L’OL des points cardinaux

OL

DEMI-LOL. On a souvent entendu ces derniers jours que le RC Strasbourg était « l’OM de l’est ». Pour battre les Marseillais sur leur propre terrain, Zénon Zadkine a déniché pas moins de quatre « OL de quelque chose ». Un par point cardinal.

 

L’OL du sud : le FC Barcelone

C’est peut-être la comparaison la plus évidente du lot : du rouge, du bleu, deux clubs réputés pour leur centre de formation (la Masia barcelonaise, la Groupama Academy lyonnaise) (j’ai -5% de réduction sur mon assurance habitation chaque fois que je les cite), deux 4-3-3 mythiques mis en place par des entraîneurs charismatiques (Johan Cruyff, Paul Le Guen), un même culte voué à Samuel Umtiti…

On mettra de côté les petites différences qui peuvent exister : leur formidable outil est loin d’offrir la même visibilité et la même ambiance que le Groupama Stadium (-10%), sans compter qu’il ne produit pas de miel et ne dispose ni de wifi ni de LED, et leur Lionel Messi n’est qu’une version 1.0 de Nabil Fekir.

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L’OL de l’est : le Kalkulet Nijni Novgorod

Nijni Novgorod est un peu le Lyon de la Russie : pendant longtemps, cette cité bourgeoise (le taux de chômage n’y est que de 27,8%) n’a guère pu vibrer pour les exploits de son club de football, qui n’avait pas les résultats qu’on peut attendre d’une des plus grandes villes du pays. Cela a changé durant les années 60.

Face au Spartak (club des syndicats) et au Lokomotiv (club des cheminots), le Kalkulet (club des experts-comptables) remporte en effet 7 titres consécutifs de 1961 à 1967. Pas le seul point commun avec l’OL. Les supporters adverses ont en effet l’habitude de se moquer des fréquents « штраф за Нижний Новгород » (penalty pour Nijni Novgorod), une expression désormais proverbiale.

Aleksandr Lacazov, le buteur local, inscrit alors la bagatelle de 630 buts en 7 saisons, soit 2,8 penalties par match ! La réussite le fuira néanmoins à partir de 1967, une date maudite pour la famille Lacazov puisque Igor (père d’Aleksandr) est cette année-là démis de ses fonctions de président du KGB. Très marqué, son fils ne marquera plus jamais un but en professionnel suite à l’événement. Le Kalkulet sombra lui peu à peu dans l’oubli (le club évolue aujourd’hui en 11e division russe et n’a plus bénéficié d’un penalty depuis, hasard du calendrier, 1967 !).

 

L’OL de l’ouest : les Racoons de Dyersburg

Direction l’ouest, et même le Far West. La comparaison se base ici sur un seul homme. À Dyersburg (Tennessee), le président des Racoons est en effet plus connu sous le nom de « You Know, That Crazy Guy Who Tweets Bullshit About That Sissy’s Game ! » Est-ce que le self-made man qui a fait fortune dans l’informatique dans les années 80 (il a conçu Clippy, le trombone de Microsoft) nous rappelle quelqu’un ? Mmmm, on vous laisse seuls juges.

 

 

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L’OL du nord : Kemijärvi Bollklubb

L’aventure du Kemijärvi Bollklubb, c’est d’abord celle d’un homme. Dans cette ville finlandaise où le soleil ne se lève quasiment jamais de novembre à janvier, le président du club de football Tapio Mäkinen avait bien du mal à intéresser à son sport une population locale plutôt branchée hockey sur glace et chasse aux rennes.

Un reportage sur le centre de formation de l’Olympique Lyonnais diffusé avant Le Mans-OL (la chaîne Ruutu+ Urheilu 2 a acquis par erreur les droits de la Coupe de la Ligue française en pensant surenchérir sur la League Cup anglaise) change totalement sa façon de penser le football. Son club mettra dorénavant l’accent sur les jeunes. Le président investit de sa poche pour construire d’immenses terrains couverts, qui permettent de s’entraîner toute l’année. Il bâtit dans son propre domaine un grand centre de vie, où il se charge d’accueillir personnellement des dizaines d’adolescents venus de toute la Laponie auxquels il paye leurs licences, leurs équipements et leurs études !

Et ça paye : la jeune garde du Kemijärvi Bollklubb enchaîne deux montées consécutives et passe du Nelonen (D5) au Kakkonen (D3), tout en se permettant un beau parcours en Coupe de Finlande 2013 avec les éliminations de KuPS et de l’Inter Turku et une courte défaite 1-0 contre l’HJK Helsinki en demi-finales. La belle histoire du club se termine finalement brutalement avec la condamnation de Tapio Mäkinen pour pédophilie.

Zénon Zadkine

(Photo Damien LG)

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