades de la Ligue des champions. Puis c’est Robert Duverne qui se pointe, avec un casque de chantier, vestige de sa séance d’échauffement des ouvriers du Grand stade quelques jours plus tôt.

Savait-il qu’il quitterait l’OL à ce moment-là ? A priori non, ce qui ajoute de la solennité à la rigolade. Et donne de l’épaisseur à la candidature de ce dernier match au moment de choisir les meilleurs moments d’une saison décidément pas comme les autres.  

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