OL : dix raisons de croire au titre

Olympique Lyonnais

LIGUE 1. En tête du championnat pour la première fois depuis deux ans, et ce à la mi-saison, les Lyonnais commencent petit à petit à s’imaginer soulever l’Hexagoal en mai, pour la première fois depuis sept ans. Un dernier titre pour la dernière saison à Gerland, ce serait beau. Et pas impossible, la preuve.

 

31 août : au soir de la 4e journée, Lyon est 17e. L’Équipe du Soir s’interroge : l’OL va t-il jouer le maintien cette saison ?

Un peu plus de quatre mois plus tard, dans la foulée d’une éclatante victoire face à Toulouse, les Gones ont fait taire leurs détracteurs en s’emparant brillamment du fauteuil de leader. De là à rêver au titre, il n’y a qu’un pas, que nous franchirons sans problème. En voici les dix raisons principales.

 

1. Parce que le jeu est là

« Lyon a le potentiel pour être champion. […] Cette équipe a un grand futur devant elle. C’est un beau leader. » Alain Casanova, entraîneur du TFC

Salué par tous les observateurs du football et reconnu comme ayant le plus beau jeu de France, l’OL fait plaisir à voir. Ça joue, passe, re-passe, double, dédouble, s’amuse. Troisième équipe du championnat au classement de la possession de balle (56% en moyenne), deuxième à celui des tirs tentés (289), première en tirs cadrés (42,6%), deuxième en ballons joués (12 759), l’OL est surtout premier au classement, avec 42 points à la 20e journée, soit son meilleur total depuis la saison 2007-2008, la saison du dernier titre… Contrairement ce que veut faire croire Jean-Michel Aulas, c’est tout sauf « anecdotique ».

 

2. Parce que l’OL a des résultats probants contre ses rivaux

Match nul à Paris, victoires à Bordeaux, face à Marseille et Monaco : en dehors de la déroute dans le Forez, l’OL a assuré dans ses chocs face à ses cinq premiers poursuivants, avec 10 points pris sur 15 possibles. La réception de trois d’entre eux rend la phase retour encore un peu plus savoureuse. Seuls ses résultats face aux promus (défaites à Metz et Lens) noircissent un peu le tableau. Mais notons que si Lens devait déposer le bilan avant la 30e journée, les Lyonnais reprendraient trois points à leurs cinq premiers poursuivants, qui eux ont tous battu les Sang et Or.

 

3. Parce que le diamant est plus résistant que le poids du passé

Hubert Fournier n’est pas stupide. Après avoir constaté que ses premières mises en place tactiques n’étaient pas concluantes, l’ancien coach de Reims s’est résolu à reprendre la tactique de son prédécesseur, Rémi Garde. Et force est de constater que le 4-4-2 diamant (losange <> avec les doigts) est le plus adapté aux caractéristiques lyonnaises. Il semble définitivement avoir remplacé l’historique « 4-3-3 à la lyonnaise ». Milieux, latéraux et attaquants s’y épanouissent à qui mieux mieux, tandis que les adversaires coulent sous les abordages répétés de Fékir, Lacazette et consorts. Une marque de fabrique qui peut entrer dans l’histoire en cas de titre, en mai 2015.

 

4. Parce que l’attaque répond présent…

43 buts en 20 journées (meilleure attaque de Ligue 1), soit 2,15 buts par rencontre ; des volées à la pelle ; 14 buts sur les quatre derniers matchs ; un meilleur buteur, Alexandre Lacazette, qui reste sur quatre doublés consécutifs en Ligue 1 (une première dans l’histoire du championnat) et comptabilise même 19 buts, auxquels il faut ajouter 5 passes décisives ; et un compère qui n’est pas en reste puisque Nabil Fekir est le troisième meilleur buteur (8) et le deuxième meilleur passeur (5) du championnat… à égalité avec Clinton N’Jie. Malgré les incessants changements de meneurs (Gourcuff, Ferri, Malbranque, Fekir, Bahlouli et Ghezzal ont occupé le poste), l’OL enchaîne les buts comme des perles, spécialement à Gerland, redevenue forteresse imprenable (9 victoires consécutives, dix victoires en onze matchs).

