Nouveau coach de l’OL : Juninho, le choix du cœur

Olympique Lyonnais

SONDAGE. Jean-Michel Aulas devrait officialiser d’ici la fin de semaine le nom du successeur de Rémi Garde sur le banc de l’Olympique Lyonnais. En attendant, 1 269 internautes du Libéro Lyon ont indiqué leur préférence. Et si aucun candidat ne se détache formellement, Juninho arrive en tête des suffrages, devant Hervé Renard.

Le sondage : Quel entraîneur pour succéder à Rémi Garde ?

Juninho, au-delà du raisonnable

Le cœur a ses raisons que la raison ignore. Et même si aucun supporter de l’OL n’ignore que l’option Juni est quasi impossible, et d’ores et déjà écartée par Aulas, on n’efface pas huit ans d’amour pour un vulgaire bout de papier estampillé par la FFF. Car Juninho n’a pas son DEPF (diplôme d’entraîneur professionnel de football), désormais obligatoire dans le cadre du fair play financier. Il n’a même pas le DEF pré-requis pour avoir le droit d’entamer les deux ans de formation. Mais au-delà de la carence administrative, certains ont également pu pointer l’absence d’expérience sur le banc de l’ancien n°8 de l’OL. Ce à quoi ses partisans ont opposé l’argument – recevable – que la rage de vaincre et la culture tactique du joueur ne pouvaient qu’en faire un bon entraîneur. Mais on retiendra aussi que de nombreux inconditionnels de Juninho n’ont pas donné leur voix au Brésilien, estimant que Juninho ne méritait pas de se retrouver à la tête d’une équipe au destin encore trop aléatoire. Parce que l’OL est trop faible aujourd’hui pour qu’on le confie à son icône.

Hervé Renard : les résultats parlent, lui aussi

C’est la hype de 2014 et il est un des candidats les plus crédibles – enfin, au moment où on écrit ces lignes… – dans l’esprit de JMA. Il faut dire qu’Hervé Renard a accumulé les miracles en deux ans et demi, de la victoire avec la Zambie en Coupe d’Afrique des nations 2012 au retour, vain mais exceptionnel, de Sochaux dans la course au maintien. Et de miracles, l’OL va peut-être en avoir besoin : faire aussi bien – voire mieux – malgré les départs, tirer profit de la présence de Gourcuff s’il ne part pas, lancer durablement Benzia ou Bahlouli, etc. Mais s’il ne récolte que 16% des votes malgré une dynamique hyper favorable, c’est aussi parce que son profil de grande gueule un poil mégalo ne semble taillé ni pour Lyon, ni pour l’Institution (©). Et que son amour de jeunesse pour les Verts pèse un peu lourd.

Éric Carrière, présumé capable

« Être coach me plairait. Mais, par exemple, si tu es coach, tu ne peux pas aller au ski une semaine avec tes enfants. » C’est que nous confiait l’ancien meneur de jeu de l’OL (de 2001  2004) en décembre dernier. Et pourtant, quelque 187 personnes, et sûrement des dizaines de milliers d’autres, seraient prêtes à le soustraire à sa famille rien que pour voir si Carrière est à la hauteur de ses analyses et de sa filiation avec Raynald Denoueix. Peu de chances là aussi de voir le projet se réaliser, puisque Carrière, comme son ancien coéquipier, n’est pas encore titulaire du DEPF, même s’il est plus avancé que Juninho dans le cursus, puisqu’il a son DEF ainsi que son diplôme de manager général de club sportif professionnel qui devrait lui valoir quelques équivalences.

Lire ou relire l’entretien avec Éric Carrière : « On avait un groupe plus proche des gens »

Claudio Ranieri : l’expertise, ça se paye

Il a souvent été reproché à Claudio Ranieri de n’être qu’un éternel second, mais ce défaut serait plutôt perçu omme une qualité du côté de Lyon, au moins pour le président et les actionnaires de l’OL. Terminer deuxième, c’est la garantie d’empocher les millions de la Ligue des champions sans débourser ceux des primes de titre. Mais même avec le futur ex-coach de Monaco, l’OL a tout de même trop peu de garanties de finir le prochain championnat aussi bien placé, ce qui ne justifierait alors pas les frais nécessaires pour le faire venir. Parce que Ranieri, c’est un nom, donc un salaire et quelques conditions, à commencer par venir avec ses hommes. Son profil n’est donc pas aussi idéal pour les dirigeants qu’il ne l’est pour les journalistes.

Hubert Fournier, loin derrière

Raymond Domenech est le quatrième choix des internautes du Libéro, dont une part non-négligeable reste plus attachée à l’histoire lyonnaise qu’à celle de l’équipe de France. Le pari aurait eu de la gueule, mais il a surtout du plomb dans l’aile puisque le coach de la montée en D1 (1989) et de la première qualif’ européenne de l’ère Aulas (1991) aurait décliné. Il est suivi dans le classement par celui dont le profil en fait le favori objectif. Mais Hubert Fournier a beau être passé par Lyon (de décembre 1997 à juin 2000) en tant que joueur et avoir mené le Stade de Reims de la Ligue 2 à une place au chaud au sein de l’élite, il ne semble pas bénéficier aux yeux des Lyonnais de ce petit truc, que ce soit dans son CV ou dans sa personnalité, apte à éclipser le souvenir de Rémi Garde. En tout cas pour l’instant. Pour le reste, les solutions internes, malgré la bonne cote de Stéphane Roche, n’ont pas davantage convaincu les supporters que Jean-Michel Aulas. L’option Christophe Galtier n’en est pas une pour les votants, même si le coach de Saint-Étienne a gardé de bons contacts avec le staff de l’OL depuis son passage en tant qu’adjoint d’Alain Perrin en 2007-08. Mais le rejet le plus fort reste pour Jacques Santini. À moins que ce ne soit que de l’indifférence.

Pierre Prugneau

(Photo Nicolas Segura – Panoramic)

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