Devaux : « J’ai hâte de commencer »

LA DUCH. En attendant de retrouver l’entretien Sous l’horloge et de revenir sur sa carrière de joueur, Jean-Christophe Devaux raconte comment il est devenu entraîneur, sa vision du métier et son plan pour Lyon Duchère alors que le CFA reprend ce week-end. 

Lyon Duchère

Jean-Christophe Devaux lors du stage d’avant-saison à Tignes. (Photo Lyon Duchères AS)

 

« Ma femme m’a dit : ‘Allez, vas-y' »

Devenir entraîneur, c’est une chose à laquelle tu as toujours pensé ou c’est venu à la fin ?

Malgré une première année qui s’est super bien passée, ça s’est très mal passé quand j’ai fini ma carrière à Reims (en 2009, ndlr). Notamment avec le directeur sportif Olivier Létang, qui est aujourd’hui au PSG. Donc je ne voulais plus entendre parler de foot. Je suis revenu ici, j’ai coupé pendant trois mois. Et Jean-Paul Ancian, l’entraîneur d’Ain Sud, qui est depuis entré dans le staff de la sélection de Côte d’Ivoire, n’arrêtait pas de m’appeler pour me demander si ça m’intéresserait de devenir entraîneur-joueur. Ma femme m’a dit : « Allez, vas-y. » Et je suis tombé sur un bon groupe. D’abord comme joueur, en DHR (niveau 7) puis comme entraîneur-joueur pendant un an et demi. Mais c’est une position assez difficile : tu crées des liens avec des joueurs, t’as du mal à les sortir… J’ai dit stop et je me suis mis vraiment entraîneur.

Et même quand on a connu le haut niveau en tant que joueur, est-ce qu’il y a une appréhension au moment de faire un bond de deux divisions d’un coup (de DH à CFA) ?

Non, j’ai hâte de commencer, je retrouve vraiment ce que j’ai connu : une approche plus professionnelle, avec des entraînements tous les jours. On essaie vraiment de structurer tout ça. On a mis en place un protocole avec les médecins de la Sauvegarde, pour avoir un suivi tout de suite dès qu’il y a une blessure, on a un osthéo, un préparateur physique, un kiné qui nous suit tout le temps, on a accès à la salle Diagana, etc.. Avec le président (Mohamed Tria) et Karim (Mokkedem), on était sur la même longueur d’ondes : l’important, c’était de mettre en place un staff avant même d’aller chercher les joueurs.

« Un joueur d’avenir et un joueur d’expérience par poste »

Le recrutement est assez impressionant.

On a fait un recrutement intelligent. On essaie de développer notre identité lyonnaise, c’est quasiment tous des Lyonnais. Mais on n’a pas pris des joueurs pour prendre des joueurs. Tous les postes sont doublés, par un joueur d’avenir et un joueur d’expérience. On a plusieurs tactiques, tout va dépendre de comment ça va fonctionner sur le terrain. 4-4-2, 4-3-3, 4-2-3-1 : c’est bien d’avoir plusieurs options. Mais l’idée, c’est d’avoir une équipe qui joue au ballon. Ce qu’on veut, c’est construire nos victoires, donner l’impression d’être une machine. Même face à des équipes qui restent en place, on a les joueurs pour les déstabiliser. Avec Karim, on a vachement bosser là-dessus. On se connaissait comme ça, mais on est vachement complémentaires : il a appris le foot « dans les papiers », il est pédagogue, il est super, il connaît parfaitement la préparation physique, et moi j’ai appris sur le terrain.

« J’ai pioché chez tout le monde. Sauf chez Papin »

Souvent les attaquants devenus entraîneurs proposent un foot hyper austère alors que les anciens défenseurs envoient davantage de jeu.

Si tu regardes, tu n’as pas beaucoup d’attaquants qui ont fait de grosses carrières sur le banc. En général, ce sont des milieux, des défenseurs voire des gardiens qui font de bons entraîneurs.

Ce sont des mecs qui ont vu le jeu…

Déjà, et puis ce sont des mecs qui jouaient pour l’équipe. Un attaquant, c’est plus individuel, ça joue « pour sa gueule ». Nous, on a ça : la tactique, la notion d’effort, l’habitude de replacer, de diriger. C’est ça qui fait la différence.

Quels sont les entraîneurs qui t’ont marqué ?

Pour moi, c’est le meilleur, c’est Ivan Hasek : un gros tacticien mais qui savait te motiver, te mettre la grinta, vachement intelligent. Et puis c’était un mort-de-faim. Mais je me suis inspiré de tous ceux que j’ai croisés : Lacombe, Duguépéroux, Kombouaré, etc. J’ai pioché chez tout le monde. Sauf chez Papin.

Propos recueillis par Pierre Prugneau

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