OL – Lens : contrôle, halte, suppr.

FOOTBALL : Lyon vs Lens - 8e de finale - 13/02/2014

RANK’N’OL #S02E40. Tout avait pourtant commencé par une subtile tête de Briand à la réception d’un centre de Miguel Lopes. Puis les choses ont tragiquement viré au classique : un OL qui confisque le ballon, qui croque, qui recule et qui craque en fin de match sur coups de pied arrêtés. Les Lyonnais se font sortir de la Coupe de France à domicile par un club de Ligue 2, tout Lens qu’il soit (1-2 ap). Cette élimination est peut-être un mal pour un bien, à condition de croire qu’on peut se défenestrer et retomber sur ses pieds.

 

Jeudi 13 février 2014, 8e de finale de la Coupe de France

Olympique Lyonnais – RC Lens 1-2 (après prolongation)

Buts : Briand (9e) pour Lyon ; Valdivia (90e +3, s.p.), Gbamin (94e) pour Lens

OL : Vercoutre – Miguel Lopes (Zeffane, 74e),  B. Koné, Umtiti, Bedimo – Malbranque, Gonalons (cap.), Mvuemba – Grenier (Danic, 90e) – Gomis (Lacazette, 69e), Briand. Entr. : Rémi Garde.

 

Olympique Lyonnais

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

Olympique Lyonnais1. Clément Grenier

L’histoire retient que, pour deux coups francs tentés, les vingt-deux corners concédés par la défense finissent par avoir raison de la belle domination lyonnaise. Voilà pourquoi Grenier ne sera jamais Juninho. Et c’est tant mieux tant l’Ardéchois possède cet art de la ligne de passe aussi sèche que décisive qui pourrait faire la décision autrement plus qu’un coup de pied arrêté qui le voit porter sur ses épaules le fardeau devenu trop lourd du coup de Juni. Pour ceux qui se seraient arrêtés aux compils de l’artificier pernambucano, on rappellera que l’histoire de l’OL s’est bien plus souvent jouée autour de ces quelques princes de la passe (Chiesa, Gava, Dhorasoo, Tiago) qu’autour de n’importe quel autre technicien. Pour l’instant, Grenier donne l’impression d’être encore pris entre deux impératifs : celui catégorique qui le rend juninhesque à chaque coup franc et celui de la raison bien pratique quand même qui l’oblige à donner dans le volume à Gourcuff pour s’imposer à nouveau au poste de meneur en chef. A force de courir après les autres, Grenier en oublie peut-être l’essentiel : incarner ce modèle de milieu lyonnais qui passe tellement mieux que les autres qu’il en oublie de passer un tour de Coupe.

Olympique Lyonnais2. Maxime Gonalons

Puisque Grenier ne parvient pas encore à pousser le volume au niveau lui permettant de tenir deux mi-temps et que le duo Malbranque-Mvuemba peine à faire le boulot d’un Gourcuff question prise d’intervalles et libération de l’espace, il faut descendre jusqu’à Gonalons pour animer le losange. Jusqu’aux arrêts de jeu, l’OL n’a pas eu à en souffrir. D’autant que Max sait encore y faire pour récupérer, donner le tempo au circuit de conservation, trouver le moment pour basculer et provoquer ainsi le décalage. Le genre de meneur caché dont il est difficile de se passer quand, comme Rémi Garde, on semble obsédé à ce point par cette idée de possession de balle qui peut virer à la confiscation. Un moyen parmi tant d’autres de dominer une partie, mais qui ne peut être une fin en soi, ce qu’ont fini par rappeler les Lensois. De quoi ramener Gonalons de ce rôle de meneur caché occupé par défaut à celui de joueur-moyen comme les autres.

Olympique Lyonnais3. Samuel Umtiti

Parce que la formation lyonnaise fait la part belle aux joueurs offensifs, Samuel Umtiti est bien parti pour être le grand oublié du grand top des pros sortis par l’OL. Une injustice que le Rank pourrait bien tenter de réparer si le Fossoyeur de Ménival ne préférait s’en charger lui-même. Pour ça, Umtiti se contente de reprendre à son compte ces quelques principes servis par ses formateurs, prouvant au passage qu’ils ne s’adressent pas seulement à ceux qui jouent devant. Anticipation, intelligence mise au service du collectif, assurance technique : tout y est pour permettre à l’OL de passer sa première mi-temps le plus loin possible de sa défense et de ce qui pourrait la faire chuter. Si vous pensiez qu’on évoquait par là Bako Koné, il n’y a qu’un pas que Zeffane s’est chargé de faire pour provoquer le penalty qui change la face du match.

Olympique Lyonnais4. Miguel Lopes

On s’est longtemps demandé ce qui pouvait se cacher sous les centres systématiquement contrés que pouvaient envoyer Miguel Lopes à intervalles trop réguliers. On a eu la réponse à la 9ème minute lorsque Briand s’est pointé pour reprendre le premier qui lui est parvenu : ces centres sont bien décisifs. Le genre de nouvelle qui change tellement le sens de l’histoire qu’on en viendrait à croire les théories les plus folles, comme celle qui voudrait que Thierry Roland coule en vérité des jours heureux sur une île cachée du monde, aux côtés d’autres légendes du showbiz comme Elvis Presley ou Michael Jackson. Le genre de repaire d’où le père d’une certaine Rank critic aurait très bien pu s’écrier en voyant le centre de Miguel Lopes : « Je crois qu’après avoir vu ça, on peut mourir tranquille… Enfin, le plus tard possible… Ah, c’est super ! Quel pied ! Ah quel pied ! » Drôle de pied, ouais.

Olympique Lyonnais5. Jimmy Briand

Après son but à la 93e minute de Geoffroy-Guichard, Jimmy Briand aurait pu tout se permettre. Au hasard, se rouler dans la coke, coucher avec des putafranges ou tourner des pubs pour les cafétérias Casino. Au lieu de quoi, il continue d’incarner le premier joueur de devoir au sein de l’effectif lyonnais. Soit un type qui, en plus d’être renvoyé aux marges du onze type, passe l’essentiel de son match à s’arracher pour remiser, relancer, harceler. Ce qui en fait un joueur comme Garde doit en avoir besoin à l’heure de concerner tout son effectif pour boucler la saison. Qui ne serait pas non plus Saint Jimmy sans ce centre qui aurait dû être autrement plus décisif (87e) que son but de la tête (9e) pour la suite des opérations. Preuve qu’il n’y a jamais de devoir sans son enfer.

Par Serge Rezza

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon

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