Bonne résolution 2018 : et si j’arrêtais de regarder l’OL ?

ASNL OL

HUMEUR. Début janvier, c’est le moment où on se promet de changer radicalement. Privé du match de l’OL samedi soir par une programmation facétieuse, je me suis ainsi posé la question qui tue : et si j’arrêtais en 2018 ? Peut-être que ce serait mieux pour ma santé, en particulier mentale. Mais comme pour toutes les bonnes résolutions, je sais que je ne vais même pas tenir une semaine.

 

Il faut parfois faire des choix dans la vie. C’est notamment le cas lorsque la Duchère et l’OL jouent le même soir, l’une à 20h et l’autre à 21h. Barquette de frites mayo au stade de Balmont contre image pixellisée sur Eurosport Player : le choix était ce samedi vite vu.

DuchereRedStar

23h44 (approximativement) : de retour du 9e arrondissement, l’accro que je suis ne peut pas s’empêcher de regarder le résultat de l’autre club lyonnais sur son smartphone. 2-2 et une prolongation qui s’annonce. Vite, un bar qui passe le match. En voilà un. Gros plan sur les joueurs, j’arrive a priori juste à temps pour les 30 minutes supplémentaires. « Une pinte de pression s’il vous plaît merci. » Nouveau coup d’oeil à l’écran. Eurosport affiche un plan large de la pelouse et « Fin du temps réglementaire. Nancy 2-3 Lyon. » Ah ? Bon, ben au moins, posé seul au comptoir devant une pinte, on a le temps de réfléchir. Et de se poser une question métaphysique : il y a moyen d’avoir des cacahuè… ai-je vraiment besoin de regarder les matchs de l’OL ?

 

Plus c’est court, plus c’est bon

Prenez le match de samedi. Je suis sûr qu’il m’aurait énervé si je l’avais vu en intégralité. Des difficultés à imposer son jeu (c’est évidemment la faute des adversaires qui jouent regroupés, les salauds), des individualités qui sauvent la mise et ce sentiment lancinant qu’on pourrait faire tellement mieux : j’ai déjà vécu ça. En ne voyant que les buts, avec RTL2 en bande-son qui plus est, j’ai au contraire eu l’impression de vivre un futur moment mythique de l’histoire de l’OL. Et quelle joie de continuer l’aventure en Coupe de France, compétition dont j’épluchais amoureusement les résultats dans mon encyclopédie du foot quand j’avais dix ans ! En direct, j’aurais au contraire sans doute fini le match quasiment dégoûté de passer ainsi contre le 16e de Ligue 2.

Bien sûr, je sais au fond de moi que l’option « ne pas voir les matchs » est un peu honteuse. Qu’un choix aussi radical est en contradiction totale avec la vision « Toute l’Europe je traverserai / OL avec toi / Toujours je serai » de mon adolescence. Mais je suppose que je peux m’arranger avec ma conscience si c’est pour aller voir du foot malgré tout, a fortiori du foot lyonnais. Et si ça se trouve, j’arriverais même à m’en accommoder mentalement si c’est pour mater une série Netflix à la place ou lire ce bouquin de Boulgakov que j’ai commencé il y a cinq ans et qui traîne toujours sur ma table de nuit. Le plus dur à gérer sera en fait sans doute la pression sociale, celle des potes qui n’ont pas raté un match depuis une crevaison au milieu de nulle part lors d’un déplacement à Montceau-les-Mines en D2. Il doit malgré tout y avoir moyen de les corrompre et de faire en sorte qu’ils passent l’éponge en échange de quelques tournées. Après tout, l’apéro est cette saison plus que jamais le meilleur moment des matchs.

 

Je vais replonger dès dimanche

Non, vraiment, je suis sûr que cette décision est la bonne et que je deviendrai un homme apaisé. Et je suis sûr qu’il ne me faudrait que quelques semaines comme ça, à me contenter de la lecture des résultats et du visionnage des résumés, pour trouver sévères avec l’OL ceux qui n’ont pas encore fait le choix d’arrêter. Comme tous les straight edges, je vais vous bassiner avec des chiffres. Points pris, classement, nombre de buts marqués et même la hype expected goals : l’OL est plutôt kiffant quand on ne le voit pas jouer.

Pas de bol, je sais que je vais forcément replonger. Et sans doute dès dimanche. Je n’ai pas d’excuse valable pour rater le match contre Angers. Alors je sais que je vais reprendre. Jurer que c’est juste pour une fois. Et finir par me plaindre du manque d’ambition tactique ou de la sous-exploitation du potentiel joueurs. Et ce, même si l’OL gagne. C’est l’un de mes défauts, mes profs de première année (ratée) de licence d’éco me le disaient déjà : j’ai toujours préféré le football à la compta.

Hugo Hélin

(Photo ASNL)

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