Carrière : « On avait un groupe plus proche des gens »

SOUS L’HORLOGE. (Deuxième partie) Après avoir évoqué son improbable parcours, de la PH dans le Gers au titre de meilleur joueur de L1 avec Nantes, Éric Carrière nous livre son onze OL star et revient sur sa période lyonnaise. Où il est question d’une délicieuse passe pour Sonny Anderson, de son rôle d’ailier (très) contrarié sous Santini, de Michael Essien, mais aussi de parties de ping-pong avec les Bad Gones et d’un match au cœur du Virage Nord.

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Le 8 avril 2004, Éric Carrière se retrouve au milieu des Bad Gones à l’occasion du quart de finale de Ligue des champions OL-Porto (2-2). « Ils m’ont fait peur les gars ! » (Photo Panoramic – Alain Mounic)

« Comme moi, Clément Grenier doit pas mal cogiter »

Quel joueur te ressemble aujourd’hui en L1 ?

Il y en a beaucoup. J’aime bien Clément Grenier. Il a plus de frappe et est plus grand que moi mais dans la vision du jeu et les prises de balle, on est un peu dans le même registre.

Il est pourtant assez loin de son niveau de la fin de saison passée…

Je pense qu’on est un peu pareil. C’est quelqu’un qui doit pas mal cogiter. C’est intéressant pour la progression mais ça peut être à double tranchant au niveau de la confiance. J’aime bien sa façon de prendre l’information et de faire son contrôle vers l’avant, contrairement à un Marvin Martin par exemple. Après, je ne vais pas me comparer à des joueurs de Barcelone… (sourire)

Justement, tu te sens-tu plus Iniesta ou Xavi ?

Iniesta a une accélération que je n’ai jamais eue. On va dire que je suis un tout petit peu Xavi et un tout petit peu Iniesta ! Mais alors que ç’a eu du mal à passer avec lui, Coco Suaudeau avait donné une interview où il confiait que parmi les joueurs qu’il avait connus à Nantes, j’étais celui qui aurait pu jouer dans cette équipe du Barça. Bon, peut-être que le journaliste s’est trompé et qu’il voulait citer Jean-Michel Ferri !

Tu évoquais Clément Grenier mais que penses-tu de Yoann Gourcuff ?

Je faisais partie de ceux qui voyaient comme un super recrutement sa venue de Bordeaux. Je suis vachement déçu parce qu’il ne respire pas la joie de vivre, c’est étonnant. Gourcuff a toutes les qualités dans le jeu mais il ne prend pas de plaisir. Il ne faut pas attendre ce plaisir, il faut par moments aller le chercher et je le trouve assez attentiste (entretien réalisé avant OL-Reims et Lorient-OL).

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« J’ai participé aux trois titres les plus difficiles à obtenir. » (Photo Le Libéro Lyon – Jérémy Laugier)

« J’ai estimé que Diarra, Essien et Juni, c’était plus fort que moi »

Le milieu en losange désormais mis en place par Rémi Garde, qui favorise Grenier ou Gourcuff en numéro 10, te plait-il ?

Je ne vois pas beaucoup d’intérêt à ce milieu. En tout cas, il vaut mieux y jouer en 10 que sur le côté où tu fais la navette et que tu es toujours à contretemps. C’est à toi de monter sur le latéral opposé. Mais tu arrives quand il a déjà le ballon, donc à tous les coups, il te fait son petit crochet intérieur…

Gardes-tu un meilleur souvenir de ton titre de champion avec Nantes (2001) ou avec l’OL l’année suivante ?

Au niveau du jeu, c’est à Nantes que ça me convenait le mieux. Il  y a eu des matchs où je savais en entrant sur le terrain qu’il ne pouvait pas nous arriver grand-chose. Ce qui n’a pas été le cas après avec Lyon car le registre de jeu était différent et c’était à moi de m’adapter.

Quelle saison t’a le plus marqué à Lyon ?

Ça reste la première. Mon seul regret est de m’être claqué au moment du quart de finale de Ligue des champions contre Porto pour ma dernière année (2003-04). Quand tu ne finis pas la saison, tu ne vis pas le titre avec la même saveur. Les deux premiers championnats, face à Lens et à Montpellier étaient sympas. Mais même là, il y a un petit bémol. On gagne à Montpellier puis on prend quatre contre Guingamp à Gerland (1-4). Le public n’a pas compris. Nous, on savait qu’on n’avait pas été nickels entre les deux matchs… (Rires)

Penses-tu être parti au bon moment de l’OL ?

