« Gignac et Lacazette ensemble, ce serait pas mal »

Olympique Lyonnais

OL-OM. Bryan Bergougnoux a joué deux saisons avec André-Pierre Gignac à Toulouse, mais il ne leur avait fallu que quelques jours pour devenir potes. Et comme il ne manque quasiment aucun match de l’OL, il n’ignore rien d’Alexandre Lacazette. Alors avant le choc de dimanche, le meneur de Tours évoque les deux meilleurs buteurs de Ligue 1.

Élie Baup n’a pas fait grand-chose pour que ça se ressente sur le terrain, mais entre André-Pierre Gignac et Bryan Bergougnoux, le courant est passé tout de suite : « Dès le stage de début de saison, on s’est bien entendu. On faisait les cons, on mettait la bonne humeur. » 

« On est allé le voir avec Pantxi Sirieix, Étienne Didot et Mauro Cetto et on lui a dit : ‘On va jouer pour toi, et on va faire en sorte que toute l’équipe joue pour toi.' » Bryan Bergougnoux

Enfin le plus fou reste – et de loin – le Provençal. Son voisin, le très zen Daniel Braaten, sorti un jour de sa sieste par l’impact des tirs de paintball sur le mur de sa maison, pourrait en témoigner.

Gignac est « un joueur de vestiaire », mais il n’est pas exclu que son côté potache le décrédibilise un peu aux yeux du coach à la casquette, qui ne le titularise que treize fois lors de la saison 2007-2008, alors qu’il l’a fait venir de Lorient pour 4,5 millions d’euros. « Dédé » ne marque que deux buts en L1 cette saison, le dernier le 25 août… Et un an après s’être qualifié pour le tour préliminaire de la Ligue des champions, le Tef’ sauve sa place en Ligue 1 de justesse (17e).

« Gignac est un joueur à l’ancienne »

Olivier Sadran débarque Élie Baup, remplacé par son adjoint, Alain Casanova. Johan Elmander, qui avait les faveurs de l’ancien entraîneur, part à Bolton. Gignac va avoir sa chance et ses coéquipiers vont tout faire pour qu’il la saisisse. « Quand Casa est arrivé, on est allé le voir avec Pantxi Sirieix, Étienne Didot et Mauro Cetto et on lui a dit : ‘On va jouer pour toi, et on va faire en sorte que toute l’équipe joue pour toi' », raconte Bergougnoux. Et ça marche. Gignac marque 24 buts en Ligue 1 et Toulouse termine 4e. « À un moment, j’ai même cru qu’on allait jouer le titre. »

Pour le capitaine du Tours FC, il n’y a pas de secret avec Gignac : « C’est un joueur à l’ancienne, qui a besoin de se sentir aimé. Quand on lui donne, il le rend au centuple. Il marche à l’affectif, et les entraîneurs sous-estiment trop cet aspect de nos jours. » Mal inspiré ou plus vraisemblablement mal aiguillé, Bergougnoux part à Lecce au terme de la saison. APG quitte lui la ville rose un an plus tard, pour Marseille. C’était écrit. « Il ne pensait qu’à l’OM. Tu lui aurais dit qu’il avait le choix entre le Milan et Marseille, il aurait choisi Marseille. »

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Pour Bryan Bergougnoux, « ça se voyait tout de suite que Lacazette était fait pour jouer avant-centre ». (Photo Franck Lavis – Tours FC)

Et malgré des débuts difficiles (huit buts la première saison en Ligue 1, un seul la suivante), Gignac est bien revenu avec deux années à 13 puis 16 buts et ce début de saison tonitruant (dix réalisations en dix journées). Il a beau être sorti du meilleur centre de formation de France, Bryan Bergougnoux admire ce joueur qui est seulement passé par la petite structure du FC Martigues dans sa jeunesse, ce qui en ferait selon lui presque un atout : « Il n’a jamais été ‘déformé », il a gardé son instinct. » Il est catégorique : « Il a sa place en équipe de France. Derrière Benzema, Gignac et Lacazette sont les meilleurs, » assure-t-il, sans oublier de souligner que « Ben Yedder [l]’impressionne. »

« Et comme Lacazette va en marquer deux dimanche… »

Mais le Toulousain n’est « que » troisième au classement des buteurs de la L1 et le dauphin de Gignac reste Lacazette. Un joueur que Bergougnoux a longtemps attendu de voir dans l’axe, à un poste où le Kid de Mermoz a été fixé il y a seulement un an après de longs mois sur le côté. « Je ne comprenais pas, c’était du gâchis. Avec cette capacité de se retourner sur ses deux pieds, ça se voyait tout de suite qu’il était fait pour jouer avant-centre. » Son aîné reconnaît toutefois que cela a eu des vertus pour Lacazette : « Il a été patient et ça l’a fait progresser. » Désormais prêt à être jugé sur ses stats, Lacazette assume. « Il en est à huit buts. Et comme il va en marquer deux dimanche, il sera à dix », se marre (à peine) Bryan Bergougnoux.

Mais si son choix est clair pour OL-OM, le Més que un Gone* n’oppose pas les deux attaquants. Au contraire. « Ils sont très très complémentaires. Les deux sont capables d’alterner entre prendre la profondeur et décrocher, ils savent aller sur les côtés… Gignac et Lacazette ensemble, ce serait pas mal. » Et s’il faut un meneur de jeu pour alimenter ce bouillant binôme virtuel, on a un 06 à filer.

Pierre Prugneau


(Photo Nolwenn Le Gouic – FEP / Panoramic)

(*) Plus qu’un Gone, en référence au slogan catalan du Barça « Més que un club » (plus qu’un club)

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