 

5. … tout comme la défense !

Oubliée la fin de saison 13/14 catastrophique, la recrue Lindsay Rose éjectée en CFA et Bako Koné de retour sur le banc, Milan Bisevac a repris sa place dans le onze type. Si le Serbe n’est pas encore complètement rassurant, sa régularité a permis à l’OL de franchir un cap et à Anthony Lopes et ses filets de moins trembler, même si le gardien est un des plus sollicités de Ligue 1 (5e au classement du nombre d’arrêts). Avec la deuxième meilleure défense du championnat (17 buts encaissés en 20 journées), l’OL retrouve un aplomb défensif perdu depuis de longues années. En encore, Samuel Umtiti n’a pas atteint sa plénitude et Henri Bedimo n’est que l’ombre du joueur de la saison dernière. En revanche, Christophe Jallet est définitivement la bonne pioche du mercato d’été. L’expérience à l’arrière, la fougue de la jeunesse à l’avant. Une recette savoureuse et gagnante jusqu’à présent.

 

6. Parce que l’OL a de la continuité

Yoann Gourcuff toujours en mode intermittent du spectacle, Clément Grenier et Gueida Fofana absents à n’en plus finir, Yassine Benzia qui se balade entre le groupe pro, la CFA et l’infirmerie : comme à son habitude, l’OL est constamment handicapé, ce qui a surtout plombé le début de saison des Rhodaniens (trois défaites en quatre journées). Mais malgré cela, l’épine dorsale de l’équipe répond présent. Lopes, Umtiti, Gonalons, Fékir et Lacazette sont assurément les cinq joueurs clé de l’OL cette saison. Et lorsqu’ils assurent sur le terrain, ceux qui accompagnent passent dans l’ombre, fidèles porteurs d’eau, à l’image de Jordan Ferri et Corentin Tolisso.  

7. Parce que le collectif est solide

« Le club est uni dans les moments difficiles et il y a une véritable force collective qui se travaille au quotidien. Il fallait peut-être passer par ces moments-là pour en arriver là. » Bien qu’il ait été l’un de ses joueurs il y a une quinzaine d’années, Hubert Fournier a été surpris par le poids de l’Institution Olympique Lyonnais depuis son arrivée sur le banc l’été dernier. Après des débuts catastrophiques, le club n’a pas cédé à la panique. Le staff et le groupe lyonnais ont redressé la barre de la plus belle des manières. Les joueurs se connaissent souvent depuis des années avec, souvent huit titulaires issus du centre de formation et affichent une complicité naturelle qui influe directement sur la qualité de jeu, mais aussi le sens du sacrifice.

 

8. Parce que l’OM et le PSG piétinent

Laurent Blanc en délicatesse avec ses dirigeants et ses joueurs, Marcelo Bielsa critiqué en interne : les déboires de ses rivaux les plus coriaces jouent incontestablement en faveur du paisible Olympique Lyonnais. Et doivent être exploités un maximum. La CAN affaiblissant surtout l’OM pour un mois, il serait dommageable de ne pas en profiter pour creuser l’écart.

 

9. Parce que la formation serait récompensée

Champion de France avec essentiellement des joueurs issus du club et même de la région, ce serait franchement réjouissant. Mais ce serait surtout la garantie de passer trois mois exceptionnels avec JMA sur Twitter.

 

10. Parce que Gomis

Malgré le départ du grand frère, du pivot de l’attaque, du plus fidèle soutien à l’expression individuelle d’Alexandre Lacazette, l’OL arrive à s’en sortir. Et ce serait encore plus beau si les Lyonnais arrivaient à créer l’exploit pendant que Bafétimbi Gomis s’enlise dans son « projet sportif ». À moins qu’il ne quitte Swansea pour aller chercher fortune ailleurs. Oui, on insiste un peu beaucoup ici sur son cas. Mais on a le droit d’être lourd comme d’autres ont le droit d’être démago. À condition d’avoir raison à la fin.

Pierre-Antoine Vinerier

(Photo Jean-Marc)

Commenter

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>