On ne saura jamais. J’ai failli prolonger à Lyon en fin d’année 2002 car j’étais super bien. Puis je me fais choper au genou (ligament latéral interne) par M’Bami à Sedan. Je fais cinq mois avec des douleurs suite à ça. Mon niveau baisse considérablement car ma tête était dans mon genou. C’est aussi là que je perds ma place en équipe de France. J’ai participé aux trois titres les plus difficiles à obtenir, où on maîtrisait beaucoup moins et je suis parti (pour 3 millions d’euros un an avant la fin de son contrat) quand il y avait Diarra, Essien et Juni au milieu. J’ai estimé que c’était plus fort que moi et (Gervais) Martel voulait vraiment que je vienne dans un nouveau projet au RC Lens.

Qu’est-ce que tu ressens le jour où tu vois débarquer Michael Essien, qui sait presque tout faire, qui court vite et qui fait 15 kg de plus que toi ?

Je n’ai jamais trop raisonné comme ça. Il y a des choses que je sais faire et pas lui, et inversement. Mais c’est clair que ça aide quand même d’être rapide et costaud. Après, si j’avais eu la vitesse, je n’aurais peut-être pas eu d’autres choses.

« J’ai une sensation terrible quand je participe à ce but »

Peut-on dire que ce fameux but contre l’Inter (3-3) que tu offres en 2002 à Sonny Anderson est celui qui résume le mieux ton jeu ?

En tout cas, ce but-là a beaucoup marqué les gens car c’était simple et très coordonné. J’ai une sensation terrible quand je participe à ce but, avec toutes ces passes en mouvement données au bon moment. Il suffit parfois de se décaler un peu pour permettre ça. Pour moi, ça a toujours été simple alors que des mecs plus costauds n’ont pas ce réflexe. Sans ça, je n’aurais pas pu jouer au football. Il me manquait des outils techniques comme mon jeu de tête. De même, Zidane a toujours eu une bien meilleure gestion dans l’espace que moi, qui suis plus tanké au sol. Il y a également plein de passes que je n’ai pas pu faire car il me manquait de la vitesse ou de la puissance mais je voyais pas mal de choses.

Quand te rends-tu compte que tu as une vision de jeu très au-dessus de la moyenne ?

C’était naturel pour moi. Beaucoup de joueurs arrivés en pros ont d’abord envie d’éliminer par le dribble, alors qu’en Espagne, ils recherchent la bonne passe. C’est à Nantes que je me rends compte que j’ai ça en plus, avec un gars qui faisait de la vidéo et du terrain, Mickaël Kerleau. J’ai progressé à ses côtés et je me suis d’ailleurs toujours entouré des conseils de gens de confiance, alors que les joueurs ne veulent généralement pas montrer de faiblesses.

As-tu tout de même parfois pris du plaisir avec le dribble dans ta carrière ?

Oui, j’adorais dribbler mais j’avais moins de capacités que les autres. Je dribblais plus facilement en match qu’en un contre un à l’entraînement où les mecs savaient qu’ils pouvaient me rattraper.

As-tu déjà pensé à faire un grand pont sur un terrain par exemple ?

Je ne sais pas. Si, ça m’arrive en salle car je m’appuie sur le mur (sourire).

« Santini me demandait de percuter sur le côté gauche »

Tu es un numéro 10 qui n’a pas toujours joué numéro 10…

Non, car à Nantes j’ai quand même vu passer Gourvennec, Sibierski et Ziani à ce poste. Même En PH et DHR, je jouais parfois sur un côté, comme ma première année à l’OL. Ma meilleure saison reste à Nantes en 2000-2001. Je suis élu meilleur joueur du championnat en étant devant la défense dans un 4-4-2 aux côtés de Mathieu Berson. Cette équipe était cohérente car pour que je puisse jouer là, il fallait qu’un mec sur le côté comme Frédéric Da Rocha puisse revenir quand j’allais plus haut.

Considères-tu donc que ce rôle de milieu défensif était finalement ton meilleur poste ?

Ça dépend du jeu de l’équipe. À ce poste-là, quand tu te projettes vers l’avant, tu es rarement pris. Si tu le fais au bon moment et au bon endroit, les défenseurs s’occupent de leurs attaquants, le 6 adverse pense à suivre le 10 et tu apportes le surnombre. C’est ce que font beaucoup de très bons joueurs, comme les trois milieux parisiens actuels.

Pourquoi ni Santini ni Le Guen n’ont souhaité te remettre à ce poste qui t’avait consacré à Nantes ?

Ça dépend du jeu collectif de l’équipe. Les entraîneurs, et cela a été le cas avec eux à l’OL, n’avaient pas envie d’avoir un mec comme moi en position de milieu défensif. Je n’étais pas fort dans les duels et quand je me faisais éliminer, je n’avais pas la capacité de revenir. Alors qu’un joueur comme Essien, ce n’est pas simple de l’éliminer et il peut te rattraper des coups. C’était plus intéressant de me mettre à ce poste quand on avait une grosse possession de balle.

Vivais-tu comme un drame ton positionnement sur un côté ?

(Sourire) Ça pouvait fonctionner, mais il ne fallait pas me demander d’aller percuter. Cela m’est arrivé côté gauche avec Jacques Santini, mais je ne savais pas faire ça… Finalement, je pouvais presque évoluer à n’importe quel poste offensif ou devant la défense si ça jouait collectif et en mouvement. J’adore Paris en ce moment, comme Barcelone ou le Bayern Munich de l’année dernière.

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« Il a manqué un grand attaquant au grand Lyon. Si tu avais un Sonny en 2005 et 2006, je pense que tu devenais champion d’Europe. » (Photo Panoramic – Philippe Perusseau)

« Je peux vous dire que j’ai flippé au milieu du parcage lyonnais »

As-tu parfois subi le syndrome du génie incompris, comme Lucho ou Javier Pastore ces dernières années en L1 ?

Cela a pu m’arriver. Je rejoindrai plutôt Lucho, car un joueur comme lui, qui n’élimine pas, tu ne vas pas forcément le voir. Et comme je n’ai jamais été bon sur les coups de pied arrêtés… Le public de Gerland a été difficile par moments avec moi mais je pense qu’il garde un bon souvenir de moi. Les gens se rappellent que je suis lié au début de la période faste de l’OL. On avait un groupe plus proche des gens. Le déclic a eu lieu après une défaite au Slovan Liberec (1-4 après 1-1 à l’aller lors de le la Coupe UEFA 2001-2002). Oh le match ! Tous les Bad Gones nous attendaient derrière le passage de la douane à l’aéroport. Ça a chauffé un peu et on leur a proposé, avec Greg Coupet, Sonny et Flo Laville, de se voir et de boire une bière avec eux quelques jours après au Ninkasi. Ça s’est super bien passé car ils ont compris qu’on ne se foutait pas de cette élimination. Il y a eu pas mal d’échanges réguliers suite à ça. On allait à leur local, on discutait et on jouait de temps en temps au ping-pong avec eux. On est tous pour l’OL mais il peut y avoir un décalage si les supporters ne connaissent pas les joueurs.

Tu te retrouves même au milieu du parcage lors du quart de finale de Ligue des champions retour contre Porto (en 2004, 2-2 à Gerland, 0-2 à l’aller)

Ils m’ont invité, j’avais dit que je viendrais et ils m’ont pris au mot dès qu’ils ont vu que j’étais blessé pour ce match-là. J’ai fait une mi-temps avec eux. Ils m’ont fait peur les gars ! J’étais devant la barrière et un mec me dit qu’il s’est fracturé une côte une fois à cette même place, donc il me conseille de sauter au-dessus de la barrière en cas de but lyonnais. Et là, dans les cinq premières minutes, Peguy Luyindula marque en étant hors-jeu. Moi, j’ai le réflexe de regarder l’arbitre de touche. Pas eux. Et je peux vous dire que j’ai flippé !

Tu évoques souvent le PSG actuel. L’OL septuple champion aurait-il pu lui tenir tête ?

Il a manqué un grand attaquant à ce grand Lyon. Si tu avais un Sonny (parti en 2003) au meilleur de sa forme en 2005 et 2006, je pense que tu devenais champion d’Europe. Carew et Fred étaient de bons attaquants mais ce n’était pas Ibra, Messi ou Ronaldo. Lyon méritait d’aller au bout ces années-là, et notamment de passer le PSV Eindhoven et le Milan AC. Je n’étais plus à l’OL mais je suis toujours supporter du jeu quand je regarde un match. Le Bayern de la saison passée me plaît par exemple plus que le Chelsea de l’année d’avant.

Quel souvenir gardes-tu de ton passage lensois après l’OL (2004-2008) ?

On fait trois saisons correctes en première partie de classement, puis la dernière année a été terrible. C’est tout ce qu’il ne faut pas faire en football avec des querelles internes et une relégation.

N’as-tu pas eu l’opportunité de finir ta carrière de joueur en L1 ?

J’avais des contacts avec Grenoble qui montait en L1 mais le président de Dijon a fait le forcing. Il m’assurait que c’était une belle ville. Il a eu raison puisque je suis encore là aujourd’hui !

« J’ai toujours eu tendance à me dire qu’à 18 ans, je jouais en PH »

Comment expliques-tu qu’un joueur n’ayant inscrit que 29 buts en 332 matchs de L1 (dont 12 à l’OL) a pu en mettre 5 en 10 sélections avec les Bleus, entre mai 2001 et novembre 2002 ?

J’ai essayé d’analyser ça car j’ai également de bonnes stats en Ligue des champions (6 buts en 11 rencontres de C1 lors de ses deux premières saisons à Lyon). Plus le niveau s’élève et plus tu joues collectif et j’ai besoin de ça. Je reçois des passes dans la surface dans ces matchs-là. À Lyon, Sonny y allait seul en L1 alors que les adversaires étaient plus costauds en Coupe d’Europe et ça redoublait plus. Si ça a bien marché pour moi en équipe de France, c’est parce que ça jouait en deux touches et que ça bougeait bien. Je m’y suis éclaté et je retrouvais même un peu le jeu nantais.

Tu es titulaire lors de la Coupe des Confédérations 2001 au Japon. Pourquoi ne participes-tu pas à la Coupe du monde 2002 derrière ?

Je n’ai pas fait la Coupe du monde 2002 parce que Lemerre prend Zidane, ce que je n’ai toujours pas compris… (Puis à nouveau sérieux) Et après il préfère appeler Micoud, tu veux dire quoi ? Micoud, c’est plus que pas mal.

Il n’empêche que tu as alors 29 ans. Ne réalises-tu pas à ce moment-là que tu ne participeras sans doute jamais à un Mondial ?

Si mais j’ai toujours plus eu tendance à me dire qu’à 18 ans, je jouais en PH. J’étais lucide. En arrêtant ma carrière à Dijon, je me suis d’ailleurs dit que je n’avais pas beaucoup de regrets à avoir. Dans mes bonnes périodes, j’étais dans les 25 en équipe de France. Vous savez que pour ma dernière sélection contre la Yougoslavie, je mets deux buts au Stade de France. Il n’y en a pas beaucoup qui ont dû finir par un doublé avec les Bleus.

"Je m’y mets car j’ai envie de m’amuser dans cette équipe ! J’ai hésité entre Caçapa et Patrick Müller en défense centrale. J’adorais Müller, un joueur très malin, je ne sais pas ce que vous en pensez… Déjà, ça joue là avec Müller et Edmi !"

« Je m’y mets car j’ai envie de m’amuser dans cette équipe ! J’ai hésité entre Caçapa et Patrick Müller en défense centrale. J’adorais Müller, un joueur très malin, je ne sais pas ce que vous en pensez… Déjà, ça joue là avec Müller et Edmi ! »

« Être coach me plairait. Mais tu ne peux pas aller au ski avec tes enfants »

Et pourquoi n’a-t-on jamais vu Éric Carrière dans un championnat étranger ?

J’aurais bien aimé jouer en Espagne, mais en fait j’en ai plus envie maintenant qu’à l’époque ! Je me sentais bien dans le championnat de France et je n’ai jamais eu de plan de carrière comme d’autres car c’était déjà magnifique d’être là. J’ai quand même appelé Denoueix quand il entraînait la Real Sociedad (2002-2004). C’était à la fin de mon passage à l’OL. Il m’a dit que le club aurait du mal à me payer et il n’a finalement pas été conservé. Entre Lens et la Real Sociedad, enfin surtout Denoueix, j’aurais hésité. Sinon, l’Angleterre, l’Italie et même l’Allemagne, je n’avais pas le profil pour y jouer.

Raynald Denoueix, ça reste l’entraîneur qui a le plus marqué ta carrière ?

Même si j’ai un peu eu Suaudeau, il a été mon premier entraîneur en pros. Je pensais que tous les autres allaient être aussi pointus que lui au niveau du football pur. Et en fait ça n’a pas été le cas donc avec le recul, je me suis dit : « Wah ! Il était vraiment fort. » Vu comme je fonctionne, ça collait car il parlait vraiment de jeu avec nous et j’avais besoin de comprendre pourquoi on allait faire telle ou telle chose sur le terrain.

Pourquoi ne reprends-tu justement pas le flambeau de Denoueix sur un banc français aujourd’hui ?

C’est un choix d’équilibre familial. Être coach me plairait. Mais, par exemple, si tu es coach, tu ne peux pas aller au ski une semaine avec tes enfants. J’ai la possibilité de choisir autre chose mais j’ai quand même mon BE2 et je viens d’obtenir le diplôme de manager général de club sportif professionnel (formation au Centre de droit et d’économie du sport de Limoges, avec notamment Zidane dans sa promotion).

Comment abordes-tu ton rôle de consultant à la télévision ?

J’essaie d’être objectif. D’ailleurs les supporters ne comprennent pas que je ne parle pas plus de Nantes ou de Lyon mais ce n’est pas mon rôle. Sur le terrain, j’ai toujours raisonné et j’ai toujours cherché à trouver la meilleure solution. C’est la même chose au poste de consultant aujourd’hui.

Propos recueillis par Jérémy Laugier et Pierre Prugneau

 

La première partie : « Je n’ai même pas fait de contre-proposition à Aulas »

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